Un Accord Une histoire...

35. Logan

*****

Logan

Debout face à la fenêtre, je réfléchis à ce que je devrais faire d'autre pour que Lisa me pardonne. Impatient d'avoir une réponse au texto que je lui ai envoyé il y a une heure de cela, je quitte la chambre. C'est décidé, je vais la voir. Elle me manque grave. Savoir qu'elle m'en veut au point de ne pas vouloir dîner avec nous m'attriste, mais je ne baisserai pas les bras. J'ai l'impression de respirer à nouveau lorsque la porte s'ouvre et que je la vois.

– Logan !

– Salut. Je t'ai envoyé un texto...

– Je l'ai vu. J'étais occupé, avec Lolita, on rangeait son atelier.

- Ah, je vois... Lisa, est-ce qu'on peut discuter un moment ?

Après un instant d'hésitation, elle me demande de lui donner quelques minutes pour se changer. J'aime bien quand elle porte ses T-shirts trop larges avec ses shorts, mais ça, c'est quand elle reste à l'intérieur. Lisa revient apprêtée pour une balade nocturne. Je pense que c'est à moi de débuter la conversation, non ? Après tout, c'est moi qui ai merdé, et puis je suis sûr que Lisa ne le fera pas, alors autant que je le fasse.

— Tu nous as manqués au dîner.

— Ah ouais ! Comme je te l'ai dit, je ne pouvais pas vous accompagner.

– Je comprends. Tu vas bien ? On dirait que tu es fatiguée.

– Je vais bien.

Je n'ai pas besoin de préciser que Lisa est distante et pas qu'elle n'est pas comme d'habitude. Je sens que ce n'est pas moi qu'elle voulait voir ce soir. Loin de moi l'idée de la forcer, mais je veux que cela s'arrange entre nous.

- Lisa...

– Séparons-nous.

Surpris par les mots qu'elle vient de prononcer, je m'arrête pour lui prendre les mains.

— Ma puce, je sais que je t'ai déçu et je m'en veux horriblement. Je suis prêt à tout pour me faire pardonner et arranger les choses entre nous. Mais... Ne me demande pas ça, s'il te plaît.

- Logan...

— Non, Lisa. On peut tout arranger, je ne veux pas te perdre, je t'aime, ma chérie.

— Mais je n'ai plus confiance en toi, ça ne servira à rien que nous restions ensemble tous les deux.

— Tu me crois quand je te dis que je t'aime, non ? Tu sais que mes sentiments sont réels et qu'ils sont vrais... Écoute, mon amour, asseyons-nous calmement pour en discuter et trouvons une solution, hein.

— Tu crois que c'est facile pour moi, Logan ?

- Bien sûr que non mais... Il est hors de question que tu me quittes, Lisa, ça, je ne le veux pas.

– Tu aurais dû y penser avant...

— Je ne te cacherai plus rien, mon amour, crois-moi. Dis-je en la serrant contre moi.

Lisa ne réagit pas et ça me fait peur. J'ai peur de la perdre. J'ai besoin d'elle à mes côtés maintenant plus que jamais.

— Tu sais que j'ai besoin de toi...

— Selon Jonah, tu serais en train de suivre une route très dangereuse et il a dit que je devrais t'arrêter.

– Parce qu'il ne veut pas que je découvre la vérité.

— Il dit que c'est une erreur et que cela te coûtera très cher.

— C'est Jonah ça, il veut juste me faire peur pour que j'arrête mes recherches.

Après un grand soupir, elle détourne les yeux vers moi.

— Il a raison sur une chose, je ne suis pas lâche au point de t'abandonner et de fuir seule, car je sais que ceux qui sont après toi ne me laisseront pas tranquille. Et puis, je veux que ma grand-mère soit en sécurité.

— Je m'occuperai très bien de vous deux...

— Ne te trompe pas, Logan, pour l'instant, j'accepte ton aide, mais ça ne veut pas dire que je te pardonne ou que j'ai renoncé à l'idée qu'on se sépare plus tard...

D'ici là, je saurai me faire pardonner. Je trouverai comment faire pour la garder à mes côtés...

Quelques jours plus tard

Ma relation avec Lisa a beaucoup changé depuis. Bien que je lui ai expliqué pourquoi je n'ai pas pu lui parler de Sienna, elle ne m'a pas cru. Elle dit avoir besoin de temps pour prendre du recul pour voir si elle peut continuer avec un homme comme moi. Hè oui, ce sont ces mots. Aussi blessant qu'ils soient, je ne peux pas lui en vouloir. Je lui ai fait croire qu'elle pouvait avoir confiance en moi, mais je ne pouvais pas tout lui dévoiler en un temps. Ce n'est pas par jalousie qu'elle choisit de garder ses distances pour le moment ni parce qu'elle ne tient plus à moi. Lisa s'est sentie blessée par mon manque de confiance, a-t-elle dit. Je ne pensais pas la décevoir un jour et pourtant, c'est arrivé...

Je reviens à l'entreprise après une réunion à l'extérieur avec des collaborateurs. Depuis que mon frère est parti il y a trois jours, j'ai l'impression que les choses à l'entreprise sont devenues plus lourdes, bien qu'avant qu'il n'occupe son poste, je m'en sortais très bien, mais je me suis habitué à l'avoir à mes côtés. Tristan est à Londres et sa petite amie Sky l'a accompagné.

Hélène est en congé, avant son départ, elle a préparé un programme d'orientation pour Sofia et j'avoue qu'elle apprend très vite. L'idée de recruter Sofia après le départ de Jane venait d'Hélène, elle l'a fait en pensant à Lisa. En parlant de Jane, Arthur a un ami qui surveille ces moindres faits et gestes. Elle et Sienna ne sont pas revus, mais je sais que cela ne saurait tarder. Je sais pertinemment que Sienna ne fait que l'utiliser, c'est parfaitement son truc, d'utiliser les faiblesses des gens contre eux et à son avantage. C'est exactement ce qu'elle essaie de faire avec notre fille...

Je suis en train de signer les papiers que Sofia m'a apportés ce matin lorsque j'entends frapper à la porte. Elle s'ouvre sur ma petite amie. Je pensais qu'elle déjeunait avec son amie, je vois donc qu'elle est restée au bureau tout comme moi.

– Salut,

Je la rejoins dans le canapé.

— J'ai pensé que tu n'avais pas encore déjeuné, j'espère que ça ne te dérange pas.

— Bien sûr que non, ma puce.

Cela fait un moment que nous n'avons pas déjeuné tous les deux. Ces derniers jours, nous avons fait beaucoup d'efforts et nous nous sommes parlé ouvertement. J'ai encore beaucoup de chemin à faire pour regagner totalement sa confiance, mais elle est moins énervée contre moi.

— Qu'est-ce qui y a, Lisa ? Tu sembles ailleurs.

– J'ai réfléchi à notre conversation et à tout ce que tu m'as dit. J'ai pris ma décision. Dit-elle en déposant son sandwich dans la boîte.

J'acquiesce peu sûr de moi, j'avoue que j'ai peur de la réponse qu'elle s'apprête à me donner. Comme vous le savez, notre contrat a touché à son terme peu de temps après le lancement de la dernière collection qui fut un franc succès. Nous avons discuté et je lui ai présenté le nouveau contrat. Lisa m'a demandé du temps pour réfléchir.

— Je t'écoute, dis-moi.

— Je te remercie d'avoir cru en moi, tu n'as pas hésité à m'ouvrir les portes de ton entreprise, même si Lolita t'a un peu forcé la main. Je te suis reconnaissant pour tellement de choses...

- Lisa...

— Non, laisse-moi terminer, s'il te plaît... Je veux que tu saches que ma décision n'a rien à voir avec notre situation personnelle. Ce qu'il y a, c'est que je m'étais promis de rembourser ma dette auprès de toi et je crois l'avoir fait. Maintenant, je pense qu'il est temps que je parte d'ici. J'ai toujours voulu ouvrir un atelier où nous travaillons toutes les deux, Lolita et moi. Je me suis rendu compte récemment qu'il n'y a pas de meilleurs moments que maintenant. Elle s'est complètement remise de sa maladie, je veux en profiter pour passer un maximum de temps avec elle... Alors, je ne peux pas accepter ta proposition de renouvellement de mon contrat.

Peut-être que je me suis préparé à accepter sa décision parce que je ne veux pas être le genre de copain qui empêche sa petite amie de vivre ses rêves. Et puis Lisa a raison de vouloir rendre à sa grand-mère tout l'amour et la gentillesse qu'elle lui a donné. Ouvrir cet atelier n'est pas seulement le rêve de Lisa. C'est évident que Lolita veut que le talent de sa petite fille soit reconnu.

– Tu ne changeras pas d'avis, n'est-ce pas ?

- Je suis désolée...

— Tu ne dois pas t'excuser de vouloir vivre ton rêve, Lisa. Je t'épaulerai toujours, mon ange, tu le sais ça. Même si j'aurais aimé te garder près de moi.

– Je sais que ne plus m'avoir ici fera de la peine à tout le monde.

– Beaucoup de peine... Lisa, je souhaite de tout cœur poursuivre notre collaboration, alors j'espère être tout le premier...

– J'ai vu les efforts que tu as faits également, même si tu es encore très loin de regagner ma confiance, mais après que tu m'aies tout raconté, je pense que ce ne sera pas juste de continuer à te faire la misère. Donc ?

– Donc, tu me pardonnes ? Tu ne me demanderas plus à ce qu'on se sépare, n'est-ce pas ? Parce que crois-moi quand je te dis que...

Je la vois se pincer les lèvres avant de m'embrasser à pleine bouche, ce qui m'empêche de finir ma phrase. Je sais comment je vais prendre ma revanche, mais là, je profite voracement de notre baiser.

— Maintenant que tu vas monter ta propre entreprise, tu vas avoir besoin de beaucoup d'énergie alors...

– Quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais ? Mais Logan... Arrête... Putain, mais pourquoi tu me refiles ta salade alors que je n'ai même pas encore touché à la mienne ? [...] Tu te venges sur moi, c'est cela ?

