4. Roseanne

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— C'est toujours la même chose avec toi, hijo de puta ! Cria ma mère d'une voix brisée.

J'étais dans les escaliers à observer ma mère et mon père se disputer, elle avait les larmes aux yeux et mon père, lui, qui était habillé d'un costard, la regardait d'un regard noir et horrible.

Je ne savais pas la raison pour laquelle ils se disputaient ce soir, mais les cris de douleurs que ma mère lâchait me faisait perdre pied. J'étais faible et ne pouvais pas réagir, je les observais simplement, le cœur brisé et la gorge nouée.

Tu penses qu'elle réagira comment si elle apprenait que son père n'est qu'en réalité qu'un gros connard ? Dit ma mère en passant sa main dans ses cheveux noirs.

— Et que sa mère est une salope ? Rétorque mon père.

À cette époque, je ne savais pas ce qu'était une salope, mais au ton que mon père avait utilisé à ce mot, mes poings s'étaient serrés et les sanglots que ma mère lâcha me fit verser des larmes. J'étais prise d'une rage énorme et à cette époque, je ne crachai pas encore mon venin. Je l'avalais.

C'est toujours la même chose, ma mère pleure et mon père profite qu'elle soit faible pour lui monter dessus.

J'aimais mon père et c'était pour moi mon héros, mais lorsqu'il était énervé contre ma mère, il était le méchant dans les dessins animés.

— T'utilises mon passé à chaque fois.. Sanglota ma mère en s'effondrant sur le canapé.

Je sanglotais silencieusement avec elle et vis mon père se rapprocher d'elle avec regret, la prenant dans ses bras en lui murmurant quelques mots que je décrivais être des excuses, car elle accepta son étreinte après quelques secondes à essayer de s'échapper.

Je me redresse en serrant mon doudou dans mes bras, mon petit lapin que j'ai appelé Angel. Je commençais déjà à m'énerver pour des petites choses du haut de mes dix ans et Angel était là pour moi, il m'écoutait et ses yeux noirs brillants d'étoiles savaient me calmer par moment.

Je retourne dans ma chambre sur la pointe des pieds en refermant doucement la porte derrière moi avant de me jeter dans mes draps, serrant mon doudou toutes mes forces en extériorisant ma tristesse et ma colère à travers un cri étouffé dans mon coussin et m'endormir le cœur lourd.

J'espérais qu'on soit tous heureux même le soir, pas seulement la journée où ils mettaient leurs masques pour me faire plaisir.

*

Mes cernes horribles faisaient surfaces alors que je m'observais dans le miroir de la salle de bain, mettant un peu de maquillage pour camoufler tout ça.

J'avais passé mon week-end à lire un livre que j'avais acheté le lendemain de la fête à Adonis afin de changer d'idées. Mes nuits se faisaient longues à cause de cette boule de haine que j'avais pour mon père alors qu'il venait de m'annoncer qu'il allait se remarier avec une femme.

Ma mère n'en savait rien, toujours pas. Elle avait passé le week-end à faire le ménage en buvant. C'était assez mélangé, mais au moins, elle s'était motivée toute seule à faire le ménage et je l'avais aidée en exprimant à quel point j'étais fière de la voir faire un effort comme celui-ci.

Après m'être habillée d'un cargo beige et d'un t-shirt blanc, je termine de lisser mes cheveux qui avaient ondulés à cause de l'humidité de l'eau alors que je venais de prendre une douche.

Adonis - Enemis To LoversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant