Chapitre 12

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Nous avions quitté le centre ville, cela faisait une demi heure que nous n'avions pas croisé de voitures, d'habitations ou de commerces ; aucune trace d'humanité, c'était juste nous et la nature. Auguste qui avait été silencieux tout au long du trajet, s'était arrêté. La fatigue se montrait sur son visage.

" Dis moi qu'on est bientôt arrivé. " 


" On est bientôt arrivé. " avais-je répété.


" Tu ne dis pas ça juste parce que je te l'ai demandé ? " m'avait-il demandé inquiet.


" Non, on est y presque. " 


Il avait arqué un sourcil, les yeux plissés et le regard méfiant. 


" J'espère que ce n'est pas un de tes plans diaboliques pour te débarrasser de moi : m'emmener au fin fond du trou du cul du monde et me laisser là pour que personne ne me retrouve. " 


J'avais ri bruyamment, ma voix raisonnait dans la forêt. En plus de mon rire maléfique, je lui avais adressé un sourire en coin, de quoi lui donner des frissons. 


" Oh mon dieu, j'avais raison. Je suis dans la merde. " 


J'étais amusée par son comportement, il était à moitié sérieux à moitié inaffecté.


" Aller viens, on y est presque. " avais-je continué. 


Après un long soupir, il avait accepté son destin et m'avait suivi. 


En sortant des bois, nous nous étions retrouvés face à une prairie. Le soleil tapait fort, j'avais mis une main au dessus de mes yeux pour empêcher les rayons de soleil de bloquer ma vision. Nous avions continué à marcher jusqu'à voir un grand saule pleureur, son feuillage touchait le sol et camouflait son tronc. J'avais continué mon chemin jusqu'à me trouver devant lui, Auguste s'était posté à mes côtés.


" Wow, qu'est ce qu'il est beau. " avait-il dit en admirant l'arbre.


J'avais été enchanté par sa réaction, ce n'était pas tout le monde qui pouvait apprécier la beauté de la nature.


" Comment est ce que tu connais cet endroit ? "


" Quand j'ai rien à faire, j'explore. J'aime bien trouver des lieux insolites. " lui avais-je répondu en haussant les épaules.


" Si je ferais comme toi, je me perdrais. Je ne sais pas comment tu fais. " 


C'était mon objectif, je voulais me perdre. Je voulais être assez loin de chez moi pour oublier la réalité. Si je m'entourais d'un paysage qui m'était inconnu, alors je pouvais devenir quelqu'un d'autre, non pas Charlize la jumelle de Maïa mais une nouvelle Charlize, celle que personne ne connaissait.


En écartant le feuillage, j'étais entrée dans ce dôme végétal. Derrière ces rideaux se trouvait un refuge des plus accueillants, c'était mon havre de paix, ma maison. Je m'étais assise par terre, lui faisant signe de faire de même, il avait obtempéré. Dans cette bulle de protection, je me sentais en sécurité, c'est peut-être pour cette raison que ma langue s'était déliée pour partager un de mes secrets au garçon que je ne connaissais que depuis à peine deux semaines.

QUAND J'ÉTAIS TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant