— Qu'est-ce que tu fous là ?
Ses yeux me transpercèrent de part en part.
— Que je sache, ce n'est pas chez toi ici. Alors qu'est-ce que ça peut te faire ?
— C'est tout comme. Je vis presque sur ce canapé.
Je me retourne vers monsieur Connard. Il n'a vraiment pas l'air malade dans son jean noir et sa chemise grise ouverte sur son torse tatoué. Il respire la sensualité.
— Tu devrais apprendre les règles de la courtoisie pour accueillir quelqu'un !
M'éloignant délibérément de lui, je me dirige vers la table de salon pleine de boissons et de chips, quand quelqu'un me hèle. Un garçon aux cheveux blonds et aux yeux incroyablement bleus me tend un gobelet et le remplit de vodka-pomme.
— Salut, dis-je en le prenant.
— Lexie, c'est ça ?
— Ouais.
Il a un sourire ravageur et en joue visiblement.
— Moi, c'est Zach.
— Salut Zach.
J'essaie de lui rendre son sourire, mais je n'ai jamais été très à l'aise avec les mecs, alors il ressemble plus à une grimace.
Du coin de l'œil, je vois monsieur Connard qui nous suit des yeux pendant que nous nous asseyons sur le canapé.
— Alors comme ça, t'es nouvelle dans le coin.
— Il paraît, ouais...
Ses yeux se plissent lorsqu'il rit. Il est vraiment mignon, mais en fait décidément trop.
Le petit groupe habituel nous rejoint et chacun s'assoit sur la moquette de part et d'autre de la table, là où il reste de la place. Seul Seth, chez qui nous sommes censés être, n'est pas dans les parages.
— Alexandra ?
Je sors de ma rêvasserie et remarque que tous me fixent.
— Pardon ?
— Jesse demandait, pourquoi tu es venue habiter ici.
Et c'est parti...
— J'avais besoin de changer d'air. Boston c'est moins cool qu'il n'y parait.
Personne ne réagit, mais aucun d'eux ne semble satisfait de cette réponse.
— Tu vis chez ta grand-mère ?
— Ouais. Vous êtes déjà au courant apparemment, alors inutile d'en parler. Bon, on est là pour s'amuser ou quoi ? Qui pour faire un caps avec moi ?
Plusieurs bières se lèvent. Je rencontre le regard désapprobateur d'Austin et cela suffit à me convaincre de prendre une bière et de m'assoir par terre pour jouer contre Jesse.
Hailey passe un bras autour du cou d'Austin et me lance nonchalamment :
— Et sinon, t'as un copain qui t'attend à Boston ?
Je saisis très bien le message qu'elle tente de me faire passer : « Austin est à moi, arrête de le fixer et bas les pattes ». Zach se tourne aussi pour me dévisager, comme très intéressé par la réponse.
— Non. Les mecs ne m'intéressent pas.
— Tu préfères les filles ?
C'est Jesse qui a posé la question. Et j'ai comme l'impression que si c'était le cas, ça ne le dérangerait pas plus que ça.
— Non plus.
— Pourquoi ?
Cette fois, c'est la voix d'Austin qui retentit à mes oreilles. Je me force à le regarder en face.
— Parce que tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels(1).
Je lui réponds en citant un de mes livres préférés.
— Et ça ne m'intéresse pas, finis-je en soufflant.
Un éclair d'étonnement passe dans ses yeux, mais très vite il répond sur le même ton :
— Ouais, mais toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées.
J'écarquille les yeux, surprise qu'il puisse réciter les vers d'Alfred de Musset.
— Et ça ne nous empêche pas de vous baiser, finit-il en souriant, moqueur.
Hailey rit, suivie de tous les autres. Je ne peux plus détacher mes yeux du sourire affreusement railleur d'Austin. Il est horriblement suffisant et encore plus beau.
— Bon, tu joues ou quoi ? s'impatiente Jesse.
(1) Extrait d'On ne badine pas avec l'amour, d'Alfred de Musset.
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You kill me Boy (Publié Chez HUGO ROMAN en 2018)
Romance"- Pourquoi ? Cette fois, c'est la voix d'Austin qui retentit à mes oreilles. Je me force à le regarder en face. - Parce que tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches ; méprisables et sensuels. Je...