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chapitre 3 : Pedro, maintenant

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En passant la porte de chez moi, je fus directement frappé par au moins cinq cartons qui traînaient devant les escaliers, attendant sûrement d'être montés à l'étage. Je revenais tout juste de chez l'un de mes potes et si mon père m'avait prévenu avant qu'il avait besoin d'aide pour bouger des affaires, je serais resté à la maison.

- Ah, te voilà toi. je souriais à ma mère qui embrassait ma joue, un coussin sous le bras. J'avais oublié que tu étais sorti.

- Vous comptez mettre des trucs dans le grenier ? lui demandais-je en me saisissant de deux cartons que j'empilais, avant de monter les marches aux côtés de la cheffe de famille qui me racontait tout.

- Non, du tout. Figure-toi que l'on a une nouvelle colocataire.

- Sérieux ? mes sourcils se fronçaient devant l'air joyeux qu'elle me renvoyait. Qui ça ?

- Oh, tu la connais très bien en plus. Viens, je vais te montrer.

Totalement perdu, je suivais ma mère qui avait l'air de marcher sur des nuages en coton tellement elle était heureuse à l'instant T. Les cartons que je portais me semblaient lourds dans mes mains et je me demandais bien ce que la nouvelle habitante de la famille avait pu mettre dedans.

Encore plus étrange, je ne voyais pas qui ça pouvait bien être, sachant que louer la chambre d'ami ne me semblait pas être une bonne idée au vu de ma notoriété. Si c'était pour que je retrouve mes caleçons sales ou ma brosse à dent usagée sur des sites d'enchères, non merci, je préférais verser la moitié de mon salaire à mes parents.

- Regarde ma puce, on t'apporte tes derniers cartons.

- Merci Julianna, c'est très gentil.

Je me bloquais d'un coup sur le pas de la porte en reconnaissant directement cette voix, et cette silhouette de dos qui était accroupie devant une caisse déjà ouverte. Ma mâchoire se déboîtait littéralement et sans m'en rendre compte, je faisais tomber mes deux cartons dans un bruit assourdissant, qui fit sursauter Enola avant que cette dernière ne se tourne vers moi.

D'où j'étais et malgré les quelques mètres qui nous séparaient, je réussissais à la voir lentement déglutir, avant de se redresser tout doucement, comme si elle s'apprêtait à sauter par la fenêtre. Mais ce n'était plus comme dans sa chambre à Tegueste, elle n'allait pas pouvoir s'échapper par la fenêtre, à cause de la hauteur entre le sol et le premier étage où on se trouvait.

- Alors tiens, ça c'est pour toi. ma mère déposait le coussin sur le lit d'Enola alors que l'on restait tous les deux pétrifiés, comme si on avait croisé le regard de Méduse. Et je reviens te chercher les draps propres, je pense qu'ils sont secs depuis le temps. Profitez-en pour discuter un peu.

Ma mère m'adressait un discret clin d'œil complice, avant de s'éclipser de la pièce et de me laisser seul face à la brune qui resserrait ses ongles dans la paume de sa main. J'avais été troublé en la découvrant dans mon salon il y avait de ça trois semaines, entourée de ma famille et de la mienne et là, elle était face à moi.

Quatre ans que je ne l'avais plus vu, que je n'avais plus entendu parler d'elle, et la voilà en plein milieu de la chambre d'amis de ma maison, encore plus resplendissante qu'à nos seize ans.

- Salut. balbutiait-elle simplement avant de reprendre le rangement d'un des cartons posé sur le grand lit.

- Sa- Salut. Je, pourquoi t'es là ?

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪 - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant