Chapitre 3 - Question Existing

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Quand elle marchait, les têtes se tournaient. Quand elle posait son regard sur quelqu'un il retenait son souffle et quand elle rigolait le monde semblait s'arrêter de tourner pour l'écouter. Cependant, comme toujours, les apparences sont souvent trompeuses, souvent dénuées de bon sens. Elle n'était pas cette bimbo trop maquillée, qui baisait tous ceux qui l'approchait, au fond, elle était une petite chose fragile qui ne demandait qu'une seule chose : la tranquillité. L'espoir d'une vie meilleure. Quand ce matin-là elle vit la petite Hyûga partir en courant après que ses camarades de classe l'aient une nouvelle fois insulté, elle se demanda pourquoi le monde était aussi cruel. Pourquoi l'humain était aussi mesquin, aussi mauvais.

Elle ne la connaissait pas personnellement. Mais à chaque fois que ses yeux turquoise croisaient les prunelles violine de la jeune brune, elle ressentait en elle un mal-être immense. Comme elle. Ino Yamanaka n'avait pas prévu de devenir la catin de service. Petite, elle était une enfant mignonne comme celles des magazines. Cheveux d'ange, bouille à croquer mais plus elle prenait de l'âge et moins elle était mignonne, elle devenait une femme sexy, grande, blonde, à forte poitrine. Un stéréotype idiot, en y pensant. Mais il perdurait et ça la rendait terriblement triste.

 Elle n'avait aucun ami, parce que quand on s'approchait d'elle, s'était souvent pour autre chose. Les filles la détestaient, les hommes la convoitaient. Elle n'avait confiance en personne. Elle s'était donc forgé une image de fille sans cœur qui couche à droite à gauche. Pourtant ça ne lui plaisait pas. Et c'était faux. Sentir un homme dégoûtant la toucher, la humer, la lécher, la salir, ça lui donnait envie de sauter. De se foutre en l'air. De disparaître de ce monde tellement pourrit, qui la blessait chaque fois qu'elle en découvrait un aspect. Les moqueries, les mensonges, les gens vicieux, les hypocrites. Les côtés sombres de la vie en soit. Qui voudrait vivre dans un monde où tout n'est que faux-semblant, où la moindre erreur te coûte ta réputation.

D'ailleurs qu'est-ce que la réputation à part un moyen de faire souffrir davantage ? La société est, un concept noir. C'est le moyen le plus facile, le plus cruel, pour rabaisser l'autre, de le voir se mettre à genoux. Si tu n'es pas comme la société le veut, tu es mis aux marges de cette dernière. Tu n'existes pas. Un peu comme sa camarade de classe. Elle n'existait pas, ou peu et juste pour satisfaire le côté mesquin de toute personne voulant faire mal.

Cris un peu trop fort, tu dégages, ne te démarque pas ou trop, tu dégages. N'es pas la taille mannequin, les yeux bleus, un corps sculpté pour les podiums, alors gare à toi. C'est simple. Une équation limpide. Carrée. Juste ça. Juste la vie. Et Ino, elle, ne savait pas trop d'où elle venait, où la société avait décidée de la mettre. Quelle case lui était destinée. Peut-être qu'elle était entre le paria et la populaire. Un drôle de mélange en soit.

Elle pouffa légèrement à cette pensée. Finalement peut être que se détruire nous-même était la clé du bonheur. Qui sait ? Au bout du compte, on est seul, on ne se rend compte de cette évidence qu'une fois qu'on a touché le fond, que tous moyens pour remonter à la surface se sont évanouis. La vie n'était qu'illusion, on né pour souffrir, pour devenir la tête de turc de quelqu'un, puis, ce n'est qu'un passage, une phase, la vie n'est qu'un obstacle et généralement, on se sent bien mieux quand on en sort, quand la vie s'évapore, suinte par tous les pores de la peau, devient juste un lointain paysage, une vague sensation. La mort est plus douce. Plus calme, moins meurtrière, moins exigeante. Beaucoup plus paisible. Plus ... Sympathique.

Mais la mort n'est pas une solution. Tu es lâche si tu mets fin à ta vie d'après eux. Tu es jugé en permanence et par tout le monde et ça, Ino le savait parfaitement bien. Elle savait que quoi qu'elle pourrait dire, elle ne pourrait jamais enlever cette image crade qui lui collait à la peau, alors elle avait décidé que pour se sentir vivante, pour faire face à ce monde pourrit elle allait réellement le faire.

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