17.2. Trevor

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Mon sang ne fit qu'un tour en apercevant Zoey à travers la porte vitrée. Je m'élançai vers le pub, bousculai les quelques clients sur mon passage et arrivai devant les deux lourds qui la cernaient. La peur sur son visage me noua les tripes. Mes poings se serrèrent le long de mes hanches, prêts à s'abattre sur eux. Lorsqu'elle me vit, son regard s'éclaira d'une lueur de soulagement. Mon Dieu, mon estomac encaissa l'effet particulier d'être perçu ainsi. Non comme une star, non comme un gars sexy, juste comme un homme en qui on avait confiance. C'était euphorisant. Mais ça n'allait pas me faire dériver de mon objectif : leur faire regretter de s'en être pris à elle.

Les gros durs se tournèrent vers moi, haussant un sourcil. Ils venaient de percuter qu'ils n'avaient plus le champ libre. Bien. Ils n'étaient pas si crétins que ça finalement.

— On ne vous a jamais appris à ne pas insister ?

— On faisait rien de mal. On discute avec la demoiselle.

Mes muscles se crispèrent sous leurs faux airs angéliques. Prenez-moi pour un con, c'est ça. Ce n'était pas la première fois que je réglerais leur compte à des types dans leur genre.

Un contact léger s'imprima sur mon torse. Je baissais les yeux vers la propriétaire de cette main. Zoey.

— Trevor...

A sa mine hésitante, je compris que mes intentions étaient visibles, tout autant que ma rage. Face à son expression, je perdis une partie de ma colère. Mes doigts se posèrent sur les siens et je la rapprochai de moi. Je plongeai dans ses prunelles vertes. Elle me tenait en son pouvoir, en avait-elle seulement conscience ? Je pris une brève inspiration avant de les fusiller du regard. Heureusement, ils ne cherchèrent pas les problèmes. Mon bras autour de ses épaules, je l'entraînai un peu plus loin avant de me tourner vers elle.

— Tu vas bien ? Désolé, je n'aurai peut-être pas dû choisir ce pub. D'habitude c'est tranquille. Le patron me connaît depuis mes quatorze ans et...

— ça va. Je n'ai pas l'habitude de sortir et je ne sais jamais comment réagir à des sollicitations... Enfin. Tu es là, donc ça va.

Le sourire qu'elle m'offrit acheva de me calmer.

— Alors je t'emmène dans mon repère.

J'aimais la sentir contre moi. Elle ne se laissait pas aller. Elle ne s'écartait pas non plus. Elle se tenait juste dans l'entre-deux, sur la défensive mais avec la porte ouverte vers un rapprochement. 

RésonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant