CHAPITRE 3

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ATMOSPHÈRE: «Tris, Junkie XL"

Une odeur de brûlé me tira de mon profond sommeil.

Alors que j'émergeais seulement, je me voyais déjà ouvrir les yeux et découvrir ma mère en sang, la voiture en mille morceaux et ma vie foutue. Mais quand j'ouvris les yeux, ce n'est pas ma mère que j'aperçus ; ni la voiture, d'ailleurs.

Une vive lueur orange se dégageait du dessous de la porte de ma chambre accompagnée d'une épaisse fumée. Je me redressai aussitôt, comprenant que nous n'étions plus dans la voiture, mais dans notre appartement.

J'avais du dormir plus longtemps que je ne le pensais...

Alors que la fumée se propageait à travers la pièce, je me mis à tousser, signe que mes poumons en avaient déjà bien trop inhalé. Je me frottai les yeux, croyant à un cauchemar ; mais non, je ne rêvais pas. Il y avait bien le feu chez moi. Un feu qui avait déjà eu le temps de prendre de l'ampleur et qui allait bientôt me tuer. Je me levai du lit, défaisant la taie d'oreiller afin de me couvrir le nez et la bouche avant de progresser doucement à travers la pièce.

Sans réfléchir, j'attrapai la poignée de porte à pleine main. Je ne pensais qu'à sortir d'ici le plus vite possible, sans imaginer un seul instant que le métal de celle-ci pouvait être brûlant.

Je poussai un hurlement lorsqu'une vive douleur vint rejoindre ma paume désormais ensanglantée.

J'écarquillai les yeux, sous le choc. De mon autre main tremblante, j'essayai d'enrouler le bout de tissu sur la plaie afin de la protéger le plus possible.

Mon corps tout entier menaçait de s'effondrer.

Mon cœur battait tellement vite que j'eus une nouvelle fois cette impression que, d'une minute à l'autre, j'allais mourir. Pour la première fois, j'avais raison. J'allais mourir. À ce constat, je reculai de quelques pas, essayant de garder l'esprit clair. Mon nez ainsi que ma bouche n'étant plus couverts, il ne me restait que peu de temps. Je devais trouver une autre issue.

Réfléchis Lara...

Malgré que ma chambre soit minuscule, j'avais tout de même la chance de vivre dans un immeuble. Il me restait donc une dernière possibilité ; la fenêtre, se trouvant à plus de 300m du sol.

Nous vivions à Los Angeles et dans le cas présent, vivre au dernier étage d'un immeuble qui en comportait un peu plus de soixante n'était pas génial. Ma mère avait la folie des grandeurs et avait choisi l'immeuble Wiltshire quand nous nous étions installées quelques années auparavant. Il y avait bien la rambarde à laquelle je pourrais me raccrocher afin de rejoindre la chambre de ma mère sur le bas-côté, mais mon vertige m'en empêchait.

Prise de panique, je décide alors d'attraper mon téléphone posé sur mon bureau. Dans la précipitation, je tape le premier numéro qui me vint et hurle à la première tonalité.

— À L'AIDE ! Je... Je vais mourir, tentais-je d'articuler entre mes toussotements me signifiant que mes poumons n'en avaient plus pour longtemps.

Je repris aussitôt, comprenant que personne ne viendrait m'aider si je continuais à hurler comme une hystérique sans donner mon adresse.

— Long of Street sur la quatrième avenue, appartement 666b, au dernier étage. L'appartement est en feu... S'il... S'il vous plait... Je ne sais pas où est ma mère et...

Ma toux m'empêcha de continuer ma phrase, le téléphone tomba sur le sol dans un fracas, suivi de peu par mon corps frêle et je me retrouvai désormais à genoux, suffoquant.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant