LA VERITÉ MENT TOME1

CHAPITRE 26

ATMOSPHÈRE : «Need you like that, EZI» ♪

Le vent qui se déchaînait balayait mes cheveux tandis que le paysage défilait à toute vitesse sous mes yeux. Malgré tout, Manhattan allait me manquer. La ville était magnifique même si Vegas l'était tout autant. La différence entre les deux est le taux de criminalité qui était largement plus élevé là où nous nous rendons.

Je fis abstraction du contact gênant avec le monstre se trouvant devant moi, me contentant de serrer sa veste afin de ne pas avoir à encercler mes bras autour de lui. Ce contact aussi bref soit il était tout aussi désagréable. Moi qui souhaitais l'ignorer jusqu'à la fin de ma vie, c'était raté.

James et Lou, toujours derrière nous, me laissaient apercevoir ma meilleure amie à travers le rétroviseur étendre ses bras de chaque côté, cette image d'elle me fit sourire.

Elle était magnifique.

— Même eux s'éclatent plus que nous, me dit Trash.

— Peut-être parce qu'il n'a pas essayé de la tuer hier soir.

— Tu as peur de moi ?

Je ne répondis rien. C'était évident que j'avais peur de lui, j'avais eu peur dès l'instant où il s'est retrouvé devant moi ce soir-là. Ce que j'avais bien pu ressentir entre temps n'étais qu'illusoire.

Je savais que je m'aventurais sur un terrain dangereux, pourtant, j'y avais sauté à pieds joints. Je ne sais pas trop pourquoi, quelque chose chez lui m'avait toujours intriguée, attirée, comme une force que je ne pouvais pas contrôler.

Sa main qui passa subitement dans son dos me fit sursauter. Paniquée, d'un geste vif, je lui attrapai le poignet.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Ce fut à son tour de ne pas répondre. Je fronçai les sourcils tandis qu'il reprit son geste, plus lentement. Il me prit la main, l'attirant jusqu'à son torse. Ma tête tiraillée entre le courage de le repousser et la peur de l'affronter allait exploser à tout moment. Sentant qu'il mettait plus de pression dans son geste, je ne me fis pas prier et répétai le mouvement de mon autre main, mes bras l'encerclant.

Lorsqu'il me lâcha enfin pour reprendre le guidon, je repris mon souffle, remerciant tous les dieux de m'avoir épargnée. Son buste s'abaissa doucement, faisant augmenter la vitesse de la bécane. Mes mains n'ayant aucun autre moyen pour s'accrocher se resserrèrent autour de lui, nous collant l'un à l'autre.

— Ne me tue pas, le suppliais-je.

Il ne répondit rien comme à son habitude, laissant planer le doute entre de nous. Ses intentions à mon égard qui étaient pourtant si claires au départ devenaient bien trop floues à mon goût. Un jour il voulait ma mort, le lendemain il m'aidait à rester en vie et nous jonglions comme cela depuis bien trop longtemps déjà.

James et Lou étaient déjà bien loin, tout comme les voitures entre lesquelles nous zigzaguions.

La peur et l'adrénaline jouaient un combat féroce à l'intérieur de moi comme à chaque fois qu'il était là. À ce stade, je ne savais plus comment agir avec lui.

Je ne savais plus quoi dire, quoi pensé. En fait, je ne savais plus rien quand il s'agissait de lui. J'étais perdue, terrifiée.

Sans prévenir, il fit à nouveau glisser sa main jusqu'à moi avant de venir la poser sur ma cuisse.

Ce simple contact m'a électrisé le corps tout entier, le parsemant de frissons allant de mon cou jusque dans le bas de mon dos. Il m'attira ensuite contre lui à l'aide de sa main, manquant de faire arrêter les battements de mon cœur.