24.3. Zoey

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Mes joues me picotaient. Je détestai être dans ce genre de situation, celui où je me retrouvais paralysée.

— C'est bon, Seth. Arrête ton cirque, gronda le jeune homme à ma droite.

Il semblait sur le point de lui bondir dessus. Ma gorge se dessécha. Je ne voulais pas être à l'origine de tension entre eux. Je n'aurai jamais dû venir, songeai-je.

— Non, mais c'est vrai. J'adore sa couleur de cheveux.

— Ignore-le, murmura Mike dans un sourire contrit. Il aime se faire remarquer.

— Je montre de l'intérêt pour ta copine, continua le bassiste. Je ne vois pas en quoi c'est dérangeant. Alors Zoey, parle-nous un peu de toi. T'es une fan de Trev ? En tout cas, t'as pas l'air dérangée comme certaines. Tu touches à la musique aussi ?

Je déglutis, incapable de répondre. Sous le feu de ses questions, je me sentais telle une biche aux abois, acculée.

— Seth, t'as décidé de foutre la merde ou quoi ? s'emporta Trevor.

Il repoussa sa chaise avec rudesse, fusillant le bassiste de son regard furieux. Lui, de son côté, continuait de me fixer avec insolence. Mon cœur battait la chamade et je respirai avec difficulté. Mes membres se mouvèrent d'eux-mêmes. Mon instinct me poussait à trouver une échappatoire. Je me trouvai debout puis me glissai derrière Trevor avant de gagner la sortie, lâchant un pauvre « désolée » à la tablée stupéfaite.

— Putain tu fais chier, Seth !

Cette exclamation jaillit dans mon dos au moment où je franchissais les portes. Je fuyais, réaction ridicule au possible mais je ne connaissais que cette réponse pour me sortir de ce genre de situation. Je n'avais jamais su faire face à trop de démonstration. Je détestais être poussée dans mes retranchements, quand on envahissait mon espace vital. Sauf Trevor, souffla une petite voix. Je ne m'appesantis pas sur cette pensée intrusive et décampai vers la rue. Je me mêlai à la marée humaine, devins une anonyme de plus dans la foule. Ma respiration reprit un rythme plus viable, mon pouls se calma.

J'arpentai longuement le quartier, puis un autre, sillonnant les rues au gré de mes envies. Seule, agréablement seule. Enfin...Une pointe de tristesse s'accrochait à ma poitrine, un éraflement douloureux. Je m'en voulais d'avoir laissé Trevor de cette façon. Il ne méritait pas ce comportement. Qu'allait-il penser de moi ? Je m'arrêtai en plein milieu du trottoir, lorgnai les environs puis jetai un coup d'œil à mon portable. Cela faisait plus d'une heure que j'errai ainsi et inconsciemment je me trouvai dans la rue adjacente à celle de son appartement. Je mordillai ma lèvre inférieure, indécise. Si j'osais...

RésonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant