« Bip .. Bip .. Bip »
Mes yeux s'ouvrent doucement et cherchent d'où vient ce bruit incessant si désagréable.Je me lève et remarque que je me suis endormie dans cette foutue morgue , comment ai-je pu m'endormir dans ce genre d'endroit aussi glauque ?
Je fais le tour de la pièce à la recherche d'une possible sortie et aperçois un peu plus loin une autre pièce cachée par un léger rideau blanc transparent.
Curieuse,je tire le rideau doucement et vois deux jeunes femmes,les mêmes qu'hier il me semble.
Elles parlent entre elles,à ce même moment ma respiration se fait plus lourde et je tremble une nouvelle fois.
J'ai peur qu'elles me repèrent,qu'elles m'entrainent,moi aussi,dans les abysses de la mort mais étonnement aucune d'elle ne semble me remarquer.
Elles observent continuellement le lit qui se trouvent à coté d'elles,mais que se disent-elles ? Je n'entend pas un seul des mots qu'elles prononcent,leur voix me parait lointaine,tellement lointaine...
Subitement elles se retournent à l'unisson et s'avancent vers moi,je cours alors et cherche un endroit où me cacher.
Heureusement une des tables en acier est vide,je m'en approche donc et m'allonge sur celle-ci et ne bouge plus.
Bizarrement les deux femmes ne me regardent pas et continuent leur chemin vers la sortie de la morgue.
Je me relève et regarde l'horloge en forme de chat accroché au mur, il est actuellement 8h25 du matin.
Quelle étrange idée d'accrocher une horloge en forme de chat qui indique l'heure avec sa langue...À vrai dire cela me fait pouffer de rire,je ris à gorge déployée comme si c'était la chose la plus hillarante que je n'avais jamais vu de ma vie.
Dieu que c'est bon de rire,ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé d'ailleurs...
Une porte à ma droite est restée ouverte,je me faufile par la mince ouverte et découvre un triste spectacle.
Oh seigneur dieu ! Dis-je en voyant ce petit garçon allongé dans ce grand lit.
Il est branché à différentes machines,bon sang il a l'air si fragile et innocent...
À la vue de son profil physique je ne lui donnerai pas plus de 8 ans,je m'approche prudemment de lui et m'aperçois qu'il n'a plus de cheveux, il doit sûrement faire des chimios...Quel pauvre enfant!
Soudain un flash apparait :
« Très bien Mademoiselle Lucas , installez-vous ici, mettez vos bras le long de votre corps , fermez les yeux et ne bougez plus tout se passera à merveille vous verrez » , Je vois un homme âgé d'une trentaine d'année plutôt bel homme qui prononce ces précédentes paroles à une jeune fille allongée dans une machine et qui subit des tests.
Soudain des questions me traversent la tête,et si cette jeune fille c'était moi ? Mon nom de famille serait-il Lucas ?
Je sors de ce flash qui me semblait être un souvenir et m'installe sur le siège à coté du jeune garçon.
Sa main est froide,le pauvre...Est-il encore vivant ?
Bien que je ne savais pas s'il pouvait m'entendre,je décidais quand même de prendre sa main et de lui parler de toutes ces choses étranges que je vivais en ce moment,j'essayais aussi de le rassurer,de lui dire que tout ira bien dorénavant.
BIP .. BIP.. .. .. .. BIIIIIIIP
Le pouls du petit garçon s'affole puis plus rien ,tout à coup j'entend des gens s'affoler dans le couloirs,des hommes entrent dans la salle en blouse blanche.
Je suis à présent face à eux et prise au dépourvu je commence à paniquer et à hurler : " Non, je ne l'ai pas tué! Je vous le jure ! Je n'ai rien fais , j'ai juste voulu le réconforter !! "
Malgré mes cris,les deux hommes ne me regardent pas ils sont autour du petit,cherchant désespérément un moyen de le réanimer.
Je m'agenouille au pied du lit et prie de toutes mes forces pour qu'on lui vienne en aide.
*Ellipse d'une heure*
J'ai compris que les médecins n'ont rien pu faire pour le sauver,j'ai pleuré et crié pendant des dizaines de minutes ne trouvant pas le moyen de me réconforter après ce terrible évènement...
Soudain,une dame entre dans la chambre et prend place au chevet du jeune garçon et éclate en sanglot en voyant ce petit corps sans vie.
J'ai mal pour elle,je peux facilement deviner que cette femme était sa mère,elle s'allonge à côté de lui et le sert fort dans ses bras ne voulant certainement pas le laisser partir.
Une larme coule sur ma joue,je l'essuie rapidement ne voulait pas replonger dans un torrent de larmes une nouvelle fois.
Fatiguée par tant d'émotions, je sort lentement de la pièce sans un regard de la part de la mère du garçon et m'installe sur une des tables en acier.
je m'endors quelques minutes plus tard en espérant que demain je quitterai enfin cet enfer une bonne fois pour toute.
