chap 14 : ~Amertume et réconfort~

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Comment ne pas se sentir lamentable après avoir perdu un compagnon ?

C'était la première fois que je me sentais aussi faible et lamentable depuis bien des années...

Un goût amer avait rempli ma bouche sur le chemin du retour. Annie n'était plus des nôtres à présent.

Je considérais cette fille comme une véritable amie, une sœur. La voir se mettre en danger me faisait toujours extrêmement peur, mais la voir se suicider m'a paralysée sur place...

Quand j'ai vu Eren arracher ce cristal hors du cou d'Annie, c'était comme s'il avait arraché une part de moi. Je n'avais pas pleuré, mais mes jambes ne me tenait plus. Je me suis écroulée sur les tuiles froides du toit sur le quel je me tenais, tremblante de toutes parts.

J'étais épuisée aussi bien mentalement que physiquement. J'étais à bout de force. Les larmes ne pouvaient tout simplement plus couler vu le manque de force.

J'étais restée presque 5 minutes à genoux sur ce toit, fixant le vide, n'étant capable de rien.

Misérable, c'était un mot qui me décrivait parfaitement en cet instant.

C'est au bout de ces 5 longues minutes que Reiner m'a retrouvée. Il avait l'air grave. Il se pencha vers moi et m'aida à me relever. Sentant que mes jambes me lâchaient encore, il me garda contre lui, blotti entre ses bras. Ce fut la seule chose qu'il fit.

Son regard était vide, son visage affichait une expression neutre.

Ses bras, eux, me seraient avec force contre lui. Ils caressaient mon dos très doucement...

Il me prit alors par le poignet et me tira jusqu'au bord du toit sur lequel nous étions. Il utilisa son équipement tridimensionnel pour rejoindre le sol et attendit que je fasse de même. J'eus le courage de l'utiliser, mes jambes acceptant enfin de jouer leurs rôles et de me porter.

Reiner m'accompagna vers le lieu de rendez-vous qu'on s'était donné avec les autres et ne me laissa pas seule avant notre départ. Il restait à côté de moi, une main réconfortante sur mon épaule.

C'est au bout d'une très longue attente que nous pûmes nous remettre en route. On nous a annoncé avant notre départ que Annie serait gardée par le bataillon d'exploration à l'intérieur d'une cave dans le district de Stohess.

Savoir que je devais continuer d'avancer sans la fille que je considérais comme une sœur m'épuisait. J'ai passé tout mon voyage la tête dans le vide, me remémorant chaque secondes passées avec elle.

Je sais, c'est un peu cliché, mais je ne contrôlais ni mes émotions ni mes pensées.

Le trajet retour se passa plus vite que ce que j'aurais cru, avoir passé l'entièreté du trajet dans le brouillard avait aidé. Arrivé au quartier général, j'ai sauté de mon cheval et l'ai ramené directement aux écuries. J'étais beaucoup trop épuisée mentalement pour faire quoi que ce soit. Mes émotions étaient en miette, je sentais le sol se dérober sous mes pieds et une pression sur ma poitrine, comme si l'on tentait de m'étouffer.

Je caressai gentiment la tête de Blackjack avant de sortir des écuries et de me diriger vers le grand bâtiment. Je rentrai dans la salle commune et je m'assis à une table au hasard. Je fixais le boit qui constituait la table, incapable de relever les yeux.

Un goût amer avait rempli ma bouche et s'étendait jusqu'à ma gorge. Je ne tremblais plus, je ne pleurais pas, et pourtant... J'avais l'impression que j'allais imploser. Je ne ressentais pas grand-chose à part de la déception envers moi-même, de la colère et une tristesse indescriptible. Les mêmes sentiments que 6 ans auparavant, le jour de la mort prématurée de Marcel.

~pour vous tous~ -Reader x Reiner Braun ff~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant