𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪 - T2

28.

chapitre 28 : Pedro, avant

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Le sourire aux lèvres, je retournais au vestiaire tout en recevant de multiples tapes derrière la tête, de la part de mes coéquipiers. Mon équipe ressortait victorieuse d'un match très compliqué et j'étais l'heureux auteur de deux buts, plutôt jolis. J'espérais que ma mère les avait filmé pour que je puisse les envoyer à Enola.

On s'appelait quasiment tous les soirs, sauf quand elle rentrait tard de la danse, et c'était toujours un moment d'air frais que je me prenais en plein visage quand elle me parlait. À mon âge pas si élevé que ça, j'étais déjà amoureux d'une fille et prêt à tout pour la voir le plus possible. Je me faisais pas mal charrier par mes collègues pour ça, mais je m'en fichais.

Ils ne connaissaient pas le bonheur que d'avoir le cœur battant lorsqu'on posait les yeux sur quelqu'un.

- Mec, ton deuxième but était incroyable !

Christian, un de mes coéquipiers, balançait son bras sur mes épaules en s'asseyant sur le banc à mes côtés, son visage également illuminé par ses dents blanches. C'était lui qui m'avait fait la passe décisive et je ne pouvais que l'en remercier.

- Merci, on a bien joué c'est vrai ! admettais-je en criant pour essayer de couvrir les hurlements de nos collègues.

- À force, tu vas finir par te faire repérer dans des plus grands clubs si tu continues comme ça, t'as un vrai talent !

Je haussais des épaules, légèrement gêné qu'on me porte autant de compliments d'un coup.

- Oui, on verra bien ! Mais je me sens bien ici, y a une bonne ambiance !

- Tes amis de Tegueste ne te manquent pas ?!

- Si.

Un sourire nostalgique s'installait sur mes lèvres quand je me replongeais dans mon ancienne ville natale, assis aux côtés d'Enola alors que l'on regardait le ciel, main dans la main. Parfois, il m'arrivait de regarder les astres en me demandant si elle faisait de même, depuis son île.

Pitoyable et cucu-la-praline, je savais très bien ce que vous en pensiez.

- Je rentre bientôt pour Thanksgiving donc je les reverrais à ce moment-là. disais-je simplement tandis que l'on rejoignait les douches.

- Et ça va, tu t'es bien habitué à la vie, ici ?

- Oui, ça change pas trop. J'ai ma famille et une chambre alors j'ai pas trop de quoi être dépaysé.

Ma remarque fit sourire Christian qui hochait de la tête, visiblement satisfait par mes réponses, et on finissait par se mêler aux cris des autres qui célébraient encore la victoire, comme si on avait gagné la Ligue des Champions. Pensée à part, j'aimerais bien la gagner un jour ou l'autre, si j'avais la chance de finir dans des clubs un peu plus importants que Las Palmas.

Je voulais faire du foot ma vie, mon gagne-pain et ma vocation. Selon les dires de toutes les personnes que j'avais croisé - mis à part les dirigeants du Real Madrid -, j'avais toutes mes chances pour devenir professionnel, d'ici quelques années. J'avais juste à rencontrer la route de ceux qui pourraient m'aider à grimper les échelons, et ça devrait le faire

Et puis, si ça devait ne pas marcher, je repartirais à Tegueste et je vendrais des churros sur la plage pendant qu'Enola sera en train de performer dans les plus grandes salles d'Europe pour montrer ses talents de danseuse. Putain, cette fille était vraiment toujours dans mes plans.