Chapitre 1

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Alicia

Un an après, le 4 septembre 2023

Je suis enfin diplômée de ce fichu Master en Communication Numérique et j'ai passée mon mois d'Août à postuler dans tous les services de communication du coin ! Sans réponses favorables et après quelques entretiens ratés je me suis mise à rechercher dans toute la région. C'est d'ailleurs pour cette raison que je me retrouve à 10h dans la ville que je hais le plus, Nantes. J'ai rendez-vous, comme beaucoup d'autres « profils intéressants », d'après la secrétaire qui m'a recontacté, dans une entreprise « en devenir », d'après le journal local. J'arrive dans le hall d'un grand immeuble situé près de la gare. Je suis hyper stressée mais là je suis surtout désespérée, il faut que je trouve un taf et le plus vite possible sera le mieux. Je m'avance vers une femme derrière un large bureau blanc brillant, je suppose que c'est la secrétaire.

-Bonjour, je viens pour un entretien...

Avant même que je ne finisse ma question, elle me tend une feuille.

-Remplissez cette fiche, vous pourrez patienter avec les autres juste ici ! me dit-elle d'un air froid, me montrant du doigt une zone du hall où il y a déjà une dizaine de personnes qui patientent.

Je prends la feuille et la remplit rapidement sous le regard de la secrétaire qui me voit hésiter sur certaines de mes réponses. Il faut dire que c'est rare que l'on me demande ma taille ou encore mes mensurations pour un entretien d'embauche ! C'est pas illégal ça ?

Je lui redonne avec un peu d'appréhension. Elle relit ma feuille et me regarde perplexe.

Prénom : Alicia

Nom : Moreau

Nationalité : Française

Age : 23 ans

Taille* : 1m58

Mensurations* : ça ne regarde que moi...

Qualités (en écrire 3) : organisée, créative, travailleuse

Défauts (en écrire 3) : perfectionniste, angoissée, idées fixes

-Vous pouvez prendre l'ascenseur jusqu'au 6ème étage, me dit-elle toujours en me fixant mais un sourire était apparu sur son visage.

-Mais je ne comprends pas, vous m'avez dit que je patienterais avec les autres dans...

Là encore, elle me coupe. Je sens que mon énervement monte d'un cran.

-Je sais ce que je vous ai dit mais vous serez reçu plus rapidement en attendant directement en haut.

Alors que j'allais m'agacer et lui dire que je n'apprécie pas qu'on me coupe la parole, je me renfrogne comprenant qu'elle venait de me faire gagner un temps précieux et que mon profil était probablement plus intéressant que celui des autres assis à quelques mètres de moi. Si j'avais su que blaguer et ne pas répondre à une question était bien perçue, je l'aurais fait à tous mes précédents entretiens ! Je fis donc ce qu'elle me dit et je monte dans le premier ascenseur qui arrive en appuyant sur le bouton du sixième et dernier étage.

Ding !

L'ascenseur s'arrête et je m'apprête à descendre au moment où une jeune femme se rue sur moi. Elle crie et offre un sacré spectacle aux autres d'ailleurs.

-Vous êtes un monstre, je ferai en sorte que toute la France le sache, voire même le monde entier ! dit-elle en s'engouffrant dans l'ascenseur.

Sortant au moment où elle entre, je me prends le pied de la dame et trébuche. Ça ne m'arrive jamais, je ne suis pas de nature maladroite. Cependant, je sens les regards se poser sur moi. Soudain, une main se présente devant moi. Je la saisis sans vraiment réfléchir. A son contact, j'ai quelques frissons qui me parcourent le corps mais c'est lorsque je remonte mon regard que mon cœur s'arrête ! C'est le patron. Je le reconnais grâce à l'article du journal. Anthony Walker, 28 ans et beau comme un Dieu, pensais-je avant de me raviser. Comment puis-je penser cela de lui ? Je me sens rougir et perdre mes moyens de honte en restant figé sur ce corps d'Apollon. Non, il faut que j'arrête avec cette pensée. Bon c'est vrai qu'il n'est pas repoussant, il est grand, brun, une légère barbe et des yeux marrons certes mais ténébreux ! Je crois qu'il a dû remarquer ma panique, il faut dire que quand je rougis, ça se voit tout de suite puisque je suis plus blanche que la neige... Il me relève doucement et s'assure que je vais bien.

SurqualifiéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant