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Se réveiller est déjà bien fatiguant, épuiser juste à l’idée d’enfiler mes vêtements me font lever les yeux en l’air.
  
- Je mets quoi ? Je me gratte le haut des cheveux en bataille, en regardant cette armoire remplie de vêtements en tout genre.
Jeans, sweats, survêtements, sports, villes, jaune, orange, gris, rose, trous, sans trous, simples, décoré, pailletées..

Les regarder ne va pas me décider, j’en sais rien. Je vais choisir les yeux fermés, comme d’habitude, le destin choisira pour moi parmi tout ce capharnaüm de tissus qui me donne l’impression d’être en enfer.
Il est temps de s’habiller, évitant le miroir central plus haut que moi de l'armoire, me lave, m’habille, et pars dans la cuisine ou mes parents sont sûrement déjà en train de m'attendre de me voir.

- On dit bonjour quand on arrive.

  - Bonjour.'' Dis-je levant les yeux
  
- Ciele ! Ton comportement !

  - Pardon maman.'' Elle commence déjà alors que je n’ai pas encore passé le pied dans le salon.

  - Tu changeras tes habits, on est pas dans une foire ici. Je t’ai déjà demandé de virer ses horreurs. On est pas des clowns.'' son ton ferme et définitif, pointant l’escalier de son index. Nous sommes invités avec ton père à un repas avec monsieur et madame Castro. Bien-sûr, tu viens, donc porte des vêtements correct pour ne pas nous faire honte.
 
- Oui maman.'' Prenant sur moi pour pas relevé les yeux vers le plafond.

Retour case départ, je monte les marches par deux, me tenant à la rambarde, déjà que s’habiller c’est compliqué, alors quand ils prévoient ce genre de repas de la haute, ça me donne envie de fuguer.

   - Ne pas faire honte.. Du noir ?'' prenant là, une chemise au hasard. Du blanc ? Grimaçant face à ce choix impossible.

J’enfile ma chemise grise, ma veste de la même couleur, finalement j’ai opté pour mettre une couleur qui réunit les deux. Pas de choix, je préfère.
Une fois habillé de nouveau, me revoilà descendre les marches pour une énième fois.

   - Bonjour maman.'' sur un ton ironique, bien évidemment que j’allai le faire.
 
- Bonjour Ciele. Merci de t’être habillé, c’est bien mieux.

Je prends place sur la chaise, attrape le pot de confiture à l’orange, tartines les pains grillés que Miranda, la gouvernante de la maison depuis des années maintenant à du me préparer quand je suis remonter dans ma chambre, je pense l’avoir toujours vue chez nous.

Le reste de la journée se porte sur mes devoirs, un cours de langue étrangère, et une heure de sport avec un coach qui a entraîné des stars.
Après une toilette plutôt rapide mais efficace, je rejoins mes parents dans la voiture.

  - Si tu fais n’importe quoi à ce dîner, tu seras lourdement puni Ciele, on est d’accord ?'' insiste mon père depuis maintenant demi heure en regardant dans le rétroviseur.
 
- Oui papa. Je serai sage promis.

  - C’est ton devoir de le faire c’est tout.

Mon père n’est pas forcément la personne que j’aime le plus, mot d’ordre être parfaitement parfait. Ce qui déroge à ses convictions et sa façon de voir les choses n’est pas assez bien pour lui. Il est ingrat, seul l’argent et le pouvoir compte pour lui. Une chose que je trouve désespérante, et bien-sûr, dans ses petits mouchoirs, je suis de loin la personne qui ne souhaiterait pas à avoir envie d’emmener à ce genre de repas, me reprochant toujours ma conduite, mon langage, mes postures, et la liste est bien remplie.

   - Monsieur et Madame Castro sont des personnes dignes, leurs filles et leur fils sont bien éduqués, tu mangeras à part avec eux dans un petit salon d’été conçu pour. Ensuite, puisqu’ils sont de famille royal, tu t’inclines comme on t’a appris. Au premier faux pas, comme l’as dit ton père, tu seras puni. Et Ciele ?'' Me dit-elle sans se retourner vers moi, de son siège pour échanger un contact visuel.

   - Oui maman ?'' Me raclant la gorge.

   - Il est hors de question que tu nous retapes une crise comme tu l’as fait chez les Witler. On est d’accord ?
 
- Oui.'' Plutôt sec, sans vibrations, baissant les yeux au sol.

La route se termine enfin, deux heures et demie de trajet pour seulement un repas, qui ne me convient pas, je suis là sans vraiment l’être. J’espère au moins que les gosses de cette famille ne soient pas aussi coincés que leurs parents ou les miens. Mais ça n’arrive jamais, toujours des gosses de riches coincés dans leurs vêtements, tout aussi cher les uns que les autres, essayant de faire copain-copine pour le pouvoir de ma famille, mes parents très influents dans le monde politique, être leur enfant pèse sur mes épaules, et je deviens une ombre qui n’arrive pas à se défaire de leurs images, une potiche que l’on emporte pour montrer ce qu’ils arrivent à construire à eux deux.

  - Monsieur et Madame Black, suivez-moi, on vous attend dans le salon.'' Dit la servante en réceptionnant nos habits.

  - Tu te tiens à carreau Ciele. Il n’y aura pas de deuxième avertissement.

Je grimace aux mots que cette maudite femme qui se dit être ma mère, qui parle pour rien dire, encore une fois oublier dans le tableau parfait, les jeux sont lancées, la soirée va être horriblement longue.
Nous passons le grand couloir qui nous fait venir jusqu'à une grande salle de réception coupée avec un mur en arc, la pièce est élégante et chargées de cadres.
Le patio où je mange avec les enfants entre quinze et vingt ans, les enfants Castro sont déjà installés, et le bling bling qui ornent leurs bras et leurs cous me font déjà présumer la soirée qui va suivre.

- suite-

Ciele Où les histoires vivent. Découvrez maintenant