CHAPITRE 7

234 7 3
                                    

ATMOSPHÈRE: "How vilains are made, Madalen Duke" 

James.

Cela faisait maintenant une heure. Une heure que je l'avais laissée sur le bord de cette route. J'avais roulé jusqu'au motel à quelques kilomètres de là, je ne sais pas pourquoi. L'idée de l'avoir laissé là-bas, seule, à moitié nue et sans défense m'avait amené ici. Peut-être que, malgré les années, je la voyais encore comme la petite fille apeurée qu'elle était il y a cinq ans.

J'aurais dû continuer mon chemin, même si cela impliquerait beaucoup de représailles, mais au lieu de ça, j'étais assis comme un con sur un lit d'hôtel, regardant cette foutue horloge tourner à l'attendre.

Mon téléphone, vibrant dans ma poche, m'extirpa de mes pensées. Je décroche sans prendre la peine de regarder le numéro.

— James, j'écoute.

— Tu l'as avec toi ?

J'en avais presque oublié mon but premier. Cette fille, qui pourtant était la cause même de ma présence à Los Angeles m'éloignait de mon principal objectif. Ce qui se rapprochait le plus de mon meilleur ami était au bout du fil et me demandait si j'avais accompli ma mission.

Au-delà d'être un excellent médecin, j'avais un tout autre job beaucoup moins légal et humain.

Et la voix de mon acolyte me ramena à la réalité. Mes nerfs avaient lâchés bien trop facilement. Moi qui étais d'un naturel calme et impassible, elle me faisait perdre tout sang-froid.

Non seulement je n'étais pas là ou je devais me trouver en ce moment, mais qui plus est, elle, elle n'était pas avec moi non plus.

— Mec, Rick est sur les nerfs. Pourquoi tu lui réponds pas ?

— Parce que je l'ai perdue.

— Perdue ? Tu te fous de moi ?

— Je l'ai balancée sur la route et...

— QUOI ?!

Je soupire, me pinçant l'arête du nez alors qu'il continuait :

— Il veut une photo ce soir, t'a intérêt à rattraper le coup.

— Il l'aura, comme toujours, K.

Je raccroche, n'attendant aucune réponse de sa part. Konor me connaissait assez bien maintenant pour s'avoir comment j'étais. Cependant, il avait raison, j'avais merdé et en beauté.

Je me passai les mains sur le visage avant de me lever pour rejoindre la porte. Il fallait que je me concentre, que je reprenne mes esprits.

Rien ne s'était passé comme prévu, un contre temps, c'est comme ça qu'il l'avait appelé lorsque je lui avais téléphoné le soir de l'incendie. Pourtant, à travers ses yeux j'ai vu qu'elle ne s'en remettrait jamais.

Alors que je venais de passer l'entrée, je me suis arrêté dès l'instant ou je l'ai aperçue.

Je voulais retourner sur mes pas pour aller la retrouver, mais au final, c'était elle qui était venue jusqu'à moi.

Elle était là, à quelques mètres de moi, accroché à la poignée de ma voiture.

Elle essayait de se relever, mais était bien trop amochée que pour y parvenir. J'ai dévalé les marches une à une, me pressant de la rejoindre avant de m'accroupir près d'elle.

— J...James ? fit-elle d'une voix faible.

— Qui t'a fait ça ? demandais-je en me rapprochant.

— Arrête... Ne me touche pas, s'il te plait.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant