Chapitre VII

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Point de vue d'Annie 

« Armin, tu m'expliques ce que fait une lycéenne aussi tard chez toi la nuit et qui en plus est habillée de tes vêtements » avait-elle dit d'un ton complètement consterné en s'étant retournée vers lui

Pris de panique, je vis bien que Armin avait du mal à s'expliquer dans l'immédiat. Et de mon côté, je ne savais pas trop quoi faire non plus. Après quelques minutes d'hésitation, Armin avait fini par nous attablé face à sa kitchenette où cette femme était assise en face de nous tandis que j'étais à sa gauche. Elle nous avait lancé chacun un regard légèrement inquisiteur avant de lui dire de répondre à sa question. C'est pourquoi il s'était mis à lui raconter tout de A à Z sous son air qui semblait assimilé les informations qu'Armin lui donnait. Puis, après un moment de silence, elle finit par briser la glace entre nous.

« Donc, si je comprends bien, en résumé Armin, cette fille est une de tes élèves avec qui tu sors en ce moment et que t'as sauvé d'une tentative de suicide c'est ça ? » disait-elle en joignant ses mains sur accoudés sur la table en face de son visage

« Oui c'est ça,..... » disait-il le regard rivé sur la table visiblement mal à l'aise

« Armin, je ne veux pas te juger, mais t'es au courant des circonstances n'est-ce pas ? » soupira la jeune femme blonde en le regardant

« Oui je le sais très bien, c'est pas la peine de me le rappeler » disait-il d'une voix à peine audible

Elle soupira alors encore une fois avant de se mettre à me regarder. J'étais légèrement anxieuse lorsque son regard s'était posé sur moi. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en plus je ne la connais même pas.

« Tu pourrais nous laisser ? J'aimerais la parler en privé » avait-elle alors dit sous ma surprise

Armin s'était alors levé en se dirigeant vers la porte alors que je lui attrapa la main pour le retenir. Je ne voulais pas rester seule avec elle, je n'ai absolument pas confiance. Et puis, c'est vrai, j'ai souvent du mal à accorder ma confiance aux gens. Il s'était alors retourné et m'avait souris en me disant que je n'avais rien à craindre et qu'il serait juste à côté en cas de besoin. Je lui lâcha alors la main hésitante avant qu'il ne sorte de l'appartement.

« Bien. Pour commencer, je m'appelle Crista Lenz. Tu es Annie c'est ça ? » avait-elle lancé lorsque Armin était sorti de l'appart

J'hocha la tête en guise de confirmation. Je ne saurais dire pourquoi, mais aucun mot ne voulait sortir de ma bouche.

« Tu as quel âge ? » me demandait-elle sous ma surprise

« 17 ans » lui avais-je répondu le plus bref possible

« Tu es au courant qu'Armin lui a 23 ans ? En plus comparé à toi, c'est un adulte tandis que tu es une mineure. À la rigueur si tu avais au moins ta majorité,....... » avait-elle soupiré dans sa dernière phrase

« Bref,..... Tout ça pour dire que ce que vous faites est dangereux. Si jamais quelqu'un de l'établissement scolaire venait à le savoir, si ce quelqu'un en question aurait pu être à ma place. Qu'aurez-vous fait ? Tu sais à quoi les gens pensent en premier lieu lorsqu'ils voient une élève chez son prof en plein milieu de la nuit ? Ils pensent à des choses obscènes. Et non seulement ta réputation au lycée sera encore plus entachée qu'il ne l'est déjà, mais Armin perdra son travail et aura du mal à en retrouver un autre face aux rumeurs » avait-elle continué semblant l'air légèrement inquiète et fâché à la fois

Elle avait quand même raison, on risque beaucoup dans cette relation. Pourtant je ne veux pas que ça s'arrête, je n'ai aucune envie de me retrouver seule à nouveau. À cette seule pensée, je me rappela instantanément de toute ma solitude qui avait duré des années. J'agissais peut-être en badgirl, mais en réalité c'était qu'une façade pour me protéger de ceux qui pourraient me faire du mal. Mais au fond, en voyant les gens s'amuser, s'entendre, rigoler ensemble m'a fait réaliser à quel point je n'avais personne sur qui compter. J'étais toujours seule, jusqu'au jour où il m'avait sauvé ou plutôt où il avait commencé à agir en ami avec moi. J'avais enfin l'impression que quelqu'un dans ce monde se préoccupait de moi et de ma solitude.

Let me help you [Aruani] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant