Pretty boy [TK]

Chapitre 24

La nuit veillait au-dehors alors que les deux hommes continuaient à s'échanger de nombreuses éteintes et caresses calmes. Leur conversation continuait sur des notes légères et des mots doux murmurés.

Bien vite, en un élan d'envie et de passion, V l'embrassa avec plus de fougue. Leur échange s'enflammait et Jungkook s'efforçait à en décélérer la folle cadence pour limiter l'ardeur qui gonflait dans son bas-ventre.

V, étonné et légèrement attristé que le brun ne le suive pas dans son intention qu'il pensait lui faire plaisir, sépara le baiser pour couvrir son cou de bisous mouillés et sensuels.

- A-arrête, begaya Jungkook difficilement.

Le garçon se redressa, à quatre pattes au-dessus de l'homme qui se sentit désolé en voyant ses grands yeux étonnement peints des vestiges d'une certaine innocence se voiler de quelques larmes.

- Tu n'en a pas envie ? demanda le garçon avec une pointe de tristesse dans le ton de sa voix.

Les joues de Jungkook se colorèrent d'une teinte prononcée de carmin et il lui répondit en un murmure :

- C'est difficile de ne pas avoir des pensées... disons sensuelles... quand tu m'offres des baisers et des caresses aussi excitantes. Rien que ton corps pourrait donner faim à n'importe qui...

Le garçon rougit en essuyant ses larmes d'un revers de poignet.

- Mais je ne veux pas que tu te forces, reprit le brun en caressant de la pulpe de son pouce sa joue ardente. Si je te garde près de moi c'est pour que tu ne sois pas obligé de laisser quiconque te faire ce dont tu n'as pas envie pour un peu d'argent. Tu m'as dit ne pas aimer ton métier n'est-ce pas ?

Le garçon vint à nouveau se glisser dans les bras de Jungkook et lui susurra :

- Non, je n'aime pas vendre mon corps... Je suis fatigué mais je n'ai pas vraiment le choix. Mais voyons le positif : ce métier m'a donné la chance de te rencontrer... Et si c'est la seule chose qui me permet de passer du temps à tes côtés, alors je ne le changerai pour aucun autre.

Le brun déposa un tendre baiser sur les douces lèvres d'un rose sucré qui se présentaient à lui.

- Tu n'as jamais tenté de quitter la maison close ? questionna-t-il dans un souffle.

- J'y ai pensé bien sûr, lui répondit le garçon, mais tout est plutôt contrôlé là-bas... Nous avons droit à une journée de repos tous les dix jours qui doit être une alternance avec les autres prostitués, une minuscule chambre qui nous sert avec nos clients est la seule chose qu'on ait d'individuel, notre prise de poids est très surveillée et notre salaire est calculé pour que l'on ait juste assez pour ne pas nous plaindre mais pas suffisamment pour que l'on puisse envisager de quitter la boîte pour reconstruire une vie ailleurs... Donc autant dire sur j'ai vite abandonné l'idée. Je m'en accommode plus ou moins, je profite de mes jours de repos au maximum et je recommence sans arrêt des journées qui, jusqu'à présent, se ressemblaient toutes...

Sa longue tirade s'éteint en un soupir lassé qui vint s'échouer comme bouteille à la mer dans le cou du grand brun qui fut parcouru d'un agréable frisson quand V lui souffla d'une voix sensuelle :

- Mais crois-moi, quand je te l'ai proposé ce n'était pas forcé, c'est... Quand je suis avec toi j'ai vraiment l'impression d'être spécial, d'être important... La dernière fois c'était bon ce sentiment d'être écouté, d'être ton égal... Tu m'as vraiment fait très plaisir et si ça te fait envie aussi, ne te retiens pas... finit-il avec un sourire rempli de sous-entendus.