CHAPITRE 8

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ATMOSPHÈRE : "High, Zella day"  ♪

Une intense douleur au niveau du bras me réveilla. Mon hurlement fut tellement vif que même James, qui pourtant avait l'habitude d'être impassible, haussa les sourcils. J'écarquillai les yeux en voyant ses mains tenir fermement mon bras.

— Mais t'es complètement fou ! hurlai-je.

Il me regarda l'espace d'un instant avant de se lever comme si de rien n'était et de récupérer son téléphone.

— Je dois repasser chez moi prendre quelques dossiers, nous y serons pour 21h. Je te laisse, K.

Je me redresse dans le lit, le regardant de haut en bas.

— C'est ce foutu « K » qui t'a dit de me remettre le bras en place alors que je dormais encore ?!

James ne me répondit pas, se contentant de m'adresser un regard de tueur et de prendre la porte en s'assurant de la claquer derrière lui. Je me pinçai les lèvres, exaspérée de ses changements d'humeurs. D'abord il se comporte en sauveur et l'instant d'après c'était comme si nous ne nous connaissions pas.

— Enfoiré ! m'écriai-je assez fort pour qu'il l'entende.

J'effleure mon bras doucement du bout des doigts en soupirant. Même si la douleur était encore présente, je dois avouer qu'il l'avait vachement réduite en me remettant les os en place.

J'aurai juste apprécié qu'il me prévienne avant de me faire craquer dans tous les sens. En me levant difficilement du lit, je pus voir qu'il avait déposé sur la table basse une écharpe pour enrouler mon bras blessé.

J'eu un rire moqueur à cette vision. Quel genre de psychopathe vous replace les os alors que vous êtes encore dans les vapes mais prend quand même la peine de vous mettre une écharpe à disposition ?

Les points de sutures encore frais m'indiquaient qu'il m'avait recousue pendant la nuit. La douleur était présente mais supportable grâce à la morphine qui s'écoulait encore dans mes veines. Au moins, il avait pensé à atténuer un peu mes souffrances. Ça me prouvait qu'il lui restait une once d'humanité.

J'attrapai le bout de tissu, marchant vers la salle de bain. Quand j'aperçus mon reflet dans le miroir, c'est là que j'ai compris qu'il m'avait déshabillée. Mes joues d'habitude blanchâtres viraient au rouge tandis que divers films se jouaient dans ma tête. James m'avait déshabillée, il avait vu mon corps.

J'écarquillai les yeux, portant une main à ma bouche.

Bordel de merde.

— Besoin d'aide ?

Je sursaute, me tournant brusquement vers lui. Il me regardait de haut en bas, accoudé au chambranle de porte. Ce n'est qu'en suivant son regard que j'ai compris qu'il parlait de l'écharpe.

— Tu penses pas en avoir assez fait ? bougonnai-je .

— T'est vraiment en train de me sermonner parce que je t'ai soignée ?

— Je... Tu..., je grogne d'exaspération me retournant dos à lui.

Je ne savais pas pourquoi je me sentais soudainement gênée en sa présence. D'habitude, je trouvais toujours de quoi lui répondre, il méritait un merci, pourtant, tout ce que je voulais faire était l'insulter de tous les noms. Aves les années, je suppose que mon regard sur lui avait quelque peu changé. Quand j'étais gosse, je me foutais royalement de ce qu'il pouvait penser, de comment il me voyait. En fait, tout était bien plus simple à cet époque.

Maintenant, même si je le détestais, je voulais le déchiffrer, le comprendre. Il était la seule personne qu'il me restait et inconsciemment j'aimais me dire que ça durerait peut-être.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant