The Universe Between Us

Chapitre 38

Harper Benway

Los Angeles, États-Unis

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Deux ans après la fin du tournage de One Last Rose, le film est enfin prêt à être dévoilé au grand public. En temps normal cela prend beaucoup moins de temps, mais là il y a eu une grève internationale des monteurs ainsi que de beaucoup acteurs et producteurs. Bref, ça a été très long pour tous les films et séries, mais nous y voilà enfin, après tant d'attente. Quand j'ai appris que c'était fini, il y a à peu près un mois, j'ai tout de suite pensé à l'avant-première qui m'attendait. C'est un de mes moments préférés dans la confection d'un film puisque c'est là qu'on retrouve toute l'équipe avec laquelle on a travaillé pendant des mois. Et puis voir un travail achevé est toujours une satisfaction personnelle non négligeable. Car lorsqu'on tourne dans un film, on ne voit pas vraiment le rendu, c'est difficile de se retrouver dans l'histoire parfois puisque les scènes ne sont pas forcément tournées dans le sens chronologique. Et puis parfois certaines scènes tournées sont finalement supprimées au montage.

L'avant-première est dans quelques jours, donc forcément tout va à cent à l'heure ces dernières temps, je multiplie les interviews, les apparitions à la télé ainsi que sur les réseaux sociaux. Je n'ai plus beaucoup de temps à moi, mais à vrai dire ça ne me dérange pas tant que ça étant donné que ça me permet de ne pas penser à tout ce qui ne va pas dans ma vie en ce moment. Et pour être honnête, tout n'est pas rose depuis quelques temps, alors avoir un échappatoire est important.

À commencer par la mort de mon père il y a quelques mois. Mon père s'est battu plus longtemps que ce qui lui avait été prédit, il a résisté jusqu'au bout mais il était vraiment fatigué à la fin, et je pense qu'il avait quelque part hâte de ne plus souffrir. Ça a été dur, et ça l'est toujours, mais j'ai eu le temps de m'y préparer mentalement. J'ai profité de mon père du mieux que j'ai pu, même si cela été parfois mission impossible puisqu'il était souvent cloué dans un lit d'hôpital. Mon père m'a confié qu'il n'avait aucun regret sur la vie qu'il avait menée, qu'il avait fait tout ce qu'il voulait faire et que par-dessus tout il était fier de ce que j'étais devenue. Une fois la mort de mon père à peu près digérée, j'ai dû me reconcentrer sur ma vie et tout ce qu'elle impliquait. Ça n'a pas été évident puisque j'ai tout de suite senti l'absence de soutien de mon père, lui qui était mon premier fan avec ma mère.

Il y a un an, j'ai tourné dans une série qui devrait sortir d'ici quelques mois, et sur le tournage, j'ai rencontré Zack, le producteur de cette série. Ça a été le coup de foudre entre nous et en quelques semaines on s'est mis ensemble. Evidemment cette rapidité aurait dû me mettre la puce à l'oreille, mais j'étais aveuglée par l'envie de tourner définitivement la page avec Eli. Car il est resté un moment dans ma tête avant que je ne puisse à nouveau vouloir d'un homme sans culpabiliser et me dire que c'était mieux avec Eli. Ça serait mentir de dire que parfois il ne m'arrive pas de me dire ça quand je rencontre un garçon, mais disons que c'est moins fréquent qu'avant.

Ma relation avec Zack était assez étrange. On ne se voyait pratiquement que sur le tournage au départ, puis quand j'ai demandé à le voir à l'extérieur et qu'il a accepté, j'ai découvert une nouvelle facette de lui. Dominatrice, méchante et exigeante.

Le combo perdant pour moi.

Heureusement cela fait maintenant plusieurs mois que nous ne sommes plus ensemble, malgré tout j'ai gardé quelques légers traumatismes de notre relation, et je crains qu'ils ne disparaissent jamais. Pour être honnête, parfois le poids de ces traumatismes est assez lourd à porter puisque j'en paye les frais dès que je tente de me mettre dans une nouvelle relation. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de passer au-dessus. Malheureusement je n'y arrive pas, parfois c'est assez moindre, mais au contraire parfois c'est tellement imposant, ça prend toute la place dans ma façon d'être que j'abandonne très rapidement.