OS Good Omens

Après (! Spoilers Saison 2 !)

Bonjour à toustes, 😃

Découvrir la saison 2 de "Good Omens" m'a donné envie de revenir sur ce fandom, donc voici un petit OS écrit à la suite de mon visionnage des six nouveaux épisodes.

Cet OS contient de gros spoils sur le dernier épisode de la saison 2 donc je vous encourage fortement à découvrir cette merveilleuse saison 2 avant de lire cette histoire (en plus, plus la série fait de vues sur Prime Video et plus nous aurons de chances d'avoir une saison 3 😉)

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture 🧡

Content Warning : spoiler saison 2 épisode 6, angst, pauvreté infantile

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Il ne savait pas très bien pourquoi il avait conduit jusque Tadfield. Rien ne l'attendait dans cette ville. Rien ne l'attendait plus nulle part. Mais ce petit coin de campagne ... C'était là qu'il avait cru pouvoir débuter leur nouvelle vie. Là qu'ils s'étaient vus devenir un « Nous ». Mais c'était fini, tout était fini. Et il ne savait plus où aller. Il n'avait plus nulle part où aller.

Il avait croisé Anathème. Elle semblait heureuse avec Newton et avait gardé quelques contacts avec les enfants. Tant mieux pour eux. Il lui avait demandé si elle voulait bien s'occuper de ses plantes. Elle l'avait regardé sans comprendre, des questions plein les yeux mais elle avait la sagesse de n'en poser aucune.

Il avait trouvé la nouvelle adresse Warlock, la Bentley arriverait chez lui au matin de son seizième anniversaire. Les adieux avaient été un peu plus compliqués, Elle lui avait fait comprendre son désaccord de toutes les manières possibles et imaginables. Mais Elle avait fini par comprendre. Avec Elle, il savait que Warlock serait en sécurité pour ses débuts de conducteur. (1)

Il avait hésité mais il n'était pas retourné à Londres. Il ne retournerait plus jamais à Londres. Ni à Paris. Tant de lieux revêtaient désormais un goût si amer. Alors il se tourna vers l'un des lieux où son Ange n'avait jamais mis les pieds. Un des lieux dont il n'avait même jamais entendu parler. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus visité la dernière demeure de Sovandara. Et si l'Enfer l'y retrouvait, il s'en moquait.

***

Il avait trouvé une sorte de motel, avait loué une chambre pour un an, avait verrouillé sa porte, rejoint le lit usagé rempli d'acariens, s'était allongé et n'en avait plus bougé, laissant sa forme démoniaque prendre peu à peu sa place. Le Serpent ne connaissait pas l'amour. Le Serpent ne connaissait pas les regrets, les blessures. Il ne connaissait qu'une douleur physique, plus vieille que le monde. Une douleur physique reposante, apaisante. Tout était mieux que cette douleur qui le déchirait depuis le pardon de son Ang... D'Azir... De l'Autre. De l'Ennemi.

***

Quand il se réveilla et qu'il déverrouilla la porte de la chambre, il crut tout d'abord que la Seconde Apocalypse avait débuté, le bâtiment s'était effondré tout autour de lui. Puis il remarqua l'absence de toute trace démoniaque ou angélique et comprit que la ville avait seulement connu un typhon quelques mois auparavant. Il reprit sa forme humaine et la douleur le ré-assaillit d'un coup, lui coupant le souffle et le faisant tituber. Son Ang... Non. Lui. Après tout ce qu'ils avaient vécu ... Il avait cru pouvoir retrouver leur tranquillité. Il avait cru pouvoir avancer, cesser prétendre que son monde ne tournait pas autour de ... Mais il lui avait préféré le Ciel. Lui avait proposé de l'y rejoindre. Comme s'il avait jamais manifesté la moindre envie d'y retourner. Après tout ce qu'ils leur avaient fait subir. Après tous leurs méfaits. Qui avait commandité, qui avait béni, l'assassinat des enfants de Job ? Qui avait inondé la Terre, tué toutes les âmes vivantes à l'exception de quelques élus car Elle n'était pas contente de Sa création ? Qui avait arraché sauvagement et sans regret Son Amour aux anges qui avaient eu l'audace de partager leurs avis ? Qui... Oui, la perte de Son Amour le ferait toujours souffrir. Oui, son corps de démon le ferait toujours souffrir. Mais pour rien au monde il ne souhaiterait rejoindre Ses rangs. Après ce qu'Elle avait fait subir aux humains, Sa création ? Après ce que Ses sbires avaient fait subir à Aziraphale ? Jamais. Comment Son Ang... Aziraphale pouvait-il penser que quoique ce soit de bon pouvait les attendre là-bas ? Comment pouvait-il encore croire qu'ils y avaient leur place ? Que ça devrait être leur place, la place la plus souhaitable ? Comment pouvait-il encore croire qu'ils représentaient le Bien ?

Il avait fait son choix. Encore et toujours, le Ciel, le Bien, le Devoir avant tout. Mais Crowley ne pouvait pas le suivre, pas cette fois. Pas après n'avoir entendu aucune réponse à sa confession. Comme si elle ne représentait rien. Pas après le pardon d'Aziraphale. Il avait cru trouvé un compagnon, ne plus être seul. Mais il était condamné à être seul, toujours. Pour avoir eu l'audace de poser quelques questions, d'avoir fait quelques suggestions. Il aurait pu redevenir un ange. Accompagner Aziraphale pour le protéger, l'épauler. Mais pas cette fois. Ce sacrifice-là, il ne pouvait le faire. Pas quand tout son être lui criait de ne pas le faire. Que ça signerait sa fin, leur fin. Mais leur fin était quand même arrivée, n'est-ce pas ? Aziraphale ne l'avait pas suivi, ne l'avait pas choisi. Aziraphale ne lui avait... Il n'avait cessé d'hocher négativement de la tête alors qu'il lui avouait l'aim... Aziraphale ne lui avait pas retourné ses sentiments. Et c'était là que résidait la vraie douleur.

***

En déambulant dans les rues, Crowley croisa nombre d'enfants mendiant, agonisant. Leur détresse emplissait l'air, l'étouffait presque. Était-ce parce que le dernier ange avait déserté la Terre ?

Elle aurait pu retourner à Londres, s'assurer que la libraire d'Aziraphale était toujours bien tenue. Elle aurait pu retourner à Tadfield, retrouver ses plantes. Elle aurait pu partir en Amérique, essayer de renouer avec Warlock. Elle aurait pu... Mais une petite main tremblante, chaude de fièvre, vint enserrer son auriculaire. Des yeux trop brillants, un teint trop pâle, un visage trop creux. Si elle ne faisait rien, cette enfant serait morte avant cinq jours. Les gamins des environs s'étaient peu à peu rassemblés autour de cette étrangère qui se tenait immobile depuis quelques minutes au milieu d'une ruelle sale et abandonnée. Et tous levaient vers elle un regard plein d'espoir, comme sentant qu'elle avait en elle le pouvoir de les aider. Alors Crowley n'hésita plus. Elle se pencha, souleva la jeune enfant tremblante pour la prendre dans ses bras puis se tourna vers l'enfant le plus âgé.

« Où est votre abris ? »

Sans hésiter, le garçon se mit en marche et Crowley le suivit. Pendant qu'Aziraphale s'illusionnerait au Paradis, croyant faire le Bien pour une entité qui les avait toujours dédaignés, Crowley resterait ici, où on avait besoin d'elle. Elle ne pouvait faire le Bien. Mais elle ferait de son mieux pour aider ces enfants, tous les enfants oubliés. Le temps penserait ses blessures. Et, avec son aide, le temps deviendrait l'allié des oubliés, des abandonnés. Ces enfants avaient besoin d'elle. Et peut-être avait-elle besoin d'eux.

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J'espère que ce court OS vous a plu 😃

Je ne sais pas encore si je ré-écrirai ou non bientôt sur Good Omens donc je vous dis à une prochaine ? 😉

(1) Aux USA, l'âge légal pour le permis de conduire est de 16 ans.