33. Lisa

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Lisa

Je me fais tirer de mon doux sommeil par la sonnerie de mon portable. Lentement, je m'étire tout en cherchant mon téléphone en tâtonnant. Quand je vois le nom de Jonah afficher sur l'écran, je l'envoie valser. Putain, pourquoi me réveille-t-il de si bon matin ? Mon téléphone recommence à sonner cette fois-ci, c'est Logan. Je refuse son appel avant d'éteindre définitivement mon portable.

En colère ? Non, je suis frustrée et surtout très déçue par son choix. Apprendre le retour de son ex de cette façon m'a énormément fait mal, tout en sachant qu'il était au courant. Qui sait ce qu'il me cache d'autre. Je n'aime pas les secrets, je déteste encore plus que mon copain soit un menteur. Je suis conscient de ce lien qui les réunit, à savoir leur enfant. Bien que pour Emy, sa maman ne reviendra jamais, cependant Sienna a été très claire à propos de la raison de son retour. Elle veut faire partie de la vie d'Emy. Soyons honnêtes, elle ne se contentera pas que de ça.

C'est de ma faute, j'ai été trop confiante, j'ai laissé mes sentiments pour Logan m'aveugler, j'ai lâché prise et c'est là qu'il a commencé à me mentir. Ça me fait mal de l'admettre, mais je n'ai jamais senti autant de frustration qu'en ce moment. Je n'ai jamais sous-estimé la capacité qu'ont les hommes pour mentir et tromper, mais je m'attendais à un peu plus venant de Logan et c'est ce qui fait encore plus mal. Je me suis ouverte à lui, je lui ai clairement dit dès le début que je ne tolérais pas ce genre de choses et pourtant, ce n'est pas sa première fois, c'est peut-être là que j'ai merdé.

– Ma chérie, qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu es encore au lit ?

– Lolita, je crois que j'ai un peu trop bu hier soir.

– À mon avis, il n'y a pas que cela.

— Tu nous as entendus, c'est ça ?

— Tu as crié très fort, ma chérie...

Ma grand-mère me rejoint dans le lit, je vais aussitôt dans ses bras.

— Il m'a encore caché des choses, Mamie, je ne sais plus trop quoi penser.

– Est-ce que c'est grave ?

— Je ne connais pas encore toute l'histoire, mais le fait est qu'il m'a délibérément caché des trucs et je peux te dire qu'il m'a fait très mal cette fois-ci.

– Vous en avez discuté ?

– Je ne suis pas en état de lui parler.

— Dis-moi, ma petite fille, est-ce qu'il y a une troisième personne ?

– Elles sont plusieurs, en fait.

- Ah ! Je vois... Ma Lisa, tu sais ce que je dis toujours, hein ? Les problèmes ne se résoudront jamais tous seuls, fuir n'est jamais la solution. Je comprends que tu es en colère, que tu n'as pas envie de lui parler parce qu'il t'a énormément déçu, mais écoute au moins sa version. Après, tu pourras décider quoi faire pour avancer.

– Lolita, je suis perdue.

– As-tu confiance en ton petit ami ?

– Lolita, je suis perdue. Il y a cette voix dans ma tête qui me dit de fuir et de mettre fin à cette histoire avant d'avoir encore plus mal, et pourtant mon cœur me dit de garder confiance en lui, qu'il a ses raisons pour ne pas m'avoir dit la vérité... Je me déteste en ce moment d'être aussi faible...

Voilà maintenant que je finis en pleurant. Hè oui, même si je suis habitué à encaisser les trahisons, ça fait toujours aussi mal. J'ai envie d'être forte, je ne veux pas pleurer, mais je n'arrive pas à m'en empêcher non plus. Heureusement que j'ai ma grand-mère à mes côtés et que ces caresses dans mes cheveux m'aident à me sentir mieux...

Lorsque je me réveille, il est déjà plus de midi. Je n'étais pas si fatiguée que ça, et pourtant, en sortant de mon lit, je me sens beaucoup mieux. Lolita n'est plus dans la chambre. J'ai la gorge sèche et ma carafe d'eau est complètement vide, du coup, je descends à la cuisine guidée par une odeur de tarte. La tarde aux pommes de ma Lolita est magique, elle a le don de guérir toutes mes blessures, celles qui viennent du cœur ainsi que les blessures superficielles. Quand je vous dis que j'ai la meilleure grand-mère au monde, je ne mens pas.

— Ah, t'es réveillé juste à temps, ma chérie. Assis-toi, je vais te servir.

- Lolita...

– Prends ton café d'abord.

Je la regarde bouger comme si elle servait la reine d'Angleterre. Lolita m'a toujours traité avec amour et beaucoup d'affection depuis que je suis toute petite. Même quand j'étais énervante et que les autres ne voyaient en moi qu'une orpheline, elle m'a toujours regardé avec ces yeux-là. Ceux qui vous font vous sentir spéciale. Je donnerai tout pour la garder avec moi longtemps encore.

— Merci Lolita, c'est toi la meilleure.

— Je sais, ma Lisa.