— Me venger sur toi ? Je lui demande en prenant un air faussement offusqué... Bien sûr que non, ma puce, je veux juste que tu sois en bonne santé...

— Ce ne sont que des conneries putain, tu...

Je la coupe directement en déposant subitement mes lèvres sur les siennes. Quand il s'agit de manger de la salade, j'ai l'impression qu'il n'y pas de grande différence entre Lisa et Emy. Je mets fin à notre baiser ensuite. J'apporte un morceau de concombre à sa bouche. Lisa me lance un regard noir auquel je réponds avec un sourire...

Il est 17 h, je serai à la maison dans une dizaine de minutes. Mon portable en main, j'échange quelques textos avec Lisa. Elle a quitté l'entreprise une heure avant moi. En ce moment, elle est en compagnie de William. Son meilleur ami lui a trouvé un local pas trop loin de chez elle. Je suis agacé qu'elle ne m'ait pas demandé à moi de l'aider. Je suis sûr que celui qu'a trouvé William est bien, mais j'aurais certainement trouvé un bien meilleur local avec l'aide d'Arthur.

Emy est en train de faire ses devoirs dans sa chambre. Je lui fais un bisou avant d'accepter son câlin.

— Comment a été ta journée, ma chérie ?

– Hum, il y a eu beaucoup d'activités à la maison aujourd'hui. Papa, pourquoi est-ce qu'on a tous ces gardes du corps ? Est-ce que quelqu'un cherche à nous faire du mal ?

— Ma chérie, ne pense pas à cela, tu sais que je veux que vous soyez toujours en sécurité.

– Mélissa, elle dit que son papa a fait la même chose après avoir licencié plusieurs personnes de son entreprise.

— Ce n'est pas le cas, ma princesse, je te promets que personne n'a été licencié à l'entreprise...

Je pense que je vais suivre le conseil de Lisa. Il est temps que nous ayons cette discussion, ma fille et moi.

– Ma chérie, il faut que je te parle de quelque chose... Ça a rapport avec ta mère.

– Tu veux parler de la dame au restaurant, c'est ça ?

La délicatesse dont elle fait preuve en ce moment me surprend plus que sa question. Emy a toujours été une fillette intelligente, mais je me demande quand même comment elle sait que Sienna est sa mère...

— Ne fais pas cette tête, papa, elle ne s'est pas montrée si discrète que cela. Et puis tu lui as demandé de te suivre pour discuter au dehors au moment où elle voulait me confier son secret. Votre discussion a duré plusieurs minutes, tu es revenu seul et tu n'as rien dit dans la voiture.

Je prends sa main dans la mienne.

— Ne t'en fais pas, papa, je ne t'en veux pas de m'avoir dit qu'elle était au ciel. Tu ne voulais pas que je sache qu'elle ne voulait pas de moi.

- Ma princesse...

— Tu es le meilleur papa du monde, jamais je ne pourrai t'en vouloir.

Les mains de ma fille m'entourent les épaules et elle dépose sa tête contre mon torse. Je reste sans voix devant ses déclarations. Si je ne lui ai pas parlé de Sienna avant, c'est parce que justement, je ne voulais pas qu'elle ne sente mal à l'aise ou bien qu'elle croit qu'elle n'a pas le droit d'être aimée.

— Tu sais que je t'aime profondément, ma princesse.

Je lui caresse la joue, ce qui la fait sourire.

— Je sais... Papa, on n'est pas obligé de parler d'elle, tu sais ? Ce n'est pas grave si elle ne nous aime pas.

– Ma puce, je sais bien que ce n'est pas juste pour toi.

— Ne t'en fais pas pour moi, papa, je t'ai toi en plus d'oncle Tris, de tata Gaby, de Lisa et de grand-mère Lolita, je sais que vous m'aimez énormément, alors ce n'est pas grave.

– Ma chérie, elle dit vouloir te connaître.

— Tu penses qu'on ne peut pas lui faire confiance, je me trompe ?

– Ça ne dépend pas que de moi. Si tu me dis que tu as envie de la rencontrer, et bien, je pourrais peut-être te laisser la voir.

– Je ne veux pas te rendre triste.

— Ne pense pas à moi, ma princesse. C'est ta mère après tout.

– Tu seras avec moi ?

— Si tu le souhaites.

– Alors, c'est d'accord. J'accepte de la voir, mais tu dois être présent, hein.

— Je ne te laisserai pas ma puce... Alors, mon cœur, tu es sûr que tu n'as pas besoin de mon aide pour tes devoirs ?

— J'ai presque terminé, merci d'avoir proposé ton aide.

Après un dernier bisou, je la laisse terminer ses devoirs comme une grande. Emy ne demande de l'aide que très rarement et c'est souvent à son oncle qu'elle s'adresse quand ça arrive, pour le plus grand plaisir de mon frère qui ne manque pas de me narguer à chaque fois que ma fille préfère qu'il l'aide dans ses devoirs plutôt que moi. Mais bien, ils sont très proches et Tris est son oncle préféré, pour ne pas dire le seul. Je suis heureux de les voir partager ce lien...