Ce que les morts laissent aux vivants

21

Le risque est une belle chose.
__________________

L'entièreté du groupe s'était réunie à l'appartement pour fêter ma victoire à la course Hilton ainsi que la seconde place pour Seithen. Calista avait donc pu faire la rencontre de toutes ces personnes, et même si au départ elle restait en retrait derrière et assez timide, j'ai vite découvert son aisance à leur parler et à rire avec eux. Notamment avec les cousins Parker ou encore le Soryni.

Oui, ce connard arrogant avait réussi à séduire ma petite sœur d'une facilité déconcertante. Ils parlaient normalement ensemble, comme si en plus de ça, il ne faisait aucune différenciation d'âge et il venait même à rire ou lui ébouriffer sa chevelure d'or. Cette gamine avait un pouvoir surpuissant sur les adultes, elle les charmait pour ensuite obtenir ce qu'elle voulait d'eux.

En me levant, je remarquais la pagaille qu'on avait foutu et regrettais immédiatement cette soirée improvisée. Heureusement, Adonis qui habitait dans le même immeuble, avait logé une moitié du groupe, sinon je suis sûre que j'aurai retrouvé des humains éparpillés sur le sol.

Tout le monde dormait encore à point fermé, mais moi, même avec de l'alcool dans le sang et la fatigue de la journée d'hier accumulée. Je n'avais pu dormir que quelques petites heures avant de me réveiller, couverte de sueurs froides et de spasmes qui traversaient mon corps.

Je m'activais alors au nettoyage de l'appartement, mon casque de musique sur la tête pour m'aider à me réveiller correctement et me rendre plus productive. Ramassant les nombreux verres de cristaux qu'on avait sorti et les mettant dans l'évier, rassemblant toutes les bouteilles vidées dans un coin de la cuisine. Je nettoyais aussi les tonnes de miettes de chips tombées au sol et écrasées à force de marcher, le balai était mon meilleur ami.

Et finalement, après une bonne heure de nettoyage intensif, en ayant passé l'aspirateur qui n'avait d'ailleurs réveillé personne, et un bon coup de serpillère et de javèle juste après, mon appartement était comme neuf.

Je pris donc enfin l'initiative de manger quelque chose qui se trouvait dans mon placard.

Un verre de lait et des Ferrero Rocher.

Un Grand-Prix au hasard lancé sur mon écran plat et me voilà affalé sur mon canapé à regarder les Formule 1 tourner sur le circuit d'Imola. Seulement, au bout du huitième tours, mon téléphone vibra, m'indiquant que j'avais reçu un message.

Lewis

« Je vais te donner le nouveau numéro de Raph, il pourra peut-être t'aider dans ta recherche. »

J'étais assez surprise que Lewis m'envoie un message, mais ça me revenait maintenant, et je n'avais toujours pas oublié que j'avais été menacé. Me mettant une claque mentale d'être aussi tête en l'air, j'enregistra le numéro que venait de m'envoyer mon frère et le composa. Je n'avais aucune idée de qui était ce « Raph », mais s'il y avait bien une chose dont j'étais sûre, c'est qu'il ne mentait pas.

__ « Raph à l'appareil j'écoute ? » Dit une voix douce de femme.

__ « On m'a transmis ton numéro. » Répondis-je sans vouloir donner trop d'information.

__ « Avalone Pearse ! Quel plaisir de t'entendre. » S'enjoua mon interlocutrice.

__ « Lewis m'a dit que tu pourrais m'aider ? »

Je l'entendis rire doucement à travers l'appareil, se foutait-elle de moi ? Je roulais des yeux en attendant qu'elle se calme, soupirant en engloutissant un nouveau chocolat.