The Universe Between Us

Chapitre 44

Eli Callway

Los Angeles, États-Unis

***

Il ne se passe pas une soirée sans mésaventure ces derniers temps, et je commence sincèrement à regretter mes soirées calmes d'il y a quelques mois.

Hier c'était ma discussion avec Harper et aujourd'hui c'est mon passage à tabac par quatre mecs qui sortent de je ne sais où, ainsi qu'encore une fois, ma conversation avec Harper.

Je n'avais pas forcément prévu que l'avant-première se déroulerait de la sorte, car au début, tout se passait très bien. Le film a été très bien accueilli par le public et surtout, j'ai moi-même été très satisfait par le travail fournit par tous les monteurs, je ne pensais pas que le résultat serait aussi bluffant, pourtant il l'est et ça enlève un sacré poids sur ma poitrine. Car malgré tout, j'avais toujours cette appréhension et cette peur d'être déçu en découvrant le résultat final du film.

Et une fois que cette crainte eut disparu, je me suis dit que plus rien ne pouvait gâcher ma soirée, pourtant, je me suis trompé sur toute la ligne. Ça commence à devenir une habitude. En fait la solution pour moi serait de n'avoir aucune attente sur aucune soirée pour ne pas être pris par surprise, mais ça n'est pas vraiment faisable.

Ma discussion avec Harper a dépassé toutes mes pensées. Je n'avais pas l'intention de m'ouvrir autant, mais j'en ai ressenti le besoin alors je l'ai fait, car je sais que je peux lui parler à elle. C'est d'ailleurs étonnant, j'aurais plutôt dû être réticent à cette option étant donné le fait qu'elle a découvert la moitié de ma vie à travers mon livre, sans mon accord. Mais pourtant, ça ne m'a pas gêné aujourd'hui de lui parler de moi après ce qu'elle a fait il y a deux ans.

J'ai pris énormément de recul sur ce qu'il s'était passé il y a deux ans, et je ne pense pas que j'aurais réagi si excessivement si la même chose se reproduisait maintenant. Car comme je l'ai expliqué à Harper, ce qu'elle a fait m'a libéré de mon passé, elle a marqué le déclic que j'attendais pour me laisser aller et c'est ça qui fait que désormais je n'ai plus forcément peur de me confier à quelqu'un. En même temps, je ne sais pas comment je pourrais avoir peur de m'ouvrir à elle après avoir dû confier et décrire tous mes traumatismes dans les moindres détails à des dizaines et des dizaines de personnes lors du procès de ma mère.

Enfin bref, ça ne change rien à mon problème actuel. Problème qui n'est non pas mon état lamentable, mais plutôt la gestion de mes sentiments.

C'était tout ce que je ne voulais pas en revenant ici : devoir gérer quelconque attache.

Je m'étais juré de ne pas tomber dans le panneau, mais je n'ai pas réussi à résister longtemps.

En fait, ce qui est débile et que j'ai découvert il y a quelques minutes — mais qui pourtant était prévisible — c'est que mes sentiments pour Harper n'ont jamais disparu, c'est pour ça qu'il ne m'aura fallu que deux rencontres avec elle pour ressentir à nouveau des choses en sa présence.

J'aurais voulu bloquer ces sentiments, car je sais qu'ils vont me poser problème au moment de repartir à Charleston, et c'est ce que je redoutais le plus. J'ai essayé du mieux que possible de dissuader Harper de tenter quoique ce soit tout à l'heure, car j'ai vu qu'elle ressentait les mêmes choses que moi, alors même que la seule chose que je souhaitais c'était être toujours plus proche d'elle tout à l'heure.

Mes sentiments sont à la fois si confus mais en même temps si clairs.

Je sors de mes pensées en jetant un regard dans le miroir qui est face à moi.