QUAND J'ÉTAIS TOI

Chapitre 1

Quand j'ai décidé de jouer le jeu, j'ai réalisé qu'il y avait plusieurs choses à préparer avant que mes parents ne reviennent. Il a d'abord fallu que je change mes habits pour ceux de Maïa, et me voir vêtue d'une robe était franchement bizarre, moi qui ne jurait que par les pantalons. J'avais devant moi la parfaite copie de Maïa, robe fluide aux couleurs pastels, quelques parures pour harmoniser le tout, il ne manquait plus que son sourire rayonnant.

Ensuite, j'ai mis mon téléphone en silencieux et l'ai caché à un endroit où personne ne le trouverai. Maintenant mon portable avait une coque fleuri, je devais m'y habituer.

Il y avait une longue liste écrite au recto verso de quatre feuilles, des informations que je devais savoir sur ses amis, sur ses habitudes, les choses à faire et à ne pas faire et même sur ses goûts culinaires, comme si je ne connaissais pas ce qu'elle aimait et n'aimait pas. En y réfléchissant bien, j'ai trouvé plus sûr de me débarrasser du contenu de l'enveloppe, j'ai alors pris en photo les papiers avant de les mettre à la poubelle. Quant à la photo je l'ai inséré entre les pages d'un livre qui se trouvait sur son étagère, la culpabilité m'avait envahi en repensant au passé.

Il me restait bien quelques heures avant que mes parents débarquent, pour faire passer le temps j'ai essayé d'apprendre par cœur la liste interminable que ma sœur m'avait laissé. Une pensée m'était soudainement apparu : comment allait-elle faire lorsqu'elle reviendrait ? C'est moi qui aurai ses souvenirs. La solution était simple, j'allais écrire dans un journal. Chaque moment serait imprégné sur papier, de cette façon elle n'aura rien manqué.

J'étais nerveuse à l'idée de voir mes parents, ça faisait 17 ans que je vivais avec eux, n'allaient-ils pas se rendre compte qu'ils parlaient à la mauvaise jumelle ?

Quand le ronronnement du moteur avait retentit, j'avais couru dans la chambre de Maïa et avait fait ce qu'elle aura fait à ce moment de la journée : du yoga.

Maïa a un mode de vie sain, on pourrait croire qu'une vieille âme est enfermée dans ce corps d'enfant. Elle fait du yoga matin et soir, mange sainement; elle entretient son corps et son esprit, et ça se voit. C'est probablement l'une des raisons de sa popularité, elle ne manque jamais d'énergie, elle est zen en toute circonstance et elle a cette aura légère autour d'elle qui fait sentir n'importe qui en sécurité.

Mes parents avaient rapidement découvert la lettre de la fugitive, d'un pas pressé ma mère était montée à l'étage d'abord pour vérifier ma chambre puis pour venir me voir. Le souffle court et les yeux agités elle ne tenait pas en place, la voir dans tous ses états m'avait peiné, je n'aimais pas lui mentir.

Elle avait commencé à m'interroger, quand l'avais-je vu pour la dernière fois, quelles furent ses dernières paroles, m'avait-elle confié où elle allait. Aucune de mes réponses ne l'avaient aidé, j'avais senti sa panique monter. Mon père avait débarqué en trombe pour nous informer qu'elle ne répondait pas au téléphone. Puisque j'étais censé ne rien savoir, je leur avais demandé avec des yeux remplis d'inquiétude ce qu'il se passait. Ma mère m'avait donné le bout de papier, j'étais surprise de voir la parfaite imitation de mon écriture. Depuis quand avait-elle appris à écrire comme moi ?

Mais ce qui m'avait le plus choqué était ce qui était écrit sur le papier.