CHAPITRE 4

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ATMOSPHÈRE: « Breathe me, Sia »

Mon corps tombant à moitié dans le vide, ma chute fut interrompue par une main qui agrippa la mienne soudainement.

J'hurlai de douleur lorsque la paume de l'inconnu rentrai en contact avec ma main brûlée à vif. Le corps pendant à plus de 300m du sol, ce n'était plus la rambarde qui me tenait à présent, mais une main recouverte d'encre noire. Cette même main que j'avais vue à de nombreuses reprises. Cette main qui appartenait à l'homme que je détestais le plus. James Stevens, le mal incarné.

Il me maintenait dans les airs, resserrant sa prise autour de mon poignet. Il avait abandonné sa veste blanche contre un pull retroussé laissant à découvert ses avant-bras tout aussi tatoués que le reste de son corps. De là où j'étais, je pouvais voir ses muscles se contracter sous mon poids.

— NE LÂCHE PAS LARA ! m'ordonne-t-il.

— Pourquoi ?! me contentai-je de lui répondre.

Je n'avais plus rien qui me retenait ici, ma mère avait brulé dans les flammes et mon père était mort en succombant aux coups de couteau d'un criminel alors que j'étais encore adolescente. J'étais seule et malade, pourquoi voulait-il que je m'accroche à la vie ?

Mon corps tremblait à cause de la douleur et mes doigts encerclés autour de son avant-bras n'allaient pas tenir longtemps.

Ma main brûlée quant à elle me faisait atrocement mal et des picotements de douleur intense me parvenaient jusque dans mon épaule.

Même s'il me donnait l'impression d'être un poids plume, ma main allait bientôt lâcher et le sang s'écoulant de celle-ci n'aidait en rien.

Je devrais peut-être lâcher... Tout serait tellement plus simple.

— Parce que, moi, je ne le ferai pas, Lara.

Cette phrase me fit l'effet d'un électrochoc, elle me foudroya sur place comme si ce qu'il venait de dire ne pouvait pas être vrai. Comme si c'était trop beau pour l'être.

Il ne voulait pas me lâcher ? Pourquoi ? Tout le monde finissait toujours par m'abandonner un jour, d'une manière ou d'une autre.

Je relevai la tête vers lui, croisant ses iris ténébreux en train de me fixer. Il était là, tel un preux chevalier, le corps tendu sur le toit de l'immeuble. Pourquoi risquerait-il sa vie pour moi ? Après tout, ce n'était que mon médecin ; médecin avec qui je n'avais aucune affinité. Il me droguait, j'acquiesçais et c'était tout.

Tu m'as épargnée encore une fois... Je vais réellement commencer à croire que tu ne veux, toi non plus, pas de moi..

Comprenant certainement que je ne tiendrais plus longtemps, il se recula, mettant tout son poids dans son geste. Il essayait de me faire remonter.

Si je lâchais prise maintenant, peut-être se ferait-il emporter avec moi ? Non... Je ne veux plus avoir de mort sur la conscience. Je ne veux pas ôter d'autres vies. Je ne veux pas devenir ce monstre qui me hante toutes les nuits.

Si je lâche, je tomberai et lui avec moi...

— Arrête ! hurlais-je.

Il s'arrêta d'un seul coup, stoppant tout mouvement en me dévisageant encore une fois.

Son regard était différent. Pour la première fois, j'avais l'impression qu'il éprouvait quelque chose. Il était en train de lutter lui aussi contre mon envie de mourir, comme si me sauver lui était vital.

— Pourquoi tu m'as appelé si tu ne voulais pas d'aide Lara ?!

Merde... C'était donc à lui que j'avais téléphoné plus tôt ?

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant