Tant que tu tiendras ma main, tout ira bien.
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Je sentais quelque chose me secouer sans ménage depuis quelques minutes, mais ma patience n'arrivait même pas à atteindre ses limites. Je gardais ma tête couvée sous mon oreiller, dans l'ignorance la plus totale. J'étais encore épuisée de ma nuit, du moins de ma soirée passée et de mon sommeil loin d'être réparateur.
Cette dispute ne cessait de me revenir en tête, encore et encore. Elle me torturait monstrueusement, n'éprouvant aucun scrupule pour mon esprit. La culpabilité me rongeait de l'avoir laissé avec ce monstre. De m'être enfuit comme une lâche en refusant ses mots durs. D'avoir pris ma voiture et d'avoir couché avec mon ancien meilleur ami dont je n'avais plus aucune nouvelle depuis sa mort.
Je ne lui en voulais plus, je ne le pouvais plus, sans ça, elle serait peut-être encore en vie si je l'avais épaulé comme devrait le faire une sœur. Si je l'avais accompagné et guidé dans son bonheur absolu, peut-être qu'il n'aurait pas été le monstre qu'il était et elle serait toujours envie. Peut-être même bien, ici là partager notre ancien appartement, toujours avec moi.
Elle me manquait chaque jour qui passait.
Un peu plus.
Et j'en devenais folle.
__ « Ava... » Me fit une voix en soulevant l'oreiller sous lequel je me cachais.
Je me retournais vivement vers l'individu, paniquée de savoir avec qui j'avais passé la nuit. Mais le sourire angélique d'Evander me parvint et mon rythme cardiaque put reprendre convenablement. Pour seule réponse, je lui envoyais mon oreiller dans sa tête, d'un geste las en renfonçant ma tête dans le matelas.
__ « C'est comme ça que tu m'accueilles après la nuit qu'on a passé ensemble. » Déclara-t-il d'une voix suave et charmeuse.
Je le regardais de nouveau, interloquée, ne me rappelant pas de ce passage de la soirée en soufflant contre moi-même, désespérée. Je ne lui donnais aucune réponse et me leva du lit, enroulée dans la couette en direction de la salle de bain au bout du couloir. Je me rappelais bien du chemin que j'avais utilisé hier pour accompagner Adonis vomir dans les toilettes.
Je m'enfermais sans attendre dans la salle d'eau, laissant tomber la couette au sol, découvrant qu'en vérité je n'étais pas nue, alors je n'avais pas couché avec le brun, pour mon plus grand bonheur. J'étais assez idiote de ne pas l'avoir remarqué avant, mais la fatigue ne m'a jamais réussi. Je ne souhaitais pas retrouver cette fâcheuse habitude que j'avais adopté avec Zeyphon.
Je me débarbouillais alors le visage au lavabo, retirant tout l'excédent de maquillage ayant coulé durant la nuit. Hier soir, nous avions fêté Halloween chez Adonis qui cohabitait avec Enzo et Nero, c'était une soirée en petit comité, comme nous avions pris l'habitude de faire. Calista était restée dans mon appartement, au calme en révisant ses cours du collège, car aujourd'hui, elle consacrait sa journée entière au karting et n'aurait donc pas le temps de se connecter sur le réseau de l'école.
Seithen et elle avait convenu ce planning là pour les semaines à venir. Lorsqu'elle n'avait pas entraînement, elle se donnait à fond sur ses cours, et les jours où elle était d'entraînement, elle y passait la journée. C'est le tatoué qui m'a expliqué son planning il y a quelques jours en la ramenant chez moi.
Il m'avait même fait part que lorsqu'elle n'avait pas la tête à faire une journée complète, ils faisaient des sorties en ville, allaient manger au restaurant ou encore allaient s'amuser dans des parcs d'attractions. Il s'occupait totalement de ma petite sœur, si bien qu'il la voyait plus que moi désormais. Mais cela ne semblait pas le déranger, au contraire même, et ça ravissait Calista de passer du temps avec une personne aussi bienveillante avec elle. Elle ne me parlait plus de son père ou de notre mère, elle souriait sincèrement et se jetait dans les bras de Seithen lorsqu'elle le voyait.
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Ce que les morts laissent aux vivants
RandomLa vie n'était pas telle qu'on pouvait le rêver enfant. Idéaliser un monde alors qu'il n'est en réalité que très proche d'une profonde mélancolie, il n'est que mensonge et trahison, nous tombons de haut en découvrant le vrai visage de la vie qui nou...