Chapitre 15

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Eli Callway

Los Angeles, États-Unis





...



Ma nuit, je l'ai passée à écrire. Ce n'était pas prévu, j'étais fatigué en rentrant du restaurant, pourtant j'ai pris mon ordinateur, j'ai ouvert une nouvelle page Word et j'ai écrit. J'ai tapé sur mon clavier pendant presque cinq heures non-stop, ce qui me donne un résultat de plus de six mille mots, donc deux chapitres de rédiger. Je ne sais pas trop dans quoi je me lance et je ne préfère pas en parler tout de suite à Marc car sinon il va s'enflammer, me donner une deadline et je vais tout faire foirer. Je ne sais pas écrire sous pression, quand je le fais c'est une réelle catastrophe.

Étant donné qu'aujourd'hui il n'y a pas de tournage, je passe ma journée devant mon ordinateur. À seize heures je me force à faire autre chose car je sens une grosse migraine qui arrive.

Le lendemain matin, avant d'aller sur le plateau, je regarde où j'en suis dans mon bouquin. Déjà douze mille mots sont écrits. Tout ça en seulement vingt-quatre heures. Je n'ai jamais écrit autant en si peu de temps. Et le mieux dans tout ça, c'est que je suis plutôt satisfait par ce que j'ai rédigé. C'est plutôt pas mal pour un début de roman.

J'arrive sur le parking du plateau à neuf heures et nous prenons le bus en direction d'une cascade d'eau située à une heure de Los Angeles.

Pendant le trajet, Marc et Katerina qui sont devant moi n'arrêtent pas de parler des photos de Harper et moi qui circulent partout sur Internet. On nous voit à table, sourires aux lèvres. Heureusement aucune photo où on voit Harper en train de faire une crise d'angoisse n'a été prise. Ça aurait un réel manque de respect venant des photographes de prendre des photos à ce moment-là. Et c'est d'ailleurs par peur que ça arrive que je l'aie emmenée à l'écart, pour qu'elle puisse reprendre ses esprits tranquillement.

En arrivant sur les lieux du tournage, on découvre tous un magnifique endroit qui a des allures paradisiaques.

L'équipe installe le matosse pendant que les acteurs se préparent. Quant à moi je me contente d'observer les lieux. La cascade d'eau est à une vingtaine de mètres d'où nous nous trouvons, entourée d'une vaste forêt. C'est le genre d'endroit où on a envie de rester toute notre vie. C'est tellement apaisant, seul le bruit de l'eau se fait entendre.

— Eli ! Pousse-toi ! T'es dans le champ des caméras.

La voix de Logan me fait ravaler mes pensées et je me recule.

Harper sort de la tente qui lui sert de loge, en short et débardeur malgré qu'il ne fasse qu'une dizaine de degrés. La scène d'aujourd'hui est centrée sur Diana et Ethan qui partagent l'un des rares moments tranquilles qu'ils ont à leur disposition. C'est d'ailleurs le dernier avant que tout ne parte en vrille entre eux.

Harper et Harry se mettent en place et ça commence à tourner.

Seulement Logan demande à Harper de rejouer une scène en paraissant moins enthousiaste qu'elle l'est dans la prise d'avant.

Je fronce les sourcils et ne peux m'empêcher d'intervenir :

— Je pense au contraire qu'elle devrait avoir l'air heureuse.

Le producteur secoue la tête en s'approchant de moi.

— Non, c'est mieux si elle parait moins heureuse. Il ne faut pas oublier qu'elle est malade et justement, elle y pense tout le temps, ce qui fait qu'elle n'arrive pas à profiter à cent pour cent.

— Je suis d'accord, mais à ce moment du livre elle a lâché prise et préfère être à fond dans tout ce qu'elle fait, justement.

Je sens que mon obstination l'agace.

The Universe Between UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant