CHAPITRE 5

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ATMOSPHÈRE: «The pines, Roses&Revolution » 

La lumière du jour frappant mon visage me fit ouvrir les yeux, je gémis, mon corps encore endolori sous l'effet des antalgiques. Les paupières papillonnantes, je découvris une pièce blanchâtre et dénudée de décoration m'indiquant presque directement que je me trouvais une nouvelle fois dans une chambre d'hôpital. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais ici ; à vrai dire, tout ce dont je me souvenais était que ma mère était morte, que James m'avait sauvée et que je m'étais endormie avec des bouts de verres à l'intérieur de moi.

— Fais chier...pestai-je.

La faible pression que je pouvais sentir au bout de mon doigt me fit tourner la tête afin de trouver la cause de ma gêne. Voyant le saturomètre accroché à mon index et le silence ambiant dans la chambre, je compris que mon état devait être plutôt stable. Tant que les lumières restaient vertes et que la machine n'hurlait pas, je ne risquais rien. Désormais rassurée, je voulus enlever ma couverture pour me lever, mais, lorsque je relevai les yeux, une ombre attira mon attention.

Je me frottai le visage, croyant rêver, mais il n'avait pas bougé. Affalé sur le canapé adjacent à mon lit, il avait la mine fatiguée et les cheveux en batailles comme à son habitude.

Son coude était posé nonchalamment sur l'accoudoir où y reposait sa tête à l'intérieur de sa main. Il s'était changé. Il ne portait plus qu'un simple ensemble de jogging délaissant sa blouse blanche et ses costards en cravate luxueux.

Mon Dieu James.. Depuis combien de temps t'es là ?

Je me redressai doucement dans mon lit sans le lâcher du regard.

Cette scène me paraissait si irréelle que je le regardai à plusieurs reprises afin de m'assurer que je ne rêvais pas. Pourquoi était-il toujours là ? Pourquoi était-il resté avec moi ?

— Mademoiselle est réveillée ! Super !

La voix enjouée de la femme blonde devant ma porte me fit sursauter. Je gémis de douleur, comprenant que mes plaies devaient être plus graves que ce que je ne pensais. Je tourne alors la tête vers elle, l'air interrogateur en attendant qu'elle poursuive.

— Pardonnez-moi. Bonjour, je suis l'infirmière qui s'est occupée de vous durant la semaine qui a suivi votre accident, tout va...

— La semaine ? la coupais-je

— Hm...Oui ? La semaine, c'est ce que j'ai dit.

— Ça fait une semaine que je suis ici ?

— Exactement mademoiselle, mais, comme je le disais...

Et comme à mon habitude, j'ai arrêté d'écouter. Une semaine, ça faisait déjà une semaine que j'étais ici. Quelqu'un avait-il retrouvé le corps de ma mère ? Et pour les funérailles? Et moi? Est-ce que j'allais être placée ?

Fais chier Lara putain.

— Vous pourrez sortir dès aujourd'hui, il ne reste que quelques papiers à remplir et tout est bon !

Son air enjoué me donnait la nausée. Je n'étais pas certaine de vouloir sortir d'ici. Je n'étais encore qu'une adolescente qu'on allait livrer au monde, complètement seule et perdue. La majorité était encore loin pour moi, je n'avais que dix-huit ans, qu'allait-ils faire de moi durant trois années entières ? Qu'allais-je devenir ?

Machinalement, j'hoche la tête, pas certaine d'avoir bien compris ni assimilé les informations qu'elle venait de me dire.

Je pense que James s'en aperçut, car celui-ci, étant désormais réveillé, s'empressa de répondre pour moi.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant