The Universe Between Us

Chapitre 20

Harper Benway

Los Angeles, États-Unis

...

Retourner au studio pour récupérer nos voitures est trop risqué pour le moment. Même si en soi nous les avons garées à une centaine de mètres de là, s'y rendre maintenant ça serait clairement jouer avec le feu.

Alors nous avons pris la sage décision d'attendre patiemment que les choses se tassent.

Sauf que ça risque de prendre un sacré moment puisqu'en allant au studio en dehors des horaires d'ouverture on a créé une pagaille pas possible. C'est un lieu important à Los Angeles et j'imagine déjà les unes de journaux demain matin qui seront consacrées à ce qui s'est passé cette nuit.

Autant dire qu'Eli et moi nous sommes fourrés dans quelque chose qui pourrait tous les deux nous coûter très cher. Et je ne parle pas de l'aspect économique. Si quelqu'un apprend que c'est nous, nos carrières à tous les deux pourraient voler en éclat. Notre intrusion pourrait être très mal interprétée par les médias.

— J'en reviens pas.

La voix d'Eli me fait relever la tête. Il est adossé contre le mur en face de moi et semble réellement énervé.

— À cause de toi on se retrouve dans la merde. Génial. Merci Harper.

Il rigole nerveusement et je fronce les sourcils.

— Je te l'ai dit avant qu'on entre dans le studio, tu n'avais qu'à faire demi-tour si tu ne voulais pas prendre de risque. Tu ne l'as pas fait donc tu as ta part de responsabilité, arrête de m'accuser de tout.

Son regard se fixe au mien pendant que le silence se prolonge. On reste ainsi un moment jusqu'à ce que je finisse par dire :

— Bon, on va pas rester là toute la nuit.

Je me dirige vers la sortie de la petite ruelle mais Eli me rattrape et sa main saisit mon bras.

— Et tu comptes aller où comme ça ? Récupérer ta voiture à deux mètres du studio où des dizaines de flics doivent être ? Très intelligent ça !

Je roule des yeux et poursuis mon chemin en me défaisant de sa prise.

— Je vais profiter de ma soirée. Hors de question de la gâcher alors que j'ai encore l'occasion d'en profiter.

— Où ça ?

— J'en sais rien. Un bar, ou un truc comme ça. En plus personne n'ira nous chercher là. On sera en sécurité.

Eli soupire lourdement mais je finis par entendre ses pas résonner derrière moi, puis bientôt il arrive à ma hauteur et marche à mes côtés.

Il n'aura pas résisté bien longtemps.

Nous marchons côte à côté pendant de longues minutes dans un silence apaisant, seul le bruit de nos pas se fait entendre. Au coin d'une rue, un boucan assez important nous parvient aux oreilles et c'est en parcourant quelques mètres de plus que nous découvrons un bar aux allures anciennes et traditionnelles. En un seul regard, Eli et moi nous mettons d'accord pour nous cacher ici parmi les clients.

Nous pénétrons dans la salle, tout de suite nous sommes frappés par les rires, la musique et la bonne humeur du lieu. Ce constat me fait sourire. J'observe l'environnement avec fascination. Les murs sont en pierres, traversés de poutres au cachet indéniable. L'omniprésence du bois apporte un côté très chaleureux au bar, voire presque familiale.

— Mais qui voilà, deux jeunes amants ! s'extasie un homme d'un certain âge en s'approchant de nous, une bière à la main.

Il a une bouille d'enfant et un sourire éclatant, ce qui renvoie tout de suite à l'image d'un homme heureux et insouciant.