Elle te protège

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Lazul se rend comme convenu dans la salle d'entraînement de Wanda. Elle gribouille quelques notes sur un cahier avant de tourner son visage sur le jeune homme. Elle se lève et s'approche de lui, visiblement très heureuse.

« Alors comme ça mes conseils ont porté leurs fruits ? » demande-t-elle avec fierté. Cette dernière connait déjà la réponse puisque, suite à un appel avec Peter tôt le matin, elle a appris que Lazul a désormais une idée de comment manipuler ses pouvoirs avec davantage d'aisance.

« Oui. Je me sens capable. » répond Lazul, résolu.

Wanda se contente de hocher la tête avant de démarrer la séance.

« Bien, je te propose des exercices sommes toutes assez simples pour le moment. Tu vas devoir lever ses cannettes que tu vois là-bas pendant un moment au-dessus de la ligne rouge que j'ai tracé sur le mur. Je te laisse te concentrer. Rappelles-toi. C'est toi qui est en contrôle. »

Wanda s'éloigne et Lazul fixe l'une des cannettes très usées, qui leurs donne un aspect presque misérable. Lazul imprime la forme. Son état. Sa composition. Sa location. Il ferme les yeux et distingue les traits de la cannette, colorant l'obscurité. Il étire son bras vers la forme boréale, sa main désireuse de la maintenir, de la mouvoir dans le vide de son esprit. Il se rapproche, frôle, ressent le froid métallique de l'objet à son contact. Cela provoque un léger effet de recul sur le jeune homme.

« Ne lâche rien Lazul. Tu es sur la bonne voie. »

L'écho de la voix de Wanda se fraye un chemin vers la conscience du magicien tandis que ce dernier redouble d'efforts. Dans un grognement, il agrippe l'objet, le soulève et le jette dans les airs.

Le bruit sourd de la chute de la canette sur le sol dur lui fait reprendre ses esprits. Il ouvre à nouveau les yeux, pour voir que l'une des cannettes a bien été déplacée de son emplacement initial. Sur le côté, Wanda est fière. Il a réussi.

D'abord dans un état euphorique, un profond malaise assaille Lazul qui s'effondre à terre avec douleur. Wanda porte sa paume sur le front de son camarade. Il est brûlant.

« Tu as fait énormément d'efforts aujourd'hui et ton corps n'est pas du tout habitué à ce genre de travail. On va se reposer un peu avant de continuer. »

Lazul acquiesce et se remet sur pieds avec l'aide de la sorcière. Elle avance vers son sac et en sort deux sandwichs emballés dans de l'aluminium.

« Petite faim ? » propose Wanda tout en déposant un des sandwichs dans sa main.

Le duo déguste leurs sandwichs respectifs en silence, s'étant installés confortablement autour d'une table ronde blanche. Les pieds de la sorcière se balancent dans l'air pendant qu'elle chantonne un air qui est inconnu au jeune homme. L'interrogation est suffisamment remarquable pour que Wanda lui déclare son origine.

« C'est une chanson que mon père a créé rien que pour moi. Il me la chantait souvent avant que j'aille dans le lit. Elle est simple mais elle me fait toujours du bien quand la fatigue ou le stress se fait voir. »

Wanda regarde dans le vide, perdue dans ses songes. Parler de son passé a toujours été dur, comme ouvrir une plaie qui a mal guéri. Elle sent la main de Lazul sur son épaule.

« Tu n'es pas obligé d'en parler, c'est parfois mieux de garder des secrets pour préserver les souvenirs. Connaître cette chanson me suffit. »

Lazul sourit tendrement à la jeune femme, qui lui rend la pareille.

« Tu me rappelles mon frère, il s'appelait Pietro. Nous étions vraiment proches l'un et l'autre. Nous avions une connexion si intime, si puissante. L'avoir comme jumeau a sans doute été un des plus beau cadeau de ma vie. »

La lumière pâleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant