19.1. Trevor

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Garé près de son appartement, j'observai le quartier. Au premier abord, nul signe de délinquance, ce qui me rassura. Il semblait y faire bon vivre, entre les petits commerces de proximité et les façades dans l'ensemble bien entretenues. Adossé à la portière, j'attendais qu'elle émerge du bâtiment. Je me remémorai notre sortie au bar et cette simplicité dans nos échanges. Avec elle, j'avais l'impression de retrouver l'ancien moi, celui d'avant le drame. Je ne regrettai pas d'avoir saisi cette chance de la découvrir davantage. Mon intuition ne m'avait pas trompé.

Le claquement d'une porte me sortit de mes pensées. Je levai les yeux et avisai la jeune femme s'avançant vers moi. Zoey, familière et différente à la fois. Sa tenue, notai-je en ne la quittant pas du regard. Un tee-shirt laissait ses bras dénudés, ses cheveux à l'air libre entouraient les traits fins de son visage. Je me félicitai d'avoir mis mes lunettes de soleil pour l'observer à ma guise. Elle se dévoilait autrement, abaissait certaines barrières et j'avais conscience de cette confiance qu'elle m'accordait. Le temps qu'elle franchisse la distance qui nous séparait, je me demandai de quelle manière j'allai la saluer. Pas question de lui serrer la main. Une bise peut-être ? Ou était-ce trop tôt ? Je tergiversai toujours quand elle s'arrêta à quelques pas de moi, m'offrant son sourire timide accompagné d'un bonjour. Je la saluai donc ainsi. Un pas à la fois, ne pas la brusquer.

— Prête pour l'aventure ? l'invitai-je en ouvrant la portière.

— Plus que prête. Quel coin as-tu choisi ?

— L'un de mes coins favoris, au nord-est de la ville.

Je gardai le mystère sur la destination exacte. Dans la voiture, je lui demandai quelle musique elle voulait écouter. Du coin de l'œil, je la vis se mordiller la lèvre et garder le silence. J'entrai donc la fréquence de ma station favorite.

— Du rock, précisai-je. Les grands classiques comme les titres plus actuels. Si tu n'aimes pas, je mettrai autre chose.

— Ça me va très bien.

Elle posa la tête contre le siège et ferma les yeux dès que la radio entama une nouvelle chanson. La même expression que le soir du concert se dessina sur son visage. Je me forçai à en détacher les yeux pour me concentrer sur la route. J'aurai le temps de la regarder sur place. 

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