Chapitre 4 - Life is a lie

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La vie peut vous montrait que vous n'êtes pas fait pour elle, elle qui est si sournoise. Et lui, il l'avait bien compris. Depuis sa naissance la vie se jouait de lui. Elle le baladait d'un endroit à l'autre où seul le malheur élisait domicile et ce à chaque fois. Ilse rappelait d'un jour, au détour d'un chemin, dans un parc, il avait croisé un chiot, ce même chiot qui l'avait suivi jusque chez lui et avait fini par l'adopter. Il avait été si heureux d'avoir un ami, le premier depuis une éternité. Seulement, le rêve pris fin un jour de pluie, en effet, quelques jours après, l'animal, par mégarde, avait décidé de traverser la route, ignorant les rappels du petit garçon. Il fut fauché par un camion. Il mourut sur le coup. L'enfant était resté choqué par cette scène et n'avait pas bougé, tétanisé. Plus tard, il rentra chez lui, couvert de boue mêlée au sang du pauvre animal, les yeux rougies et bouffis, après avoir enterré son animal et décida de ne rien dire à personne concernant ce malheureux évènement. Ses parents n'en surent jamais rien, supposant que le petit animal était partit. Il avait toujours joué au plus fort, ignorant la douleur lancinante de son cœur, et l'envie atroce qu'il avait de pleurer et de crier, au monde, sa peine. Il était devenu un robot sans émotion aucune. Et cela le frustrait, il ressemblait à ces personnes sans âmes, sans vie qui avait vu des choses effroyables dans leurs vies. Même la saveur des plats ne l'atteignaient plus. Tout était fade. Le ciel bleu avait l'air gris quand il le regardait, le chant des oiseaux l'énervait, la joie semblait s'être éteinte dans son cœur. Il avait le cœur gros et ne pouvait le dire à personne. Parce que, finalement, il y avait toujours plus malheureux que lui.

Et il serait égoïste de penser le contraire. Non ? Alors il prenait la vie comme elle venait, avec tous ses malheurs. Toute cette haine, cette tristesse, cette culpabilité de ne jamais bien faire les choses, il les gardait, les jeter dans un coin sombre de son esprit, il devait se montrer fort pour tout le monde. Enfin, c'est ce qu'il se disait. Mais était-il vraiment aussi fort que ça, pour porter sur ses épaules le poids du monde. Pour soutenir sa famille, son ami, pour elle. Bien souvent il arrivait qu'il veuille craquer, tout décharger, seulement il se faisait tout le temps violence afin de ne pas exploser. Même seul, il ne lâchait rien. Il était un roc parfaitement rodé. Il portait le monde à bout de bras, oubliant sa propre santé parfois. Quand elle faisait des crises, il devenait un père pour elle, la nourrissant, la lavant, la couchant et la rassurant. Parce qu'elle ne pouvait le faire elle-même. Pas dans ces moment-là. Parce qu'elle avait besoin de lui et de ses petites attention qui – Il l'espérait – lui permettaient de rester envie et de ne pas s'effondrer comme un château de carte. Mais ... Et lui ? Lui qu'advenait-il de sa  vie ? Lui qui la mettait entre parenthèse chaque jour afin de la voir une nouvelle fois sourire. Lui qui, depuis sa plus tendre enfance, a dû faire face à de si nombreux malheurs. Ce petit garçon avant si joyeux, qui a vu un jour ses parents mourir devant lui. Est-ce que les gens se soucient de lui ? De ses états d'âme ? Est-ce que quelqu'un est là pour l'aider à son tour quand il ne va pas bien, mais plus encore, est-ce que quelqu'un voit son mal-être, son impuissance face à tout ce merdier ? Peut-il s'accrocher à autrui afin de ne pas se noyer et de pouvoir remonter à la surface et respirer un grand bol d'air. En avait-il le droit d'ailleurs, était-il légitime qu'il soit sauvé ? Il n'en savait rien.

Enfin, si, il le savait, il savait que pour lui la réponse n'était autre que non, il n'en avait aucun droit, elle souffrait plus que lui, il en était horriblement persuadé. Ses malheurs à côté, ce n'était rien du tout, il avait grandi, alors il devait passer à autre chose. La personne qui comptait le plus pour lui sur cette terre se mourrait lentement, alors il devait, il se devait de ne pas flancher. Mais dieu seul sait à quel point cela peut être destructeur. Son meilleur ami était un parfait abruti quine voyait rien et qui était aussi malheureux que lui, alors, il ne l'aiderait pas, il ne voudrait pas de toute façon. Il aurait tellement aimé qu'une main douce et affectueuse lui caresse le visage et lui susurre amoureusement que tout aller bien se passer, que le soleil l'attendait plus loin. Il aurait aimé que son monde ne soit pas aussi noir que maintenant, qu'il puisse rire et pleurer comme tout le monde. Mais sa vie n'était pas banale, son parcours n'était pas simple et son cœur était froid et dur. Quel monde injuste que celui-ci. Il soupira, épuisé par tant de pensées inutiles qui ne changeraient rien.

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