Ma stabilité se trouve dans ma douleur, c'est la seule qui ne m'a jamais quitté.
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Avril 2019
Une soirée était organisée en l'honneur d'un grand homme d'affaires, concurrent de notre père qui nous y traînait actuellement.
Nous étions avec Eden, dans la même voiture que notre géniteur, nos frères triplets dans une seconde qui collait notre véhicule.
Nos moteurs grondaient bruyamment sur l'autoroute que nous venions de prendre, roulant à une vitesse ahurissante. Doublant chaque citoyen qui roulait paisiblement sur la route à cette tombée de la nuit.
__ « Vous rappelez-vous de votre rôle ? » Nous déclara ce dernier, sans même nous regarder dans le rétroviseur intérieur.
Ma sœur et moi, sur la banquette luxueuse en cuir derrière, hochions silencieusement de la tête, regardant simplement défiler le paysage devant nos yeux bleus.
Nous avions un objectif véritable lors de cette soirée, abattre Ed Winston, l'oncle d'Harry et Ander Winston. Le rôle de ma jumelle était pour elle de séduire l'héritier encore en vie.
Réduire la concurrence.
Ma jambe tremblait juste à l'idée de mettre un pied dans le riche domaine des Winston dont j'avais arraché la vie à un de leur prodige héritier.
Serai-je assez forte pour même pouvoir accomplir notre objectif premier ? Pourrais-je faire comme si de rien était devant leur famille ? Sera-t-il possible que je doive seulement faire diversion ?
Eden posa sa main sur la mienne, voyant sûrement mon stresse de m'y rendre. Elle a été informée et tenu en rigueur de ce qu'il s'était passé ce soir-là de Février. J'avais eu terriblement peur qu'elle me juge, me renie, qu'elle ait peur de moi. Mais il n'en était rien, elle avait simplement affiché son grand sourire angélique avant de me prendre dans ses bras. Je me rappelle avoir humer son odeur vanillée comme si c'était la dernière fois que je pouvais le faire.
Ma sœur ne m'abandonnera jamais.
Je l'aimais plus que n'importe quel être serait capable d'aimer. Elle était mon oxygène, ma bouffée d'air frais quand ça n'allait plus. Juste dans ses bras je me sentais puissante, revigorée de mon énergie. Elle me transmettait sa joie et son bonheur.
Mon bonheur.
« Vit pour moi je meurs pour toi. »
La chaleur de sa main réchauffait mon petit cœur angoissé, qu'elle caressait doucement en me donnant un petit sourire réconfortant. Ses yeux bleus affichaient aucune trace de peur, d'appréhension. Elle ne me montrait que sa bonté et sa hâte d'enfin arriver à ce palais.
Eden a toujours aimé les grandes fêtes avec Papa.
Elle était resplendissante. Une robe satinée et d'une couleur crème, à bretelles fines, un petit décolleté ainsi qu'une fente à la cuisse. Dieu merci, sa robe était tout de même longue. Elle portait des talons hauts assortis, un petit châle sur les épaules Louis Vuitton et son sac à main aux mêmes motifs. Ses cheveux blonds étaient attachés en un simple chignon dans un style coiffé-décoiffé, laissant quelques-unes de ses mèches les plus courtes se faire la malle. Et son visage encore plus beau qu'ordinaire - ma sœur est un vrai mannequin - parfaitement mit en valeur par son maquillage léger. Des lèvres légèrement rosées identiques à la couleur de ses pommettes, des yeux accompagnés d'un trait d'eye-liner et de volume pour les cils au mascara.
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Ce que les morts laissent aux vivants
AcakLa vie n'était pas telle qu'on pouvait le rêver enfant. Idéaliser un monde alors qu'il n'est en réalité que très proche d'une profonde mélancolie, il n'est que mensonge et trahison, nous tombons de haut en découvrant le vrai visage de la vie qui nou...