Chapitre 9

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Adeline

Quand mon réveil sonne le lendemain matin, j'ai bien du mal à émerger. La prochaine fois, tu boiras moins, idiote ! Ma tête tambourine désagréablement, mais je me suis engagée auprès de mon père, donc je n'ai pas le choix, il va falloir que je saute dans la douche et que je rejoigne le bureau. Normalement, je suis censée passer le reste de la semaine avec Thomas, afin de découvrir une nouvelle partie de la société. Je n'ai pas de grands souvenirs de la soirée d'hier, surtout concernant la manière dont j'ai bien pu rentrer jusqu'à chez moi. Bravo, c'est très responsable comme comportement. Je te rappelle que t'es supposée t'éloigner du danger, ma grande ! Non pas le provoquer ! Le seul moment qu'il me reste en mémoire, c'est nos quelques minutes d'égarement avec Adam. Erreur de débutante. Clairement, on ne m'y reprendra pas !

Lorsque j'arrive enfin sur le parking du cabinet, je remarque que mon nom est affiché sur une plaque, à côté de celle d'Adam. Mh, génial ! N'empêche que, pour un simple stage, mon père fait les choses en grand. Sa voiture est déjà stationnée, avec un peu de chance, je ne vais pas le croiser aujourd'hui. Après tout, la compagnie compte un nombre incalculable d'étages et de bureaux. Aujourd'hui, Thomas doit me montrer un dossier et m'y faire participer. Je vais, pour la première fois, me sentir pleinement utile dans ce nouveau rôle de stagiaire. Pas juste jouer la petite secrétaire pour Monsieur connard. Je m'empresse de me garer et de me rendre jusqu'à l'ascenseur. Arrivant dans le hall, je prends ensuite direction du second. Lorsque les portes s'ouvrent, je prends place, puis me retourne. Au loin, je découvre Adam, des lunettes de soleil sur le nez, plongé dans son téléphone. Il se dirige tout droit sur moi. Fait chier. Dans la panique, je me précipite sur un bouton au hasard, mais malheureusement, il a tout juste le temps de se hisser entre les parois d'acier. Eh merde... Il porte un costume gris, cette fois-ci, et une chemise noire -rien d'étonnant- dont les premiers boutons ne sont pas fermés. Ses cheveux bruns lui tombent légèrement devant les yeux, et son parfum envahit mes sinus. Je prends une grande inspiration, que je bloque avant l'expiration afin de ne pas lui montrer que sa présence, ici, maintenant, et après notre moment pour le moins intime d'hier, me fait perdre contenance. Voulant faire comme si rien n'avait jamais existé, il me balance un bref petit « salut », alors que je m'engouffre tout au fond de la cabine pour fuir son aura de parfait enfoiré. Il me regarde du coin de ses yeux, je le vois, mais je me contente de fixer l'acier face à moi. Seigneur... ses pupilles me chauffent la joue. J'attends avec impatience que l'élévateur monte afin que je puisse en sortir, ce qui arrive rapidement, Dieu merci. Une minute de plus, et je mourrais incendiée. Lorsque la sonnerie annonce l'ouverture imminente des portes, je m'empresse de me diriger vers elles. Alors qu'elles sont sur le point de s'ouvrir, un bras m'empêche d'avancer plus. Un tintement retentit, je devine qu'Adam vient d'appuyer sur un nouveau bouton, dans le but de faire repartir l'élévateur. Les portes n'ont même pas eu le temps de me révéler le couloir, que sa main glisse sur mon ventre, m'attire vers le fond, et me prend au piège contre le mur. Merde... mais qu'est-ce qu'il fait ? Nos visages se retrouvent en face l'un de l'autre. Son nez, sa bouche, à seulement quelques centimètres de moi. D'un bref mouvement, il retire ses lunettes, tout en me tenant de son autre main fermement contre lui, sa paume plaquée dans le bas de mon dos. Respire, Adeline, respire... ! Les secondes me paraissent des heures, je n'ose même pas bouger. Il replace une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et approche son visage tout près du mien.

— Bonjour, p'tit papillon, chuchote-t-il, sa main se resserrant contre ma peau frissonnante. Je rêve, ou tu comptais faire comme si tu n'avais pas tenté d'abuser de moi hier soir ?

Je déglutis, le regardant d'un air vulnérable. Mes yeux plongés dans les siens, je ne sais que faire. L'embrasser, le repousser... ? Le tintement habituel ressurgit, m'empêchant ainsi de dire une connerie. Je reste pantoise, alors que lui rompt vivement notre contact pour sortir de la cage de fer. Mais, ce n'est même pas son étage ?! Sans prendre la peine de se retourner, il me balance sèchement :

Fucking Perfect Enemy (SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ SPICY EDITION) ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant