Classy

Chapitre 1

Je me rappelle de ce soir là comme si c'était hier. Grand-père était décédé depuis une semaine et nous avait laissé le haras sur les bras.
Papa et tante Amélia étaient encore en désaccord.
J'était arrivée en courant dans l'écurie. Mes cheveux mouillés devant le visage à cause de l'orage.

- Papa ? Dit-je avec le voix tremblante.
- Oui chérie.

Il vint verrouiller la porte derrière moi pour éviter aux journalistes de rentrer. Moi, j'était partie vers les boxs. Harmony avait mis bas depuis un moment, son poulain était déjà debout. Grand, noir, bien bâtit sur ses 4 membres. Le poulain parfait pour les courses.
Mélodie de son côté venait à peine de mettre bas, elle léchait son poulain pour le réchauffer et le stimuler. J'était un peu plus septique mais j'en suis quand même tomber amoureuse dès le début. Un petit pur sang, assez frêle et arborant une belle robe pie Isabelle. Les robes « colorées » comme celles-ci étaient rares chez les pur sang, du moins chez nous, c'était le premier.

Du haut de mes 14 ans j'allais déjà à sa rencontre pour l'aider à se mettre debout et téter sa mère. Mélodie ne semblait pas à l'aise mais me laissa faire.

- Chérie, tu peux leurs choisir un nom. Cette année la lettre est « D ». Me dit alors papa. Je caressait le nouveau né encore tout mouillé en réfléchissant.

Je sursauta soudain en entendant la porte de l'écurie claquer, l'air cru m'avait fait frisonner.

- Classy sort de ce box. M'ordonna alors ma tante.
- Hors de questions, elle reste ou elle veux Amélia. Rétorqua mon père.
- Josh, je suis pas là pour me disputer avec toi mais il fait qu'on choisisse quel poulain ira avec qui.
- Comment ca ? Ils restent ici. Ils étaient à papa.
- Justement. Il a fait 50/50 sur son testament. Alors maintenant, c'est un chacun, je ne veux pas faire 50/50 sur le même cheval avec toi.

Je la vis alors entrain de réfléchir, elle scrutait les deux poulains.
Elle s'était attardée sur le petit noir.

- Je veux celui là, l'autre est très beau et pourrait ramener beaucoup à la saillie mais il est trop frêle. Il ne gagnera pas grand choses.
- Comment peux tu juger un cheval comme ça Amélia ? A peine né de plus ?
- Je m'en fou. Je veux le noir. Dit elle d'une voix autoritaire.
- Il s'appelle Dallas. Soufflait-je.
- Comment ? Lacha-t-elle sur un ton autoritaire.
- J'ai dit, il s'appelle Dallas.
- D'accord, très bien.
Elle regarda ses hommes.
- Je veux le voir lui et sa mère demain dans mon écurie.
- Pas de problème madame. Répondit un de ses hommes.

Ma tante avait hérité de la deuxième écurie de mon grand père. Sur le même propriétaire mais de l'autre côté de la route.

Je me retourna vers le petit Isabelle et me contenta de sursauter en entendant la porte claquer à nouveau.

- Comment veux-tu l'appeler ?

Je regarda mon père un peu perdue, il me désigna mon poulain du regard.

- Dalhem ! Dit-je avec un grand sourire.

Bienvenue, Dalhem de Minne.