CHAPITRE 32

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ATMOSPHÈRE : " Gangsta, Khelani" ♪

Lara.

Je me levai de ma chaise pour me dégourdir les jambes. Cela faisait près de deux heures que nous passions les dossiers d'Enzo au crible et j'avais besoin d'un peu de caféine.

— Ce mec fait du trafic d'êtres humains, bordel je vais gerber.

Je relevai la tête vers ma meilleure amie bien moins frêle qu'à notre début de mission, qui arborait une grimace vraiment moche à voir. Elle tourna les yeux vers moi avant de les écarquiller.

— Imagine ! Il voulait t'enlever et te vendre ! Mon Dieu !

Je roulai des yeux, me frottant le front d'une main. Elle imaginait toujours les pires scénarios possibles et inimaginables.

Malgré ça, je ne pouvais pas nier qu'elle avait raison. Plus les heures passaient, plus j'en apprenais et plus j'avais envie de monter aux toilettes pour y vomir mes tripes. Dire que j'avais failli le laisser m'embrasser. Dire que je l'avais laissé me toucher.

— Apparemment, ce bal masqué était destiné à repérer de nouvelles recrues potentielles, nous informa James.

— Recrues ? fit Lou d'un air outrée. Si t'avais pas encore compris, il vend ses filles comme des bouts de viandes aux quatre coins du monde pour quelques millions. Elles se font torturée, violée et...

— Tais-toi. Je vais gerber, dis-je à mon tour.

Les photos que nous avions récupérées étaient encore plus horribles que ce que je pouvais imaginer. Voir ces femmes allongées sur le sol, à moitié mortes et terrifiées me retournait l'estomac.

Je m'étais retrouvée juste en face de lui, je lui avais parlé comme si de rien n'était alors qu'il faisait ça tous les jours.

— Intéressant, fit trash à voix basse.

Nous avions tous tourné la tête vers lui, le regard interrogateur en attendant qu'il poursuive.

Il releva la tête à son tour, nous montrant un acte de naissance.

— Il a une sœur, enfin c'est une hypothèse.

— Il m'a dit qu'elle lui avait été enlevée, dis-je alors.

— Elle est morte en vérité. Du moins c'est ce que leur paternel a essayé de lui faire croire. Il n'y a jamais eu d'acte de décès pour le prouver.

Je m'approchai, prenant le bout de papier dans mes mains. Il n'y avait aucun nom, aucune photo. Comme si elle avait cessé d'exister à la seconde même où son cœur avait émis son premier battement. Lorenzo m'avait dit qu'elle lui avait été enlevée donc si on suis cette hypothèse, elle n'était jamais vraiment morte.

Sauf que même si elle était bel et bien vivante, ça voulait dire que ça faisait plus de 18 ans qu'elle était portée disparue.

— De base, les flics arrêtent les recherches après plus d'un mois.

— Lui ne l'a jamais fait, murmurais-je.

Comment peu ton passer sa vie à la recherche d'un fantôme ?

James avait raison ; sans preuves, l'affaire avait certainement dû être classée sans suite. Si lui ne l'avait pas retrouvée après toutes ces années, on n'avait aucune chance d'y parvenir.

Je passai mes mains sur mes tempes. Cet homme était intouchable. Aucune famille, aucun points faibles. Il était seul contre tous et pourtant il était si puissant.

— Sa meilleure amie, ils sont proches, dis-je alors.

— Si j'ai raison, pas assez pour qu'il veuille la sauver, fit Lou.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant