Errance Solitaire | Tome 1 (Terminée)(Éditée, disponible)

9 | Que le jeu commence

Le parc de Highbury Valley, d'ordinaire si accueillant, semble aujourd'hui empreint de mystère. Alors que je cours à travers les sentiers boisés, une sensation désagréable m'envahit. Je ne peux m'empêcher de me sentir épiée, comme si des yeux invisibles étaient fixés sur moi.

Les arbres majestueux se dressent tels des gardiens silencieux, et l'ombre des feuilles projette un jeu d'éclairage mystique sur le sol. Le vent souffle doucement, faisant frissonner les branches et créant des mouvements d'ombres étranges autour de moi.

Chaque craquement de branche, chaque souffle de vent semble se transformer en murmures inquiétants. Mon cœur bat la chamade, et mes sens sont en alerte. Je sais que je dois rester vigilante, car je ne peux pas ignorer cette sensation d'être suivie.

Je ralentis mon allure, m'arrêtant un instant pour reprendre mon souffle. Autour de moi, tout semble paisible, mais je ne peux m'empêcher de scruter les environs, à la recherche d'un signe de présence étrangère.

Pourtant, malgré mes efforts, je ne vois rien de suspect. Pas d'inconnu tapi dans l'ombre, pas de silhouette se déplaçant furtivement. Rien d'autre que les arbres, le vent et les bruits habituels du parc.

Je reprends ma course, essayant de chasser cette paranoïa qui s'installe peu à peu en moi. Mais à chaque pas, l'angoisse grandit. Je me sens comme une proie traquée dans un jeu de cache-cache sinistre.

Puis, alors que je m'approche d'un bosquet dense, je perçois un bruit sourd. Je me fige sur place, l'oreille aux aguets. Le bruit se répète, cette fois plus distinctement : des pas, des pas qui semblent s'approcher.

Mon instinct de survie me pousse à me cacher derrière un arbre, mon cœur battant à tout rompre. Je ne peux m'empêcher de penser à toutes les fois où je me suis sentie épiée ces derniers jours, et la peur s'intensifie.

Le bruit se rapproche, de plus en plus près. Mon souffle se fait court, et mes mains tremblent. Et puis, soudainement, une silhouette apparaît à travers les arbres.

C'est lui, Louis. Son regard froid et son sourire malsain glacent mon sang. Je n'ai aucun doute, c'est bien lui qui me suivait depuis tout ce temps.

- Alors, Tessa, on court pour échapper à ses démons ? dit-il d'une voix sarcastique.

Je reste muette, la peur me paralysant. Je ne sais pas quoi faire, comment réagir face à cet homme dangereux qui me fixe avec une lueur malveillante dans les yeux.

- Tu croyais vraiment pouvoir me fuir ? poursuit-il d'un ton menaçant. Tu es à moi, Tessa. Et bientôt, tu le comprendras.

La peur et la colère s'entremêlent en moi. Je refuse de lui montrer ma vulnérabilité. J'essaie de rassembler tout mon courage pour lui tenir tête.

- Tu ne me fais pas peur, Louis, dis-je d'une voix tremblante mais déterminée. Je ne te laisserai pas me faire du mal, ni à moi ni à Nathan.

Un sourire cruel se dessine sur son visage, et il s'approche dangereusement. Mon cœur bat la chamade, et je sens que je suis au bord du précipice. C'est alors que, comme une apparition salvatrice, Nathan surgit de derrière les arbres. Il se tient là, le regard déterminé, prêt à me protéger.

- Arrête, Louis, lance-t-il d'une voix ferme. C'est fini, tu ne t'approcheras plus de Tessa. 

Louis ricane, mais je vois une pointe d'appréhension dans son regard. Il sait que Nathan ne le laissera pas s'en tirer cette fois.

- Tu n'es rien, Nathan. Elle est à moi, et tu ne pourras pas me l'enlever, réplique-t-il, la rage l'animant.

Nathan ne se laisse pas intimider. Il se rapproche de moi, me prenant par la main, et fait face à Louis avec détermination.