Chapitre 6

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Adeline

Quelques jours plus tard.

La matinée est ensoleillée, c'est donc de très bonne humeur que je monte à bord du petit bolide de Jane, elle a gentiment proposé de me le prêter, le temps de mon stage. Larry doit être disponible à tout moment pour eux, il était assez évident qu'il me fallait une voiture. Perso, ça me convient bien, je n'aurais pas toléré qu'il m'en achète une. Je refuse qu'il essaie de réparer notre relation avec son argent. Arrivée devant l'immense structure, la panique s'empare de moi. Il doit bien y avoir de quoi se garer ailleurs qu'en pleine rue, Adam avait dû aller chercher sa voiture la dernière fois. Par instinct, je fais le tour du bâtiment, avant de tomber sur l'entrée d'un parking souterrain. Lorsque j'atteins la barrière de sécurité, j'appuie sur le bouton qui va me mettre en relation, j'imagine, avec le type chargé de l'ouvrir.

— Identifiant, s'il vous plaît ? me dit une voix grésillante à travers le petit haut-parleur.

— Je suis Adeline Rey, la fille de maître Rey, me présenté-je, pleine d'assurance.

— Oh... lance le type avec une touche d'étonnement dans la voix. Je vous ouvre tout de suite, Mlle. Prenez la place que vous désirez, je me chargerai du reste !

La barrière se soulève, et j'enclenche la première vitesse dans un petit « merci », un sourire accroché aux lèvres. Porter le même nom qu'un riche homme d'affaires semble avoir du bon. Je cherche la place idéale. Ici, elles ne sont pas numérotées, seule une plaque de luxe indique le nom de la personne supposée s'y installer. Cherchant la plus proche de l'ascenseur pour ne pas avoir à me coltiner toute la longueur du parking à pied, je remarque une plaque, nommée « Adam Jones ». Aucune voiture n'y est garée, donc je ne suis pas en mesure de savoir à 100 % s'il s'agit bel et bien de l'associé de mon père. Il pourrait y avoir un autre Adam, comme employé. Curieuse, je décide de faire le tour complet du parking à la recherche de la voiture du nouveau fils de mon père, histoire de savoir si, oui ou non, il existe potentiellement un autre Adam dans cette boîte. Après m'en être assurée, c'est avec un rictus machiavélique que je manœuvre pour me garer sur la place de cet enfoiré égocentrique. Ce qui risque de bien l'énerver de bon matin.

Un instant plus tard, je grimpe dans la cage d'acier, bien parée à débuter ce fameux stage, pour lequel j'ai fait un effort vestimentaire : pantalon léger, mais classe. Pas de jupe. J'ai été formatée de manière à ne pas en porter. En revanche, j'ai sorti une belle chemise blanche, parfaitement cintrée. Mon doigt se tend vers le bouton qui me va me mener jusqu'à l'étage où se trouve le bureau de mon père. Avant que les portes ne se referment, j'entends un bruit de moteur conséquent. Je reconnais au loin la voiture d'Adam qui passe la barrière de sécurité grâce à un badge, puis je le vois foncer vers sa place, pour finalement la découvrir déjà prise. Un peu amusé par sa grimace, je siffle avec mes doigts, afin qu'il puisse constater ma présence. Une fois qu'il me voit, je lui tends mon majeur, puis mime l'application de mon rouge à lèvres, déjà peintes d'une délicieuse couleur carmin. Je devine que, furieux, il crache quelques petites injures entre ses dents. Les portes commencent leur fermeture, et un sourire malicieux ourle mes lèvres. Je crois que la guerre est déclarée, Jones...

Une fois dans le hall principal, je prends trois minutes pour aller aux toilettes, puis fonce vers les ascenseurs et en appelle un. Un miroir du sol au plafond couvre le pan de mur juste à côté. Je m'y regarde, vérifie ma tenue. Un pli sur ma chemise me fait tiquer, je la lisse pour la centième fois ce matin. Impeccable. Enfin, la cage d'acier arrive. J'y entre, et un homme, plutôt mignon, grand, brun, à la peau mate, environ dans mes âges, prend place à mes côtés. Tout ce que j'aime.

— Bonjour, me salue-t-il d'un bref signe de tête.

Timide, je me contente de sourire en retour. Il n'a rien du connard prétentieux, au contraire, il a même l'air super gêné ! Le silence s'installe pendant les dix prochains étages, puis soudain, l'inconnu le brise pour finalement me demander :

Fucking Perfect Enemy (SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ SPICY EDITION) ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant