Des miles en dessus de la terre

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C'était un vendredi matin, un jour pas comme les autres. Le soleil qui d'habitude semblait déverser sa colère sur les personnes en laissant une chaleur infernale chauffer le sable, un complice discret, était ce jour-là doux.
La couleur bleue du ciel était devenue beaucoup plus perceptible que d'accoutumée.
Que le choix de ce jour fut difficile !
Étant donné que nous sommes tellement coincés dans nos pratiques et cultures , chose qui d'ailleurs est très normale car recèle l'authenticité Africaine. Elle avait l'alternative entre le mercredi, jour auquel le prix des billets était beaucoup raisonnable ou le vendredi pour ainsi honorer le vœux de yaye Fanta, d'après qui, y'aurait certains jours de la semaine auxquels, il n'était pas très propice pour voyager.Les raisons ,elle-même les ignorait.
A l'aéroport, les rires joviaux,se mêlaient, aux tralalas des moteurs des avions partant et descendant du ciel.Les couples s'enlaçaient tantôt pour témoigner de leur nostalgie tantôt pour la tristesse de devoir laisser leur alter égo s'en aller.
Les habitués attendaient sagement l'annonce du départ de leurs vols pour se recueillir aux quais respectifs. Pendant ce temps,les nouveaux, ceux qui n'ont jamais imaginé mettre leurs pieds dans un aéroport comme Kadouche,tournaient le regard vers toutes les directions. Tout dans cet aéroport l'émerveillait.
Sur la route menant à l'aéroport Blaise Diagne de Diamniadio, kadouche en compagnie de yaye Fanta et du docteur sokhna ressentit un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti jusque-là.En effet, entre les conseils de sa mère et les mises en garde du monsieur, elle ne sût plus sur quel pied danser .Mais la chanson de Jahman , l'amenait vers un autre monde.Ils parlaient, parfois riaient aux éclats, cependant , hormis les mouvements de leurs mâchoires, les sons sortant de leurs bouches lui échappaient de temps à autre. Elle était là et ailleurs.
D'autant plus que toutes ses pensées étaient allées vers ses frères et sœurs ,les pauvres se disaient t'elle.
Ah oui ! m'en voulait pas , vous vous dites sûrement comment a t'elle fait pour en arriver là ?
En effet, vous vous rappelez de la situation chaotique où s'était retrouvée sa famille,bon, ce jour-là, le papa de Léna avait du mal à la reconnaître tellement ses yeux qui faisaient fuir des regards en temps normal, étaient devenus rouges. Rouges de colère , je ne peux en dire autant, tout ce que j'ai pu savoir , était qu'elle pleurait encore une fois, mais cette fois-ci avec Léna qui était dans ses crises.
Inquiet certes, mais il a parvenu à calmer Kadouche ,qui a son tour calma la petite Léna.
A sa demande, elle lui raconta tout de sa vie misérable.Le Monsieur, n'en revenait cependant pas. Il se disait certainement que depuis lors derrière cette masque de fille joyeuse, feignait , une personne à la souffrance inexplicable.
L'estime cultivée à l'égard de kadouche avait augmenté, le jour où il avait garé sa voiture devant une maison où un zinc gagné par la rouille servait de porte à une baraque dont la longévité était menacée par la saison des pluies.Elle leur a été prêtée par mère Couna , le temps de retrouver un bon logis.
Yaye Fanta , secouée par les problèmes, était devenue méconnaissable.
Depuis ce jour, il s'était beaucoup impliqué dans sa vie ,lui répétant sans cesse qu'il était son nouveau parrain,ce qui bien sûr  l'avait beaucoup.
  Après une année défectueuse et difficile passée à l'université Cheikh  Anta Diop de Dakar  ,kadouche rêvait du mieux pour sa vie.
Elle avait en tête d'aller terminer ses études à l'extérieur pour revenir servir le pays  dans le domaine des sciences juridiques.En réalité, elle n'a jamais voulu rompre ses liens avec cette université qui jadis faisait la fierté du pays et celle de l'Afrique en général. Hélas , maintenant,au lieu d'y soudoyer du savoir , c'était un bazar à n'en point finir .Que sommes nous supposés faire quand nos études avec lesquelles on compte réussir notre vie, ne tiennent désormais qu'à un fil ?
Tantôt des grèves estudiantines parfois meurtrières secouent l'université au point que tous les cours soient arrêtés, tantôt, à cause de l'indifférence du corps professoral insoucieux de l'avenir des jeunes.
De plus l'espace  colossal nous servant d'amphithéâtre n'était pas assez grand pour accueillir tout cette planète dont le nombre augmentait avec le temps. Pour preuve, kadouche habitait au campus , de nature très ponctuelle, avoir une place normale  restait sa plus grande difficulté .
Mais vous savez y'a parmi toutes ces personnes citées , une catégorie qui faisait l'unanimité de par leur manque d'humanité.Il s'agit de ceux-là qui se plaisaient à sauvegarder des places pour des retardataires quand les plus ambitieux garrottent sur les marches-pieds.Au même moment , les amicales s'y battaient à longueur de journée et parfois ça  pouvait partir d'une futilité intrigante. Quand elle s'en rappelait , elle ne pouvait se passer d'éclater de rire.Il était arrivé une fois ,alors que le professeur dispensait son cours d'histoire des institutions publiques, deux étudiants pourtant qui se guerroyaient pour le poste de responsable,ont commis l'irréparable impolitesse d'interrompre le discours du professeur pour ensuite se quereller pour tenir juste le micro.Se hisser au trône des damnés était certes leurs préoccupations mais ,pourquoi ne pas en comprendre le sens d'abord.Osons le dire,existe t'il réellement une probabilité de réussite dans de pareilles conditions ?C'était certes désolant mais si  l'occasion s'était présentée à elle , kadouche voudrait aller loin de ces malentendus,loin de ces cocons où des hommes politiques se servent de jeunes étudiants à la quête de sagesse,pour jouer leurs cartes.Quoique l'on puisse dire ,tant que cette course démesurée de recherche de pouvoir dans ce pays n'est pas canalisé,de jeunes innocents,seront pour longtemps sous l'emprise de leurs ignobles oppresseurs .Pour Ndeye Khoudia Mbaye ,la France était  sans l'ombre d'une doute ,le pays idéal pour réaliser ses rêves. Ce rêve, elle le voulait réel. Cependant, il restait à savoir comment allait elle le réaliser?
Cette question elle ne savait comment y répondre, jusqu'au jour où,l'omniprésent mit sur sa route le docteur sokhna.
Il est 6h30  du matin à Marrakech, au sein de cette foulée dans laquelle sa peau noire était devenue beaucoup plus intense due à la blancheur des individus l'entourant, et ce n'est peut être rien d'une indexation ,mais elle s'était sentie très différente.
Il a fallu de peu pour qu'elle son vol pour Strasbourg, étant donné qu'elle avait confondu les quais.
Enfin , après deux longues et difficiles heures à attendre (on aurait dit qu'il y'avait des puces sur ses habits ,tellement,ses regards là,elle ne pouvait plus les soutenir assez longtemps)dans la gare centrale de Strasbourg à attendre , une main aux accessoires extravagantes, lui touche l'épaule.
Yeux , figés à se demander comment à t'elle fait pour la reconnaître, elle attendait, une pancarte blanche sur laquelle un bienvenue Ndeye Khoudia serait inscrit !!!!
Sourire grandiose, un teint à couper le souffle, mais un habillement Wow,Laila se présenta à elle . N'exagérons rien aussi c'était en hiver et celle qui était en plaindre ,était en réalité l'hôte qui portait un pull à peine chauffant.
_ Vous devez être Khoudia,lui avait elle dit, dans un ton amical ,laissant paraître son appareil dentaire
Galère ou bonheur, elle ne le savait pas encore, mais elle savait bien , qu'une page nouvelle devait être écrite.

Miles* = une unité de mesure de longueur un peu comme un km
Voter n'est pas une obligation, mais juste une source de motivation. Régalez vous guys❤️🙏

Au dernier virage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant