41-Revenir

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PDV Loak


J'ignore combien de temps à passer.

De toute manière, j'ai arrêté de compter.

Mais je sais que cela fait putain de trop longtemps qu'elle a disparu. Que ma petite amie se trouve ailleurs, probablement en mauvaise position, quelque part là où on ne peut pas l'atteindre.

Que sa présence me manque atrocement.

Que je la cherche activement tous les jours.

Que je flippe et ne vis plus correctement.

Et que je vis dans le regret le plus total.

Depuis que l'on m'a annoncé sa disparation, dire que j'ai perdu le goût et la joie de vivre serait un euphémisme. J'ai rarement autant broyé du noir.

Même la mort de mon frère ne m'avait pas fait presque aussi mal.

Et désormais, celle que j'aime se trouve prisonnière de ces démons.

Seule.

S'en est-elle sortie ? Est-elle seulement toujours en vie ? Où est-elle actuellement ? Vais-je la revoir un jour ? Vais-je pouvoir la serrer de nouveau dans mes bras ?

J'ai été un véritable con la dernière fois qu'on s'est vu. Ma jalousie et mes peurs ont provoqué une dispute qui m'a laissé un goût amer, et que je regrette maintenant.

Je meurs d'envie de la tenir contre moi, de lui dire que je serais toujours là pour elle et de m'excuser. Et lui donner tout mon amour.

Mais elle n'est plus là pour entendre ses mots, pour ressentir la profonde affection que j'ai pour elle.

J'aurais dû partir avec elle.

Oh Aïshà, mon Eywa. Comme je suis désolé.

Il fait beau, le soleil tape fort ici, pourtant mon humeur n'a jamais été aussi morose. Je broie du noir, l'espoir m'a quitté depuis des jours quant à la perspective de la retrouver saine et sauve. Les recherches de la veille ont été infructueuses, et j'ai littéralement pété un plomb.

Et je ne suis pas le seul. Pram est lui aussi sur le point de craquer, l'absence de son précieux taronyu lui est aussi fatal qu'un poignard dans le cœur. Il nous accompagne toujours parmi nos recherches, comme moi, il est malheureux.

Mais moi et les Anurai, on ne perd pas espoir, si elle avait péri, Koära l'aurait sentit, à travers Eywa. Le village connaît notre courageuse tsamsiyu et ils savent qu'elle n'arrêta jamais de se battre.

Je me tiens sourd et aveugle aux paroles de mes parents qui osent me dire qu'elle a péri, ou qu'elle a rejoint les rangs de la RDA. Ils ne lui ont jamais fait confiance, ils ne la connaissent pas aussi bien que moi.

Et elle a prouvé à mainte reprise sa parole et son honnêté. Toujours.

Elle me manque tellement...

Ça me tue de la savoir loin de moi.

J'avais retrouvé la joie de vivre, que j'avais perdu depuis longtemps. Aïshà me faisait de nouveau voir la vie en couleur, mais maintenant qu'elle n'est plus là, je vois tout en noir.

Ce matin, le village se réveille doucement.

J'ai à peine dormi cette nuit, hantée par des visions d'horreur de ce que pourrais subir Aïshà. Zïa et sa petite sœur ont pleuré, Täfìa est resté dehors à regarder les étoiles, avant de prendre son arc et ses flèches et de partir seule.

My World is Blue (Lo'ak)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant