Conséquences de l'absence d'une figure paternelle

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Kadouche a toujours été la plus brillante de toute sa génération . Tous ses camarades du collège jusqu'au lycée lui vouaient une admiration inégalée.C'est le genre d'élève discret,compétitif, dévoué que chaque enseignant où professeur rêve d'encadrer . À chaque chose qu'elle faisait, elle se donnait toujours à fond. D'ailleurs, certaines personnes l'ayant côtoyaient disent que plus c'était difficile, plus elle résistait .
A la maison , elle était une deuxième maman pour ses frères Meissa et Khasssim mais plus encore pour sa sœur Ramatoulaye pour qui elle était prête à déplacer les montagnes de Grenoble. Et , ça l'enchantait beaucoup de prendre soin de sa famille. En réalité, Kadouche et sa sœur Ramatoulaye ont le même père et Ramatoulaye n'avait encore que trois ans quand son père décède . Ainsi la seule à pouvoir se souvenir de son défunt père reposant désormais à samba Gallo est Kadouche qui fut âgée à cette époque de onze ans .
Toutefois, comme le voulait certaines coutumes du pays,le demi-frère hérite de la femme de son frère quand celui-ci venait à décéder C'est ainsi que l'homme qu'on surnomme Makhou ,de son vrai nom Mactar est entré dans leurs vies.Cet homme fut tout le contraire de leur père, plus fainéant que lui, Dieu ne l'avait pas encore  créé. A l'annonce du remariage , yaye Fanta , connaissant le comportement de son promis s'était montrée très réticente au début. Qui voudrait d'elle avec ses quatre enfants.Où va t'elle aller avec eux même si les conditions de vie n'étaient pas des plus bonnes , avec ses enfants elle aurait un toit. Voilà pourquoi elle s'est engagée dans ce mariage.
Elle devait tous les jours se décarcasser pour nourrir ses enfants et son irresponsable de mari. Elle parcourait les Louma , travailler comme blanchisseuse les soirs avec l'aide de Kadouche.Son mari n'était cependant jamais satisfait,à plusieurs reprises les voisins l'ont entendu battre sa femme ou ses enfants.
Ne serait-ce que pour ses enfants, elle a préféré subir plutôt que partir.
Savez-vous ce sentiment faible mais âcre de voir sa mère se faire humilier sous vos yeux. Tantôt les insultes tantôt le jet de bouteille de bière.
Ah que nos réalités sont difficiles, que nos familles sont ingrates , au lieu de vous défaire de vos chaînes, elles  préfèrent passer sous silence , vos maux , vos cris , vos alertes . Quand il n'y a plus de vie , les voilà tels des vautours affamés venir soit disant compatir.
Mactar n'avait pas de travail, toute ce à quoi il faisait attention était bien sûr son paquet de cigarettes, sa bouteille de bière et sa bouilloire  à thé qui n'est jamais séparée du fourneau.
Kadouche ne l'aimait pas, non il ne pouvait  voir son père à travers la silhouette de cet homme. Il est tout simplement son opposé.
Toutes ses conneries étaient jusque là supportables. Mais, il va toucher le sommet le jour où en rentrant de l'école , sa belle-fille le surprend couché sur son petit frère Khassim.C'était devenu pour elle un supplice de le voir.
S'en était de trop,il fallait que cela cesse, au moment où sa mère voulait encore passer l'éponge, Kadouche prit cette fois la ferme décision d'envoyer son beau-père parmi ses paires.
Elle en voulait tellement à sa mère , car il parait que ce n'était pas la première fois , mais Yaye Fanta voulait protéger son mari.
Qu'en est-il de son propre fils qui forcément sera traumatisé à vie.
C'est paradoxale mais vrai , la société est malade, elle aime bien râler quand il faut se taire, mais surtout se taire quand c'est indispensable de râler.
Combien de vies se sont détruites à cause de tumeurs comme Makhou?, comme aujourd'hui de jeunes gens ont vu leurs rêves se défiler sous leurs yeux?
Le temps n'est plus au silence mais à la dénonciation , osez défendre vos droits.
Que ces psychopathes soient éradiqués de la société.
Mieux vaut intervenir alors qu'il est encore temps, que d'attendre que le pire se soit produit pour juger.Protégez vos enfants contre les prédateurs en les questionnant. Un parent doit pouvoir être en mesure de lire à travers les gestes de son enfant.
Le concernant, c'était sûr qu'il allait rester un bon moment sans mettre de bérets.
Au sein de la famille mbaye, les menaces contre Kadouche venaient de partout.
Car selon elle, ce qu'elle a fait était une première dans la famille. Les problèmes étaient toujours réglés à l'amiable.
Des insultes sont prononcées à l'encontre de sa mère car elle n'avait pas bien éduqué sa fille .
Ne pouvant plus supporter les injures , sa mère, tout compte fait cette famille, elle part avec sa sœur s'installer chez leur grand-mère.
C'était le seul refuge où il était encore possible de ressentir de la chaleur maternelle : la cabane de leur grand mère Marame Darou .
Malgré son âge avancée , elle sait que la vie ne vaut la peine d'être vraiment vécue que lorsqu'elle nous laisse la mener et pas le contraire.

Au dernier virage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant