Au dernier virage

Un cadeau empoisonné

<<Mettre en scène ses démons à travers la fiction, est l'une des meilleures thérapies, permettant à l'auteur de verser sur ses pages , ses sentiments les plus nuisibles.>> Musso, la vie est un roman.
Dans ce carnet rose , qui me servira peut-être de roman plus tard, je suis et serai mon propre démon.
J'ai quitté le restaurant où je travaillais pour des raisons personnelles.En y repensant, j'ai travaillé presque dans toutes les enseignes,j'ai fait toute sorte de job que la morale n'élaguait pas.
Cependant, j'ai peur et en même temps honte de le dire mais je me suis encore embarquée dans ce navire qui crée beaucoup plus de dégâts qu'il n'en défait.
Nous nous sommes rencontrés dans le supermarché où je travaille.
- Mani tu le mérites, soma sokhoreh woul deh dinga ko nangoul loumou beug .(1)
N'as tu pas vu Diodo, ta cousine elle est venue deux fois de suite au pays alors qu'elle est venue en France deux ans après toi.D'ailleurs, elle s'est mariée à un très riche homme récemment, khippil sa gueut yi (2)
***
Je ne puis les décrire , ils étaient insistants, insupportables.
- Est-ce qu'on te dit souvent à quelle point tu es belle ?
Pour toute réponse, il n'eut droit qu'à un petit sourire qui m'était en exergue ma brèche au milieu d'une parfaite dentition.
Tout s'était passé si vite qu'il m'était presque impossible de déjouer le piège se cachant derrière ces cadeaux, cette délicatesse, cette attention.En plus , il est tellement patient avec moi. Peut-être qu'il est ce cadeau du ciel pour avoir beaucoup trop souffert dans ma vie, me murmurait mon côté optimiste.
Cependant, j'ai remarqué que certaines choses ont tendance à évoluer chez moi.par exemple, j'ai gagné beaucoup en confiance en soi. Je me concentre très facilement sur mes cours.
Gloria, était devenue ma confidente, car je l'ai assisté pendant toute sa grossesse.Rafna a maintenant six mois, c'est une fille potelée et très coquine, à son âge, elle sait déjà toquer à ma porte tellement elle est habituée à me voir avant de dormir.
- si tu veux mon avis , je te suggère de faire attention à ta mère .C'était comme une insulte, mais c'est la vérité. D'ailleurs l'une parmi les merveilleuses qualités que j'adore chez elle,reste sa franchise.Elle rajoute : Ce M. Loucar , je lui fais absolument pas confiance, à ta place, j'aurais vraiment peur d'une personne avec autant de perfection.
Alors je suis devenue soudainement confuse, car il y'a cette chose qui ne nous chuchote que des obscénités sur les gens<< ne l'écoute pas, ce gars t'aime sinon il n'allait pas te demander en mariage, elle est jalouse >> et ça tambourinait encore et encore.
<<La musique de l'amour est une symphonie écorcheuse dans La laquelle les séquelles ne sont visibles que lorsqu'on s'y immerge .>>
Charmée par tant d'attention, d'amour sans contrepartie,j'étais devenue aveugle.La couleur verte de ses yeux me rendait hypnotique.
Amour , profit , peur , moi j'étais dans l'entre-deux.
Théo Loucar est mon prince charmant, c'est le premier à ne pas m'avoir regardé indifféremment. Il m'a donné une autre vision de cette ville .D'abord dans un café , ensuite les restaurants chics où il faisait étalage de ses acquis. Je nageais dans une mer de bonheur où je savais pertinemment que des vagues, tôt ou tard , il y'en aurait.
Ce samedi, Loucar m'a invité à l'hôtel d'Angleterre, choqué que je lui réponde par la négative, Monsieur a soudoyé cette personne qui n'hésiterait pas à me vendre pour satisfaire ses besoins mondains insensés certes mais plus important que sa propre fille.Toutefois, il était hors de question que j'aille dans un hôtel où mon compagnon n'était pas mon mari. J'ai voulu demander des conseils à Gloria mais on était en froid.Elle a peut-être remarqué qu'elle gaspillait son salive pour rien.
- Tu croyais que j'allais te manger en venant à cet hôtel ? Rassures-toi trésor, je suis avec mon pote Tony , le mec con du supermarché, nous sommes juste venus nous amuser.
Eh bien , c'était un beau jour , à côté de la piscine je m'étais allongée . Je portais pas un bikini non , mais une robe moulante allant jusqu'en bas de mes genoux,tout le monde me dévisageait du regard,se disant certainement que j'étais pas à ma place. Y'en a qui sont mais tellement gentils , au même moment d'autres ne peuvent voir en nous que ces personnes vulnérables que nous sommes.Vulnérables dans la mesure où,si d'une part c'est une marque laissée par l'histoire; alors que d'autres part , ce sont nous-mêmes qui occasionnons cette bassesse.
Devrions-nous laisser une histoire s'étant écoulée il y'a de cela des siècles nous bloquer.
Les regards me guettant y'en avait de toute sorte , de toute couleur , mais je restait indifférente tout en profitant de la fête .
Loucar et Tony papotaient en regardant à ma direction.Par contre , ce Tony, je le trouve bizarre, car à chaque fois qu'on se croise dans un lieu, je vois Loucar se stresser et lui il riait aux éclats. La première fois, c'était marrant, mais plus maintenant.Alors j'ai essayé d'aborder le sujet mais comme à ses habitudes, il lui trouvait des excuses.

- Calme toi, respires un bon coup . Mais qu'est-ce qui s'est passé ? On peut attendre tes hoquets depuis les escaliers.
- Oú est Rafna ? Peux tu l'amener s'il te plaît ?
- Elle est dans son lit en train de dormir,me dit Glory .( je ne sais pas vraiment comment exprimer les émotions qui m'animaient à ce moment. Le pire je ne puis supporter la tristesse de cette personne si pure m'ayant pourtant trop tôt avertie, au moins Rafna ne pourrait pas me juger.Néanmoins, Théo a essayé encore de me joindre mais c'était terminé entre nous . Que cette soirée était désagréable !
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Quelques heures plutôt.
Semblable à une vedette , en un claquement de doigt, j'ai fait jaser et rendre jalouses toutes les femmes autour de ce buffet.
La couleur verte  de ma robe (étant synonyme de l'abondance de la nature mère, de la renaissance ), se foisonnait avec cet éclat extravagant de ma peau en dessus de laquelle se dressait une tête à Afro bien volumineux. Oui c'était sûr, j'étais la vedette en question.
Mais , ma démarche de déesse se fendit quand au coin de la route menant au buffet , j'entendît   Cette voix qui m'était plus que familière répétant dans une once de moquerie ce qui brisera à jamais mon petit cœur si fragile.
- Mais , mon gars , tu comptes passer la nuit avec elle ?
- Non c'est pas encore dans mes plans , je vais faire de telle sorte qu'elle s'adonne à moi de son plein gré. Si tu savais à quelle point elle peut être têtue cette  fille.
- En tout cas j'ai pas misé mes 7000€ pour rien , c'était un pari, ressaisis-toi mon vieux.

(1) - si c'est ma bénédiction que tu cherches , faudra accepter sa demande.
(2) Ouvres grand tes yeux.
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