CHAPITRE 27

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ATMOSPHÈRE : « Tag you're it, Melanie Martinez»

Une main pressant mon épaule me réveilla doucement. Je me reconnecte à la réalité difficilement, mes muscles étant encore endoloris de la veille.

— Lara...Lara, réveille-toi.

La douce voix de Lou me fit ouvrir les yeux instantanément. Le temps de regarder où nous étions, d'inspecter son corps afin de vérifier qu'elle n'ait rien et j'étais déjà assise sur le lit.

— Doucement, dit-elle.

— Tu vas bien ? demandais-je du tac au tac.

— C'est plutôt à toi que je devrais demander ça, la bagarreuse.

Le soleil était en train de se lever, signe que cela faisait déjà plusieurs heures que je dormais. À la décoration très moderne et chic qu'arborait la pièce, j'en déduis que nous étions arrivées sur notre lieu de logement.

— J'ai manqué quoi ?

— Tu ne te souviens de rien ?

Je secoue la tête, complètement perdue. À vrai dire, depuis que mes yeux s'étaient clos seuls, je ne me souvenais de rien, ni de ce qui s'était passé, ni de comment nous étions arrivés ici.

— Tu...Enfin, je peux ?

— Oui, je t'attends en bas, prends le temps qu'il te faut.

Elle m'embrassa la joue avant de tourner les talons et de me laisser seule un moment. Ce qui était sûr, c'était que la crise de la veille n'avait rien à avoir avec mes crises de panique habituelle.

En vérité, j'avais replongé, j'avais perdu le contrôle. Lilith m'avait rejoint une nouvelle fois sans que je ne puisse rien faire pour l'en empêcher.

Moi qui pensais avoir des effets secondaires lorsqu'Alaric nous avait fait arrêter notre traitement durant la période d'entraînement. C'est finalement maintenant, alors que je venais tout juste de le reprendre, qu'elle me hantait à nouveau.

Je ne comprenais plus rien, ces médocs n'étaient-ils pas censés apaiser tout ça ? Me calmer, m'aider ? Peut-être que ma dose était devenue trop faible ou bien que c'était elle qui était devenue trop forte. L'idée qu'elle puisse encore reprendre le contrôle fit trembler mon corps. Après tout ce temps, je ne savais plus comment les gérer, je ne savais plus comment sortir la tête de l'eau. Elle m'avait laissée seule bien trop longtemps.

Je passai ma main dans mes cheveux, surprise de les sentir humides. Je fronce les sourcils, cherchant à recouvrer la mémoire quand ma tête me fit soudainement mal en me laissant entrevoir quelques flashs de la veille.

Je me souvenais d'être rentrée ici, je me souvenais avoir marché sur le sol marbré et froid du hall d'entrée. J'avais monté les marches, laissant des flaques d'eau derrière moi. La décoration de cet endroit, ce n'était pas la première fois que je la voyais. En réalité, je n'avais pas dormi tout ce temps, au contraire, j'étais bien éveillée.

Pourquoi je ne me souviens pas ?

Plusieurs coups contre la porte me firent relever la tête.

— Oui ? murmurai-je.

Après plusieurs secondes sans un bruit, je me levai du lit pour venir ouvrir la porte, mais à ma plus grande surprise il n'y avait personne derrière. Je passai les mains sur mon visage, consciente que je venais d'avoir une nouvelle hallucination lorsqu'une nouvelle migraine me parvint, me forçant à arrêter tout mouvements.

Je me pliai en deux, revenant une nouvelle fois à la nuit précédente. C'était moi qui avais toqué, je cherchais la chambre de Lou. Trempée et complètement seule je me souvenais avoir frappé à plusieurs portes lorsque j'étais enfin tombée sur ma meilleure amie. Pourquoi étais-je seule ? Où étaient-ils tous passés ?

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant