19-Escapade romantique

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J'ai préféré ne rien dire à Lo'ak au sujet de la prophétie. Je ne veux pas l'inquiéter pour rien. Par contre, je lui posais des questions sur Txepram Taw. Je lui ai demandé s'il en avait entendu parler et s'il sait davantage sur lui.

Et effectivement même chez lez Omatikayas, on a entendue parler de l'Ikran maudit.

Apparemment, c'est sa mère qui lui a raconté des histoires sur lui. Mais très peu malheureusement. Txepram taw a autrefois vécu dans les montagnes Hallelujah auprès des autres Ikran. À cause de sa couleur de peau noir charbon, il était déjà considéré comme une mauvaise créature. Toruk Makto fessait déjà peur, mais lui était encore évité par les autres Na'vi. Le reste est ce que je connais déjà, un Ikran devenu fou et qui a tué d'autres Ikran de sa propre meute.

Mais je l'ai rencontré cet Ikran et maintenant que je l'ai vu, je n'y crois pas une seconde de tout ce bordel. Jamais un Ikran aussi gentil et timide ne tuerait d'autres comme lui. C'est impensable.

Quand j'ai dit ça à Lo'ak, à ma grande surprise, il m'a juste souri et dit... "J'ai vécu la même chose avec Payakan, et moi aussi, je n'ai pas cru aux mensonges racontés sur lui."

Lorsqu'il m'a raconté son histoire, j'ai presque versé une larme pour ce pauvre Tulkun. Le passé ne doit pas nous définir et j'allais bien l'intention de le prouver. Lo'ak a pris mes mains dans les siennes et m'a encouragée avec fougue. Mon front s'est posé sur le sien et je l'ai remercié de tout mon cœur.

C'est comme ça que je suis de retour devant la grotte de Txepram Taw de nouveau et prête à affronter la vérité. À peine ais-je posé le pied à l'intérieur qu'un petit cri se fit entendre et une ombre fonça sur moi et me pousse à terre. Je sentis ensuite une langue me lécher le visage avec affection.

"Doucement, moi aussi, je suis contente de te voir, mais s'il te plaît, tu es lourd et j'ai du mal à respirer."

L'Ikran au-dessus de moi finit par me relâcher de son emprise et je pus de nouveau respirer. Il me regarde tout content, la queue bougeant sans cesse sur le sol. Il est trop mignon, on dirait un petit chiot en attente de câlin.

"Je t'avais dit que je reviendrais."

Je me rapproche sans peur et lui gratte sous le cou. Vu le spectacle qu'il m'offre, je crois encore moins toutes les horreurs sur lui. Je ne vois qu'une créature avide d'amour et non un tueur en série. Je lui donne de nouveau de la nourriture avant de poser contre lui, mon dos contre son corps et me laisser dériver.

"Tu sais, on dit des choses sur toi."

J'ignore combien de temps, je lui parle, mais c'est gratifiant. À un moment donné, la conversation se finit par parler de moi.

Je lui raconte toute mon aventure depuis que je suis arrivé ici à Pandora. J'ignore si cet Ikran me comprend vraiment, ou si je parle réellement à un mur, mais peu importe. Il n'y a que nous deux ici et sans personne pour nous juger.

Quand je lui parlais de ma mère et de ma phobie due à mon stress post-traumatique, l'Ikran a fait une chose que je n'aurais jamais cru possible. J'ai vu ses yeux et des larmes y coulent.

Les larmes d'un Ikran.

Jamais je n'avais entendu dire qu'un Ikran avait à ce jour pleuré. Et je pense être la première en avoir été témoin. Mais j'ai quand même paniqué. Réconforter les gens n'a jamais été mon fort et en plus, c'est une espèce d'un autre monde qui pleure pour moi.

Je ne sais pas quoi faire.

"Pardon, je ne voulais pas te faire pleurer."

L'Ikran se frotte contre moi, je mis mes bras autour de son cou."Tu as sûrement été seul pendant très longtemps."

My World is Blue (Lo'ak)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant