Chapitre 18 : Alexandre

10 0 0
                                    


   Alexandre se gara juste en face de la porte de son immeuble. Abi somnolait dans le siège passager et ne bougea pas quand il coupa le contact. Le jeune homme l'observa. Oubliés les larmes qui l'avaient secoué plus tôt. Oubliée la bague qu'elle avait soigneusement posée dans le vide poche. Elle semblait complètement calme, la tête appuyée sur la fenêtre, reposant sur le sweat qu'Alexandre avait récupéré sur la banquette arrière. Son regard glissa le long de son profil puis vers ses minces épaules, son buste puis ses jambes. Sa jambe gauche était parcourue de spams, comme si elle faisait un mauvais rêve. Instinctivement, Alexandre posa une main sur son genou. Le tremblement ralenti avant de s'arrêter complètement.

"Abi ?" Elle ouvrit brusquement les yeux et sembla perdue. "On est en bas de chez moi."

Abigail s'étira laborieusement dans l'habitacle avant de se caler à nouveau contre la fenêtre, son coussin de fortune avait glissé et elle dut le remonter.

"Depuis longtemps ?"

"Je viens de couper le contact." Il l'observa qui clignait lentement des paupières. "Tu veux que je te ramène chez toi ? Tu as l'air épuisée."

"Mes parents ne comprendraient pas pourquoi je rentrerais si tôt." Elle se retourna vers lui. "Comment vas-tu, toi ?"

"Comme quelqu'un qui s'inquiète pour toi."

"Tu ne devrais pas. Je vais m'en remettre."

Il sourit. Alexandre savait qu'il était sur une pente glissante. Il savait également que la triste vérité était qu'il se fichait complètement de glisser. Au contraire, d'une certaine façon il n'attendait que cela. Il n'attendait qu'un mot de la part de la rouquine pour se laisser aller. En face de lui, Abigail consulta l'heure sur le tableau de bord avant de tourner son regard sur la bague abandonnée.

"Je peux la laisser ici ? Je la récupérerai en rentrant."

"Aucun problème. Tu veux toujours monter ?"

"Pourquoi pas. Ça fait longtemps."

Il sortit de la voiture et fit le tour pour ouvrir la portière de la jeune femme qui sortit laborieusement dans un premier temps avant qu'Alexandre ne l'aide à prendre appui. Le garçon sentit le courant électrique qui les parcouru alors que leurs peaux entraient en contact. Néanmoins, il garda la main de la jeune femme dans la sienne. C'était plus fort que lui. Il aurait était incapable de se détâcher d'elle une minute. Mais Abigail ne semblait pas y prêter une plus grande attention que cela et, au contraire, resserra sa poigne sur lui lors qu'il fit mine de la laisser. À nouveau, le garçon se senti sourire comme un imbécile.

"Tu me laisse le temps de récupérer mes affaires à l'arrière ?" Dit-il sur le ton de la plaisanterie.

"OH ! Oui, bien sûr."

Abigail s'appuya sur la portière close tout en s'intéressant à son téléphone. Alexandre secoua la tête. Qu'étaient-ils en train de faire ? Une vibration dans sa poche le tira de sa rêverie. Le nom de Tatiana le prit par surprise. "Tu es passé la prendre ?" disait son message. Le garçon jeta un nouveau coup d'oeil à la jeune femme s'appuyant sur sa voiture. Elle semblait presque sereine.

"Oui."

"Vous êtes où ?" Répondit dans la seconde Tania pendant qu'Alexandre récupérait son sac à dos.

"En bas de chez moi."

Plusieurs fois Tatiana sembla commencer à écrire un message avant de revenir sur son idée. Les trois petits points s'agitaient puis disparaissaient. Réapparaissaient. Disparaissaient.

One More ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant