Olympe's Notebook

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NDA : L'effet de masse - Maëlle

4 mars 2024
Montpellier, France

Ce fût rapide et intense : Un groupe, un garçon, un coup, un second et un bleu, puis du sang...

Bip Bip Bip Bip...

C'était mon second rêve de la nuit, et le garçon en question était dans ma classe, Elliot. J'avais mémorisé le placement exacte du bleu, dans son cou pour pouvoir vérifier pour de bon si mes rêves avait un lien avec la réalité.

Elliot, était l'un des seuls élèves de couleur avec sa peau mat et il était de devenu l'un des centres d'intêrets principaux des harceleurs depuis quelques mois. Je me sentais coupable de ne pas l'aider, j'étais assez lâche en fait, mais je n'aimais pas attirer l'attention sur moi. Cela pouvait expliquer pourquoi j'avais fais ce rêve.

Peut importe, pour le moment je devais me préparer pour aller en cours.

Je passai devant le miroir et m'observai dans les moindres détails. Mes yeux marrons trop communs, mes cheveux trop volumineux, mes vêtements beaucoup trop larges. J'étais banale, ni jolie, ni charmante, juste comme n'importe quelle fille. Avec le succès que j'avais, j'allais finir célibataire ou me marier avec ma meilleure amie, Aimée.

Lorsque j'arrivai en cours ce jour là, la première chose que je fis fût de chercher Elliot. J'arpentai les couloirs, vus et déjà vus, que je commençai à connaître pas coeur depuis deux ans, en attrapant le bras de Aimée, ma meilleure amie qui passait par là. Il se trouvait près des toilettes et je me positionnai de manière indiscrète pour le voir de face. Son cou était intact, mon rêve ne devait que être le fruit de ma paranoïa et ne semblait n'avoir eu aucun impact ou rapport avec la réalité.

- Pourquoi tu mates Elliot depuis le début de la journée ? me demanda Aimée d'un ton moqueur au bout de quelques minutes d'observation.

- De quoi tu parles ? Bredouillai-je pour me rendre encore plus suspecte.

- Attends il te plaît ? s'exclama-t-elle en me regardant droit dans les yeux, un sourire fendant ses lèvres. Crois moi entre Sara et Iris; je sais reconnaître les filles piquées.

Aimée avait une grande fraterie composée uniquement de soeurs : Rose, la benjamine qui n'avait pas encore huit ans, Isla qui venait d'en avoir dix, Sara qui en avait treize, puis l'aîné, Iris qui atteignait les vingt et un an. Alors on pouvait dire qu'elle s'y connaissait en histoire de cœur à tout âge.

- Quoi ? Non pas du tout ! M'exclamai-je.

- Si si ! ça se voit à des kilomètres ! insista-t-elle.

- Et toi tu es à des kilomètres de la plaque...rétorquai-je.

- Auriez vous l'amabilité de m'indiquer où se trouve cette plaque ?

- Non j'ai pas tellement envie d'en parler. Me renfrognai-je

Mensonge ! évidement que j'avais envie de tout lui raconter, mais si je le faisait elle risquait de me prendre pour une folle et de me rejeter. Même si ça ne lui ressemblait pas du tout, j'avais peur du rejet.

Aimée était la fille la plus adorable de tout l'établissement, avec ses ondulations dorées, ses yeux bleus safir, ses pommettes roses et ses jolies fossettes. Elle avait également un très grand coeur et aimait plus que tout se rendre utile. ça m'étonnais qu'elle ne soit pas adulée par les garçons alors quelle était magnifique aussi bien mentalement que physiquement.

- D'accord, je comprends mais je suis ta meilleure amie donc souvient toi que si tu as un problème tu peux m'en parler. Rectification, tu dois m'en parler !

- Mon oncle est mort...craquai-je, et...

- Oh non ! me coupa-t-elle, je suis vraiment désolée !

- Attends ! J'ai pas fini ! Le plus bizarre c'est que j'ai rêvé de sa mort avant de savoir que c'était le cas.

Elle me regarda dans les yeux, laissant transparaître un vide dans les siens, comme si elle n'avait pas compris un mot de ce que je lui avait dit. Puis elle lâcha un rire nerveux.

- Ol ? ça va ? T'as besoin d'aller à l'infirmerie ? Paniqua-t-elle

- Non j'ai besoin que tu me comprennes !

- OK, ce rêve a certainement était dû à un pure hasard, rien de plus, enfin sauf si tu en as fait un autre dans le style.

- Il n'y a aucun hasard dans cette histoire ! et j'ai rêvé de Elliot qui se faisait...

- Tabasser ? ça doit être à cause du fait qu'il se fait réellement harceler, Ol.

- Si tu le dis...Répondis-je.

C'est à ce moment la que Eros décida de tirer une flèche droit dans mon cœur

- Wow ! Il est beau le nouveau ! intervint Aimée

- Très beau, affirmai-je, depuis quand ils acceptent les nouveaux en milieu d'année ?

- Aucune idée, mais j'approuve à 100 %

Super ! J'allais encore tomber amoureuse d'un inconnu à qui je n'adresserai jamais la parole, par peur de me prendre un râteau monumental !

Puis une idée de génie me monta à la tête, je m'avançai près de lui et fis "maladroitement" tomber mes livres. Pour en rajouter je glissai sur les livres par terre pour tomber "par accident" dans ses bras. D'où cette audace me venait-elle ? Nos regards se croisèrent longuement, ce qui me laissa le temps de remarquer ses yeux d'un vert éblouissant et ses bouclettes brunes qui tombaient.

"Merde ! les livres !" pensai-je en me redressant.

Celui-ci m'aida à les ramasser, quand il s'arrêta brusquement sur l'un d'eux.

- "Olympe's Notebook ?" qu'est ce que c'est ?

- Rien du tout ! répondis-je en m'empressant de récupérer mon carnet

- C'est jolie comme nom, Olympe.

- Merci, je suppose.

- Tu pourrais m'expliquer cette histoire de rêves ? demanda-t-il d'un ton très sérieux

- Oh c'est juste un devoir pour mon club de littérature

Qu'elle actrice je fais ! Je mériterai un Oscar là !

Je ne faisais absolument pas parti d'un seul club de littérature.

- Mais bien sûr, répondit-t-il en levant les yeux au ciel.

Je retire ce que j'ai dis, je suis vraiment nulle en bluff.

- Je t'assure que c'est vrai, insistai-je en m'enfonçant encore plus profondément.

- Quoi qu'il en soit je découvrirai ton secret...Olympe.

Puis il tourna les talons, Aimée qui avait suivit toute la scène se précipita vers moi :

- Wow ! On dirait que ton charme naturel a enfin fait son effet ! Par contre tu as sérieusement écrit un journal sur tes rêves ?

- Bah écoute...

Le soir arriva beaucoup trop vite et je ne me posais plus qu'une question : quel nouveau rêve m'apporterai les étoiles cette nuit-là ?