À bord du Black Pearl [BxB]

Chapitre 3

Je suis finalement arrivé à Tortuga pour aller chercher le capitaine Sparrow. La lumière de l'après-midi semble étonnamment transformer cet endroit dépravé en un lieu... plus ordinaire. Le bruit y est moins présent que le soir, les volets des maisons étaient fermées, et le peu d'habitants qui se baladaient dans les rues paraissaient presque normaux, malgré les poignées d'hommes déjà ivres qui traînent dans les quartiers sombres, et les quelques coups de fusils qu'on pouvait entendre plus loin.

Je ne savais pas par quel lieu commencer, mais, comme Tortuga est un endroit où il revient souvent, pourquoi ne pas essayer ?

Avant de commencer quoi que ce soit, j'échangeai mes anciens vêtements que je portais lorsque j'étais avec Elizabeth, contre ceux plus amples et confortable.
Ils seraient plus pratiques si j'amenais à me battre. Je porte donc un pantalon noir assez large, dans lequel est rentré une chemise blanche ouverte jusqu'au sternum, laissant apparaître une partie de ma poitrine et le tout est maintenu par deux ceintures ; une faisant le tour de ma taille, l'autre passant de ma hanche gauche à mon épaule droite.

Par la suite, je fis le tour de plusieurs bars et tavernes cherchant n'importe quels visages familiers et interrogeant le plus de personnes sobres que je puisse trouver.

« - Sparrow ? Il était ici il n'y a pas longtemps, si vous le voyez transmettez-lui ceci : »

Scarlett talocha ma joue gauche faisant pivoter ma tête vers la droite.

Aïe.

Pendant un instant, j'ai hésité à vraiment transmettre cette gifle à Sparrow, mais j'ai vite abandonné cette idée. Je me mis en marche cherchant quelqu'un qui saurait où il se trouve. Après une heure de recherche, je tombe sur un matelot s'apprêtant à monter un tonneau sur son navire marchand.

«  - Oui, il vient de partir il y a à peine quelques heures. Apparemment, il est en direction d'Awaki. Je passerai non-loin de cette île, vous voulez venir ? »

L'ambiance à bord de ce navire était différent de celui du Black Pearl. L'équipage était essentiellement composé de jeunes hommes qui ne s'étaient jamais disputés depuis le début de l'itinéraire. Sur le pont régnait une ambiance calme et silencieuse, seulement brisée par les directives du capitaine. Ce silence est mystérieusement oppressant pour moi. On avait l'impression qu'ils n'ont jamais été confrontés aux dangers de la mer, faisant confiance au premier venu.

Ceci dit, je ne vais pas m'en plaindre.

Quelques heures après, un homme me conduit près de la côte de l'île en chaloupe. Personne ne parlait et cela était aussi insonore que sur le précédent transport maritime. Il ne souhaitait pas aller plus loin, car soit disant, les habitants d'Awaki sont des mangeurs d'humains. Je plonge donc depuis la chaloupe et rejoins la terre ferme à la nage. Le Black Pearl se trouvait quelques mètres plus loin, confirmant la présence de son capitaine.

L'île n'était pas très grande et d'un premier coup d'œil ne semblait pas habité. Mon corps semblait lourd après tant d'efforts et mes vêtements trempés n'aidaient pas. Ma queue-de-cheval me collait à la nuque et malgré mon envie de prendre un temps de repos, je me mis à marcher difficilement sur le sable sec, puis commence à explorer vers les palmiers.

Pas de temps à perdre.

Au loin, j'entendis quelque chose.
Je m'arrêtai quelques secondes pour essayer de distinguer le son qui se rapprochait de plus en plus.
C'était des cris que j'entendais se rapprocher.
Les feuillages de diverses plantes commencèrent à bouger et Jack suivi de Gibbs sortirent en courant.

« - Jack ?
- Will ?
- Courez ! Cria Gibbs »

Sans poser de questions, je suis rapidement l'homme qui courrait les bras écartés, se balançant d'avant en arrière au niveau de ses épaules. Tout l'équipage fonçait derrière nous et fonça vers le Black Pearl.

Des flèches étaient tirées et les cris du peuple Aztèque vinrent de derrière. Tous étaient en colère et avaient des symboles dessinés à la peinture blanche et rouge sur leur corps.

Une flèche toucha l'arrière de mon mollet et me fit tomber douloureusement sur le sable. Jack qui était à mes côtés, s'arrêta, se retourna et prit mon bras pour le mettre autour de ses épaules. Cela me gênait un peu d'autant plus que ma chemise était assez transparente et me collait à la peau.

« - Nous y sommes presque ! Levez l'ancre ! Tous à vos postes ! »

Ils montèrent un à un et Jack tendit son bras afin d'aider Will à monter les dernières cordes. Une fois là-haut son regard se posa une seconde sur la poitrine exposée de Will, avant de se reconcentrer sur ses yeux.

« - Merci. »

Cela lui décrocha un sourire et c'est à ce moment là où je me rends compte que cet homme imprévisible m'avait manqué. Ragetti et Pintel posèrent la longue veste de Jack sur ses épaules. 

« - Gibbs ! Passez-moi la statue. »
Son second lui apporta une statue d'un singe en or, avec, pour œil gauche une émeraude.
« - Merci.
- Tu penses que ça marche ?
- Je l'essaierai tout à l'heure. Retourne à ton poste.
- Bien capitaine. »

Il se dirigea ensuite vers moi.

« - Que me vaut l'honneur de ta visite ?
- J'ai besoin de toi, Jack.
- De moi ?
- Et de l'équipage ! Dis-je précipitamment. »

Il parut d'abord déçu puis curieux.

« - Vas d'abord faire soigner ta blessure et ensuite nous discuterons dans ma cabine. »

Mon adrénaline était tellement montée que j'en ai oublié ma plaie. Avant de partir, il ajouta :

« - Ah et... vous deux ! Donnez-lui des vêtements de rechange. »

Je sentais mes joues se réchauffer. Apparemment, j'en ai aussi oublié ma tenue.