Je me lève pour déposer un bisou sur sa joue suivi d'un grand câlin. C'est l'heure de son thé, alors elle s'assoit avec moi pour prendre son thé pendant que je prends mon déjeuner. Elle m'a préparé de quoi me remonter le moral et ça marche à chaque fois. Lolita me connaît si bien.

Après mon déjeuner, je prends une bonne douche, je me lave les cheveux, puis je m'habille légèrement. Allongée dans le canapé du salon en train d'échanger des textos avec mon meilleur ami Will, on sonne à la porte. Étant donné que Lolita est sortie récupérer ses tissus et que notre femme de ménage est en congé, je suis seule à la maison. Cette personne a mal choisi son moment pour me déranger, j'espère que ce n'est pas Logan, car je ne suis toujours pas prête à lui parler. Il m'a appelé de nombreuses fois et il m'a envoyé plusieurs textos me demandant qu'on se voit pour discuter. Heureusement que mon portable était éteint. Je ne cherche pas à le torturer, mais il doit comprendre que cette fois-ci, il ne s'en sortira pas avec des excuses, ni de belles paroles, encore moins de beaux cadeaux. Logan a dépassé son quota où je devais me montrer compréhensive et indulgente en tant que petite amie.

— Alors, c'est vraiment ici que tu habites...

Deux options se présentent à moi en ce moment en voyant cette femme devant ma porte : lui claquer la porte au nez ou bien lui faire comprendre une bonne fois pour toutes à qui elle a affaire.

— Je peux savoir ce que tu fais chez moi ?

– Il paraît que ma fille passe beaucoup de temps chez toi.

— Tu sais où tu devrais faire ton inspection, et ce n'est pas ici.

Mes bras croisés sur ma poitrine, je soutiens son regard. Je rêve, elle a le culot de se pointer chez moi pour chercher la merde.

— Alors quoi ? Tu ne me laisseras pas entrer ?

– Pourquoi devrais-je te laisser entrer chez moi ? D'où est-ce que je te connais ?

— Tu veux faire la maline ? Parfait, alors écoute-moi bien, petite Conne...

— Petite conne ?

Je réduis peu à peu la distance entre nous, ce qui fait que je me trouve à l'extérieur à présent.

— C'est à toi de m'écouter, si tu veux recommencer à lui courir après en utilisant votre fille, c'est vous deux que cela regarde, par contre, si tu oses revenir chez moi pour me menacer là, je te préviens que je ne resterai pas aussi indulgente.

- Oh, comme j'ai peur... Oh, comme j'ai peur... Dit-elle en se rapprochant à son tour.

– Et alors ?

— Alors, je sais me battre et crois-moi, je ne fais pas de différence entre filles et garçons.

– À ta place, je ne frimerais pas autant...

Jonah se tient à quelques mètres, les mains dans les poches. Attends, essaie-t-il de se la jouer cool ? Qu'est-ce qu'il fait là d'ailleurs ? Je pensais que mon message était clair, pourtant en ignorant ses appels.

– Quoi ? T'es un chevalier blanc maintenant ?

— Et toi, tu es restée la même emmerdeuse. Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je ne comprends pas ta question. À moins que... Vous habitiez ensemble...

— Arrête tes conneries. Il me semble qu'elle veut que tu partes, alors qu'est-ce que tu fais encore là ?

– Ouah ! Je n'arrive pas à le croire. Pourquoi tu agis comme si c'était toi son petit ami ?

— Sienna, ne cherche pas d'embrouilles et casse-toi.

Si ces deux-là continuent encore une minute de plus, je vais péter un câble. Non, mais où est-ce qu'ils se croient tous les deux ? Hors de question que Lolita les voie à notre porte. Je vais intervenir, mais soudainement, Sienna me lance un regard plein de haine avant de se retourner pour partir. Pff, j'ai failli éclater de rire quand elle a mentionné son groupe spécial. Elle s'attendait vraiment à ce que je tremble de peur en disant qu'elle tabasse et les mecs et les filles ?

– Tu vas me laisser prendre racine à l'entrée ?

— Bien sûr que non. Vu que tu vas la suivre

– Lisa, il faut que je te parle d'un truc important.

— Jonah, on n'a rien à se dire, toi et moi, alors s'il te plaît, va-t-en.

— Non, écoute-moi, c'est à propos de Logan...

– Je ne veux rien savoir...

— Lisa, il faut que tu l'arrêtes, tu es sa petite amie, alors ça vous concerne à tous les deux...

— Jonah, je crois que j'ai été assez patiente avec toi, alors ne joue pas avec mes nerfs.

– Souviens-toi que c'est toi qui n'as pas voulu m'écouter.

C'est quoi ce reproche ? Bref, je m'en fiche. Je veux juste qu'il s'en aille. Ce qu'il fait deux secondes plus tard. En revenant au salon, je ne cesse de rêvasser les dernières paroles de Jonah. Je fais les cent pas, mon portable en main, je n'arrive pas à me décider si je dois rappeler Logan ou pas. Putain, pourquoi a-t-il fallu que Jonah m'embrouille l'esprit de cette façon ? [...]

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