Chapitre 14

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Il était 23 heures quand ma batterie sociale a chuté. Je n'avais plus d'énergie pour garder le masque que je m'étais mis. J'étais soulagée de voir que la plupart des gens étaient trop bourrés ou trop occupés pour m'accorder de l'attention. J'avais laissé les filles pour aller aux toilettes et j'y étais restée un bon moment. Je voulais rentrer, je n'avais pas encore vu Auguste mais cela importait peu, la fatigue était plus forte.


Dans le couloir, je slalomais les gens collés aux murs, certains dormaient par terre, d'autres faisaient des choses plus intimes. Mais le parcours du combattant n'était pas fini, un gars m'avait sauté au cou, il était lourd et puait l'alcool.


" MAÏAAA ! " avait-il crié.


Il gloussait bruyamment dans mon oreille.


" T'es ...qui ? " avais-je demandé avec précaution.


Il avait reculé sa tête, les bras toujours enroulés autour de mon cou. Je pouvais voir son visage en gros plan. Même après avoir vu son visage, je ne savais pas qui il était et pourquoi il s'accrochait à moi comme si j'étais sa bouée de sauvetage.


" T'sais pas qui j'suis ? " m'avait-il demandé, choqué.


J'avais légèrement secoué la tête de gauche à droite.


" QUOI ?! TU M'CONNAIS PAS !! "


Mes oreilles sifflaient à cause de ses cris insupportables. Il fallait que je débarrasse de ce lourdaud.


" Si, si ! D'ailleurs, y a quelqu'un qui te cherchait tout à l'heure ! " avais-je menti.


" QUI ? OU ?! "


Il avait tourné la tête dans tous les sens, sans me lâcher pour autant.


" Là bas, vers le groupe près du canapé. " avais-je indiqué en pointant le groupe en question.


Il avait jeté un coup d'œil, toujours glué à moi. Puis il m'avait regardé.


" Tu s'rais pas en train de mentir ? " avait-il dit, dubitatif.


Je croyais que l'alcool avait atteint son cerveau, apparemment il n'était pas si débile que ça.


" MAÏA ! RESTE AVEC MOOOOI ! " avait-il supplié comme un gros bébé.


Il avait resserré sa prise, s'il continuait, ses bras j'allais les tordre.


" Lâche moi. " avais-je dit une première fois.


" NON ! TU VAS T'ENFUIR ! "


Ma patience commençait à s'estomper, j'essayais de contrôler ma colère mais ce n'était pas facile. Je n'aimais pas le contact et encore moins avec des étrangers.

QUAND J'ÉTAIS TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant