Auguste m'avait pris trop à la légère, il avait cru qu'il pouvait facilement gagner. Je lui avais prouvé le contraire, il avait beau frapper, il n'était pas assez rapide, je bloquais ses coups à l'aide de ma main sans reculer d'un poil. Ma force l'avait étonné, et il était loin d'avoir tout vu de mes capacités.
Au bout de quinze minutes, il s'était avoué vaincu.
" Aller, dis moi maintenant, pourquoi tout ce chantage ? "
Il était allé s'assoir contre un mur, j'avais fait de même en me mettant face à lui, cinq mètres nous séparaient. J'avais attendu qu'il reprenne son souffle, lorsqu'il était prêt, il avait tourné la tête à sa droite, vers l'entrée du tunnel, il n'avait pas voulu me regarder dans les yeux.
Un long soupire rempli de lourdeur était sorti de sa bouche, il avait finalement commencé :
" Durant mon année de seconde, des élèves plus âgés m'avaient pris comme cible parce que j'étais tout le temps seul et que je n'avais pas la force de répliquer. Il se faisait un plaisir de se moquer, il me forçaient parfois à faire des choses que je ne voulais pas. "
Il avait fait un pause, il soupirait de plus en plus, sa mâchoire s'était serrée, j'avais attendu qu'il continue.
" Un jour, j'en ai eu marre, j'ai voulu les reporter à l'école, et à ce moment là, un gars qui les connaissait m'a vu et leur a rapporté que j'étais allé les dénoncer. Après avoir ça, je ne les ai plus vu pendant bien deux semaines. Jusqu'à ce qu'un jour... "
Je l'avais vu trembler, il était visiblement en train de revivre ses souvenirs dans sa tête, la douleur se voyait sur son visage.
" Sans crier gare, alors que j'attendais que le feu passe au vert, il m'a poussé alors qu'une voiture passait à ce moment là. "
Ma gorge avait commencé à se resserrer, son histoire était douloureuse à entendre.
" Je suis resté dans le coma pendant 6 mois, lorsque je me suis réveillé l'année scolaire était terminé depuis longtemps. Mes parents ont décidé de déménager pour m'aider à oublier cet incident, à tourner la page. "
Pleurer pour quelqu'un m'a souvent paru absurde, pour moi c'était étrange de ressentir ces sentiments face à des expériences qui n'étaient pas miennes, alors pourquoi des larmes voulaient sortir de mes yeux ?
Je m'étais levée brusquement, j'avais ravalé ses sentiments qui n'avaient pas leur place ici et j'avais laissé la colère m'envahir, celle que j'avais envers moi même, celle que j'avais envers ces personnes cruelles qui lui avaient fait subir ça.
" Donne-moi leur noms. "
Il s'était alors tourné vers moi et m'avait regardé d'une manière indescriptible.
" Je vais leur faire regretter. " avais-je continué.
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QUAND J'ÉTAIS TOI
Novela Juvenil" Lili, j'ai décidé de partir, quelqu'un a besoin de moi et tu sais que je ne peux laisser quelqu'un en détresse. J'ai laissé une lettre à papa et maman, ils croiront que c'est toi qui est partie. Désolée, j'ai pris quelques uns de tes vêtements, en...
